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Citations d’un auteur français

Ce long compagnonnage avec le courage…

« Ce long com­pa­gnon­nage avec le cou­rage m’a été utile en pri­son et lorsque je suis tom­bé malade, à la fin des années soixante-dix. Les heures tom­baient une à une dans le silence. Je m’a­van­çais sur les rebords du ver­tige, lorsque la ten­ta­tion de céder était trop forte. Je pen­sais alors à la nuit du tun­nel et à mes frères de mal­heur, aux heures d’at­tente dans les car­lingues avant de sau­ter, et à ma mère devant son ouvrage, avec son aiguille, point par point, dans la lumière pâle de l’hi­ver. Alors je mar­chais inté­rieu­re­ment, une res­pi­ra­tion après l’autre, pour atteindre la terre ferme, ou l’an­goisse lâchait prise.
Ce cou­rage-là me sera sans doute néces­saire en appro­chant de la mort. J’ai suf­fi­sam­ment vécu pour savoir que mes vic­toires pas­sées ne me garan­tissent pas contre l’af­fo­le­ment final. Cha­cun rejoue sa vie jus­qu’à la der­nière seconde. C’est sans doute à ce moment-là qu’il me fau­dra retrou­ver, une der­nière fois, le cou­rage de ma mère, son sou­rire et son regard vert. »

Hélie Denoix de Saint Marc
Les sen­ti­nelles du soir, édi­tions les arènes, 1999

Sachez-le, c’était un crime…

« Pen­dant des années les cau­che­mars liés à l’é­va­cua­tion de Talung ont rejoint ceux de la dépor­ta­tion. J’a­vais le sen­ti­ment d’a­voir été par­jure. Ce mot veut-il dire encore quelque chose à une époque où la notion d’hon­neur est pas­sée à l’ar­rière-plan ? Disons qu’il ne s’a­gis­sait pas d’un ser­ment che­va­le­resque. Tout sim­ple­ment de cen­taines d’hommes et de femmes dont, par­fois, les moindres traits sont ins­crits dans ma mémoire et à qui, au nom de mon pays, j’a­vais deman­dé un enga­ge­ment au péril de leur vie. Nous les avons aban­don­nés en deux heures. Nous avons pris la fuite comme des mal­frats. Ils ont été assas­si­nés à cause de nous.
Sachez-le, c’é­tait un crime. »

Hélie Denoix de Saint Marc
Toute une vie, édi­tions les arènes, 2004

J’ai vu la grande France s’écrouler…

« J’ai vu la grande France s’é­crou­ler en quelques semaines. Je ne l’ai jamais oublié. Pre­nez les puis­sants d’au­jourd’­hui, tou­jours entre deux avions pri­vés et trois conseils d’ad­mi­nis­tra­tion, avec des rému­né­ra­tions fara­mi­neuses. Leur monde peut implo­ser en qua­rante-huit heures. Et com­bien d’entre eux se réfu­gie­ront sous la table, trem­blants de peur, à essayer de sau­ver leur peau ? »

Hélie Denoix de Saint Marc
Toute une vie, édi­tions les arènes, 2004

Je vois bien que pour croire à la différence…

« Je vois bien que pour croire à la dif­fé­rence il faut croire à un cer­tain abso­lu. Il faut croire à l’être. Un exis­ten­tia­liste végé­tant dans un monde non orien­té, où tout est per­mis, où rien n’a ni queue ni tête, où les capi­taines ont été dégra­dés par la mort de Dieu, où le 1er jan­vier est un jour comme un autre, où Sisyphe ne roule son caillou que par entê­te­ment, dans une espèce de bon­heur tout de même un peu som­maire, n’a évi­dem­ment que faire des dif­fé­rences. Mais aus­si ce sont les exis­ten­tia­listes qui ont prô­né le déses­poir envi­sa­gé comme une manière de vivre. Or, fran­che­ment, le déses­poir ne m’in­té­resse pas. »

Vla­di­mir Volkoff
Le com­plexe de Pro­custe, édi­tions Jul­liard – L’Âge d’Homme, 1981

La différence, qu’est-ce que c’est ?…

« La dif­fé­rence, qu’est-ce que c’est ?
Carac­tère ou ensemble de carac­tères qui dis­tingue une chose d’une autre”, pose le dic­tion­naire. Comme telle, la dif­fé­rence est le sup­port de la connais­sance. Ce n’est que par leurs dif­fé­rences que l’in­tel­li­gence peut sai­sir les choses. La dis­cri­mi­na­tion est sa fonc­tion pre­mière, et le monde ne lui est acces­sible que dans la mesure où il est com­po­sé d’élé­ments dis­tincts. Il ne sau­rait y avoir de connais­sance du chaos. »

Vla­di­mir Volkoff
Le com­plexe de Pro­custe, édi­tions Jul­liard – L’Âge d’Homme, 1981

Saint-Exupéry disait qu’il faut des barrières aux routes…

« Saint-Exu­pé­ry disait qu’il faut des bar­rières aux routes ; il faut aus­si des bords aux pis­cines et des bandes aux billards. Cer­taines limi­ta­tions sont les condi­tions sine qua non de l’exis­tence de ce qu’elles limitent. Si je refu­sais d’être tout ce que d’autres peuvent être avec moi, je ne serais plus rien. L’in­di­vi­dua­lisme pur, à la roman­tique, est un leurre dont le propre est de séduire ceux dont l’âge men­tal est celui des adolescents. »

Vla­di­mir Volkoff
Le com­plexe de Pro­custe, édi­tions Jul­liard – L’Âge d’Homme, 1981

Lorsqu’on réclame l’attachement de tous aux valeurs de la République…

« Lors­qu’on réclame l’attachement de tous aux valeurs de la Répu­blique, il faut com­prendre que l’on pro­pose en véri­té des valeurs sans Répu­blique, ou une Répu­blique sans chose com­mune, puis­qu’une chose com­mune com­porte appar­te­nance, édu­ca­tion com­mune, loyau­té et dévoue­ment à la chose com­mune, toutes choses pour les­quelles on n’entend plus être liés. Ain­si, lors­qu’on nous demande d’adhérer aux valeurs de la Répu­blique, on ne nous demande rien. »

Pierre Manent
Situa­tion de la France, édi­tions Des­clée De Brou­wer, 2015

Pour l’islam de France…

« Pour l’islam de France, la sor­tie de reli­gion telle que la conçoivent de concert le pro­gres­sisme liber­taire et la moder­ni­té libé­rale n’est pas seule­ment vécue comme un désen­chan­te­ment abso­lu du monde, mais aus­si et sur­tout comme un sys­tème qui met en péril les inva­riants anthro­po­lo­giques dont les reli­gions ont eu jus­qu’i­ci la garde his­to­rique. Il y a là, pour qui tient les yeux ouverts, l’embryon d’une guerre civile. »

Patrick Buis­son
La Cause du peuple, édi­tions Per­rin, 2016

La pensée se forme et s’informe à partir de rencontres, de lectures…

« Elle [la pen­sée] se forme et s’informe à par­tir de ren­contres, de lec­tures, de maîtres accep­tés et dépas­sés, de thé­ma­tiques explo­rées et reje­tées, comme de la dis­pu­ta­tio que ces diverses expé­riences engendrent. Dans la pai­deia clas­sique, tout théo­ri­cien” est lui-même d’abord un héri­tier, étape indis­pen­sable à son éman­ci­pa­tion future. »

Alain de Benoist
Mémoire vive, entre­tiens avec Fran­çois Bous­quet, édi­tions de Fal­lois, 2012

Il serait vain de se détourner du passé…

« Il serait vain de se détour­ner du pas­sé pour ne pen­ser qu’à l’avenir. C’est une illu­sion dan­ge­reuse de croire qu’il y ait même là une pos­si­bi­li­té. L’opposition entre l’avenir et le pas­sé est absurde. L’avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien ; c’est nous qui pour le construire devons tout lui don­ner, lui don­ner notre vie elle-même. Mais pour don­ner il faut pos­sé­der, et nous ne pos­sé­dons d’autre vie, d’autre sève, que les tré­sors héri­tés du pas­sé et digé­rés, assi­mi­lés, recréés par nous. De tous les besoins de l’âme humaine, il n’y en a pas de plus vital que le passé. »

Simone Weil
L’enracinement, 1943, édi­tions Gal­li­mard, 1949

Mais n’accusons pas les seuls bourgeois…

« Mais n’ac­cu­sons pas les seuls bour­geois sous pré­texte qu’ils ont bon dos : nous sommes tous dans le même train, tous rési­gnés à faire des patiences avec un jeu de cartes sans figures — lit­té­ra­le­ment sans hon­neurs. Un peu de pro­grès encore, et nous ne nous sou­cie­rons même plus d’a­voir des cœurs rouges et des piques noirs. Des cou­leurs inco­lores ? Pour­quoi pas ? Cha­cun d’entre nous est atteint, à un degré plus ou moins grand, du com­plexe de Pro­custe, et nous pro­me­nons sur le monde un regard qui n’en voit plus la gaie­té là même où elle demeure, un regard qui ne recon­naît plus que le noi­râtre, le blan­châtre et une infi­ni­té de gri­sés, un triste regard de dal­to­nien ou d’animal. »

Vla­di­mir Volkoff
Le com­plexe de Pro­custe, édi­tions Jul­liard – L’Âge d’Homme, 1981

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