« Pourtant la fonction des yeux n’est pas de voir mais de pleurer ; et pour voir réellement il nous faut les fermer. »
Emil Cioran
Précis de décomposition, 1949, éditions Gallimard, 1966
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
« Pourtant la fonction des yeux n’est pas de voir mais de pleurer ; et pour voir réellement il nous faut les fermer. »
Emil Cioran
Précis de décomposition, 1949, éditions Gallimard, 1966
À propos de l'auteur
« Dès que la situation est compliquée, les mots de la mer sont confisqués par les politiques et autres baratineurs : “Il va falloir tenir le cap”, “Il faut faire le dos rond dans la tempête”, “prendre le large”,… »
Olivier de Kersauson
De l’urgent, du presque rien et du rien du tout, éditions Le Cherche Midi, 2019
« Les propositions intellectuelles du corps social, aujourd’hui, me privent de toute transmission de mes idées à mon fils. Or, une société où l’on ne peut transmettre à ses enfants est une société qui se noie. »
Olivier de Kersauson
De l’urgent, du presque rien et du rien du tout, éditions Le Cherche Midi, 2019
« C’est dans l’action qu’on reconnaît un homme. Uniquement dans l’action. »
Olivier de Kersauson
De l’urgent, du presque rien et du rien du tout, éditions Le Cherche Midi, 2019
« Celui qui dira que nous sommes condamnés et que c’est pourquoi nous devons combattre jusqu’au bout (comme disent les Russes, tant qu’à mourir, il faut le faire en musique), celui-là ne sera pas un pessimiste. Ce sera un optimiste historique. L’optimisme historique signifie qu’on sait la vérité, si cruelle qu’elle soit, et qu’on est déterminé à se battre, quoi qu’il en coûte. L’optimisme historique ne compte sur rien ni personne, sauf sur soi-même et sur la bagarre. »
Alexandre Zinoviev
Nous et l’Occident, éditions de L’Âge d’homme, 1981, trad. Wladimir Berelowitch, éditions Gallimard, coll. Idées, 1982
« La volonté de restaurer le passé, quand bien même elle peut être touchante, est fondamentalement impolitique : cela n’arrivera pas, et s’accrocher à ce rêve est vain. En revanche, les valeurs héritées du passé, les structures mentales, les manières de penser l’homme et la société qui ont été propres au monde féodal peuvent nous inspirer. »
Guillaume Travers
Entretien au site La Droite de demain, 15 février 2021
« Ne pas mourir est une chose. Vivre en est une autre.
Nous entrons dans une ère où l’homme cultive et multiplie tous les moyens de ne pas mourir (médecine, confort, assurances, distractions) – tout ce qui permet d’étirer ou de supporter l’existence dans le temps, mais non pas de vivre.
Nous voyons poindre l’aurore douteuse et bâtarde d’une civilisation où le souci stérilisant d’échapper à la mort conduira les hommes à l’oubli de la vie. »
Gustave Thibon
Notre regard qui manque à la lumière, 1955, éditions Fayard, 1995
« De là cette chaleur et cette bousculade vers la culture, ce zèle pour une réforme philosophique de l’éducation et de l’ensemble des formes sociales et politiques de l’humanité, qui font de l’époque de l’Aufklärung si souvent dépréciée une époque si digne d’être honorée. Un témoignage impérissable de cet esprit, nous le possédons dans l’hymne magnifique « À la joie » que l’on doit à Schiller et à Beethoven. Nous ne pouvons plus entendre cet hymne aujourd’hui qu’avec douleur. On ne peut imaginer contraste plus grand que celui de la situation de ce temps avec notre situation présente. »
Edmund Husserl
La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale (Die krisis der europaischen wissenschaften und die transzendentale phaenomenologie), 1954, trad. Gérard Granel, éditions Gallimard, coll. Tel, 1989
« Le nom de Céline appartient à la littérature, c’est à dire à l’histoire de la liberté. Parvenir à l’en expulser afin de le confondre tout entier avec l’histoire de l’antisémitisme, et ne plus le rendre inoubliable que par-là, c’est le travail particulier de notre époque, tant il est vrai que celle-ci, désormais, veut ignorer que l’Histoire était cette somme d’erreurs considérables qui s’appelle la vie, et se bercer de l’illusion que l’on peut supprimer l’erreur sans supprimer la vie. Et, en fin de compte, ce n’est pas seulement Céline qui sera liquidé, mais aussi, de proche en proche, toute la littérature, et jusqu’au souvenir même de la liberté. »
Philippe Muray
Céline, éditions Gallimard, coll. Tel, 2001