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Thème

Citations sur la souffrance

Je vouais mon cœur à la terre grave et souffrante…

« Et ouver­te­ment je vouais mon cœur à la terre grave et souf­frante, et sou­vent, dans la nuit sacrée, je lui pro­mis de l’aimer fidè­le­ment jusqu’à la mort, sans peur, avec son lourd far­deau de fata­li­té, et de ne mépri­ser aucune de ses énigmes. »

Frie­drich Hölderlin
La Mort d’Empédocle (Der Tod des Empe­dokles), inache­vé, 1798, trad. Eloi Recoing, édi­tions Actes Sud, coll. Babel, 2004

Ils avaient été des hommes qui connaissaient la peine…

« Mais en véri­té, ils avaient été des hommes qui connais­saient la peine, les pri­va­tions, la vio­lence, la débauche — mais ne connais­saient point la peur et n’é­prou­vaient aucun élan de méchan­ce­té en leur cœur. Des hommes dif­fi­ciles à diri­ger, mais faciles à ins­pi­rer, des hommes sans voix — mais suf­fi­sam­ment virils pour mépri­ser dans leur cœur les voix sen­ti­men­tales qui se lamen­taient sur la dure­té de leur des­tin. C’é­tait un des­tin et c’é­tait le leur ; cette capa­ci­té de le sup­por­ter leur sem­blait le pri­vi­lège des élus ! Leur géné­ra­tion vivait muette et indis­pen­sable, sans connaître les dou­ceurs de l’af­fec­tion ou le refuge du foyer — et mou­rait libre de la sombre menace d’une tombe froide. Ils étaient les éter­nels enfants de la mer mys­té­rieuse. Leurs suc­ces­seurs sont les fils adultes d’une terre insa­tis­faite. Ils sont moins dépra­vés mais moins inno­cents ; moins irré­vé­ren­cieux mais peut-être aus­si moins croyants ; et s’ils ont appris à par­ler, ils ont aus­si appris à gémir. »

Joseph Conrad
Le nègre du Nar­cisse, 1913, trad. Robert d’Hu­mières, édi­tions Gal­li­mard, coll. L’i­ma­gi­naire, 2007

Un haut lieu…

« Un haut lieu, dit-il, c’est un arpent de géo­gra­phie fécon­dé par les larmes de l’His­toire, un mor­ceau de ter­ri­toire sacra­li­sé par un geste, mau­dit par une tra­gé­die, un ter­rain qui, par-delà les siècles, conti­nue d’ir­ra­dier l’é­cho des souf­frances tues ou des gloires pas­sées. C’est un pay­sage béni par les larmes et le sang. Tu te tiens devant et, sou­dain, tu éprouves une pré­sence, un sur­gis­se­ment, la mani­fes­ta­tion d’un je-ne-sais-quoi. C’est l’é­cho de l’His­toire, le rayon­ne­ment fos­sile d’un évé­ne­ment qui sourd du sol, comme une onde. Ici, il y a eu une telle inten­si­té de tra­gé­die en un si court épi­sode de temps que la géo­gra­phie ne s’en est pas remise. Les arbres ont repous­sé, mais la Terre, elle, conti­nue de souf­frir. Quand elle boit trop de sang, elle devient un haut lieu. Alors, il faut la regar­der en silence car les fan­tômes la hantent. »

Syl­vain Tesson
Bere­zi­na, édi­tions Gué­rin, 2015, 978−2−35221−089−4, p. 115

Il est des temps de décadence…

« Il est des temps de déca­dence, où s’ef­face la forme en laquelle notre vie pro­fonde doit s’ac­com­plir. Arri­vés dans de telles époques, nous vacillons et tré­bu­chons comme des êtres à qui manque l’é­qui­libre. Nous tom­bons de la joie obs­cure à la dou­leur obs­cure, le sen­ti­ment d’un manque infi­ni nous fait voir pleins d’at­traits l’a­ve­nir et le pas­sé. Nous vivons ain­si dans des temps écou­lés ou dans des uto­pies loin­taines, cepen­dant que l’ins­tant s’enfuit. »

Ernst Jün­ger
Sur les falaises de marbre (Auf den Mar­mork­lip­pen) 1939, trad. Hen­ri Tho­mas, édi­tions Gal­li­mard 1942, coll. L’I­ma­gi­naire, 2017

L’un des risques associés aux opérations fondées…

« L’un des risques asso­ciés aux opé­ra­tions fon­dées sur le choc a trait aux consé­quences invo­lon­taires” ou au déclen­che­ment de réac­tions impré­vues. Par exemple, des attaques mas­sives contre l’infrastructure d’une nation, son réseau élec­trique ou son sys­tème éco­no­mique peuvent créer des souf­frances telles que, à cause du contre­coup, nous fouet­tons la volon­té natio­nale de nos oppo­sants de com­battre au lieu de l’affaiblir. »

Lt-Cnl John N. T. Shanahan
« Shock-based-ope­ra­tions », Air & Space Power, 2001

Un monde absolument hostile, qui n’est pas fait pour l’homme…

« Un monde abso­lu­ment hos­tile, qui n’est pas fait pour l’homme, et qui l’attire pour­tant comme un des der­niers défis de notre pla­nète trop civi­li­sée ! Et certes, il faut être très civi­li­sé pour appré­cier cette aber­ra­tion, le choix volon­taire de se pri­ver du confort de la vie moderne. Il faut être reve­nu de beau­coup de choses, avoir épui­sé beau­coup de plai­sirs, pour goû­ter les délices de la fatigue, du froid, de la peur, de la souf­france… Mais c’est à ce prix seule­ment que l’homme à l’âme terne, ras­sa­sié de bien-être et de sécu­ri­té peut se sen­tir à nou­veau exister. »

Anne-Laure Boch
L’Euphorie des Cimes, Édi­tions Trans­bo­réales, 2011

La vie ! La vie ! L’incroyable force de la vie…

« Il y a un feu. Ros­can­vel a cru voir un feu. Il écar­quille les yeux, pleu­rant de joie et de misère, de souf­france, de froid et de sel… Il y a un feu ! Fra­gile ain­si qu’une chi­mère, il pal­pite, cli­gnote fai­ble­ment, s’étiole dans un grain violent, semble se ravi­ver pour s’éteindre encore. Il y a un feu et l’espérance gran­dit comme une flamme. La vie ! La vie ! L’incroyable force de la vie ! »

Pierre Schoen­doerf­fer
L’aile du papillon, Édi­tions Gras­set, 2003

Je me sens le courage de m’aventurer dans le monde…

« Je me sens le cou­rage de m’aventurer dans le monde, de por­ter toute la souf­france et tout le bon­heur de la terre, de me battre avec les tem­pêtes et de ne pas fai­blir dans les grin­ce­ments du naufrage ! »

Johann Wolf­gang von Goethe
Faust pri­mi­tif (ou pre­mier Faust), 1808

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