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Un simple lieutenant, entre le bolchevisme de Bela Kun…

« Un simple lieu­te­nant, entre le bol­che­visme de Bela Kun et l’impérialisme rou­main, des­si­nait et fai­sait res­pec­ter une zone de sécu­ri­té. Un colo­nel s’interposait entre Tchèques et Hon­grois et la ligne d’armistice qu’il déter­mi­nait allait deve­nir fron­tière. »

Ber­trand de Jouvenel
La décom­po­si­tion de l’Europe libé­rale, 1924 – 1932, édi­tions Plon, 1941

Aussi loin que l’on regarde dans l’histoire des cités…

« Aus­si loin que l’on regarde dans l’histoire des cités, des royaumes et des nations d’Europe, l’esprit mili­taire, dans sa struc­ture mas­cu­line, en a été le cœur vivant étroi­te­ment asso­cié à la sou­ve­rai­ne­té. La plu­part de ceux qui se sont révol­tés, toutes caté­go­ries sociales confon­dues, hommes et femmes, oui, femmes aus­si, avaient en com­mun, sou­vent par tra­di­tion fami­liale, un atta­che­ment qua­si litur­gique au conte­nu de l’ordre mili­taire. Non pour l’armée de leur temps qui, à bien des égards, était peu défen­dable, mais pour ce que l’esprit et la for­ma­tion authen­ti­que­ment mili­taire apportent d’unique et d’irremplaçable au sein de la socié­té civile : aus­té­ri­té, abné­ga­tion, maî­trise des sen­ti­ments, sou­mis­sion au devoir. Dis­po­si­tions viriles, fon­ciè­re­ment anti-uti­li­taires et anti­bour­geoises, même quand elles sont hono­rées, ce qui est fré­quent, par des familles appar­te­nant socia­le­ment à la bour­geoi­sie. Elles étaient tout ce qui sub­sis­tait de l’ancienne arma­ture humaine qui, depuis plus de trois mille ans, avait fait de l’Europe ce qu’elle avait été. »

Domi­nique Venner
Le Cœur rebelle, Les Belles Lettres, 1994, réédi­tion Pierre-Guillaume de Roux, 2014

Malheureux les peuples qui n’ont plus d’histoire…

« Mal­heu­reux les peuples qui n’ont plus d’histoire et perdent la mémoire ! Car avoir une his­toire, c’est en avoir deux, la sienne et la grande. Si on perd la grande, on perd la petite. Avoir une his­toire, c’est avoir deux vies, celle qu’on tra­verse et celle qu’on reçoit. Celle qu’on pro­longe et celle qui vous sur­plombe. Il y avait à Sparte un hymne qui était l’abrégé de toute patrie : Nous sommes ce que vous fûtes, nous serons ce que vous êtes.” »

Phi­lippe de Villiers
Les cloches son­ne­ront-elles encore demain ?, Albin Michel, 2016

On a fait un grand pas en avant lorsqu’on a fini par inculquer…

« On a fait un grand pas en avant lorsqu’on a fini par incul­quer aux grandes masses (aux esprits plats qui ont la diges­tion rapide) ce sen­ti­ment qu’il est défen­du de tou­cher à tout, qu’il y a des évè­ne­ments sacrés où elles n’ont accès qu’en ôtant leurs sou­liers et aux­quels il ne leur est pas per­mis de tou­cher avec des mains impures, — c’est peut-être le point le plus éle­vé d’humanité qu’ils peuvent atteindre. Au contraire, rien n’est aus­si répu­gnant, chez les êtres soi-disant culti­vés, chez les sec­ta­teurs des idées modernes”, que leur manque de pudeur, leur inso­lence fami­lière de l’œil et de la main qui les porte à tou­cher à tout, à goû­ter de tout et à tâter de tout ; et il se peut qu’aujourd’hui, dans le peuple, sur­tout chez les pay­sans, il y ait plus de noblesse rela­tive du goût, plus de sen­ti­ment de res­pect, que dans ce demi-monde des esprits qui lisent les jour­naux, chez les gens culti­vés. »

Frie­drich Nietzsche
Par-delà le bien et le mal – Pré­lude d’une phi­lo­so­phie de l’a­ve­nir (Jen­seits von Gut und Böse – Vor­spiel einer Phi­lo­so­phie der Zukunft), 1886, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2000

Quand des hommes combattent sur un plan supérieur…

« Quand des hommes com­battent sur un plan supé­rieur, spi­ri­tuel, ils intègrent la mort dans leur stra­té­gie. Ils acquièrent quelque chose d’invulnérable ; la pen­sée que l’adversaire veut leur des­truc­tion phy­sique n’est, par consé­quent, plus effrayante pour eux. […] Il y a des moments dans l’histoire où des hommes sai­sissent la mort comme un bâton de com­man­de­ment. Dans le pro­cès des Tem­pliers, par exemple, où le Grand Maître de l’Ordre montre sou­dai­ne­ment le vrai rap­port entre lui et les juges — ain­si un navire laisse tom­ber son camou­flage et s’offre, avec ses pavillons et ses canons, au regard stu­pé­fait. Le soir même, il fut brû­lé vif, mais on pos­ta des gardes, dès cette nuit, à l’endroit du bûcher pour empê­cher le peuple d’y venir cher­cher des reliques. La pous­sière elle-même fait peur aux tyrans ; elle aus­si doit disparaître. »

Ernst Jün­ger
Pre­mier jour­nal pari­sien (in Strah­lun­gen), 1949, édi­tions Le Livre de poche, 1998

Il est aisé de discerner les continuités qui donnent au monde européen son identité…

« Il est aisé de dis­cer­ner les conti­nui­tés qui, dans la longue durée, donnent au monde euro­péen son iden­ti­té, de l’Antiquité anté­rieure au chris­tia­nisme puis à la moder­ni­té qui s’en est pro­gres­si­ve­ment éloi­gnée. L’héritage du chris­tia­nisme demeure, dans tous les cas, essen­tiel dans la construc­tion de notre civi­li­sa­tion, quels que soient les dénis de réa­li­té aux­quels nous avons été confron­tés quand les ins­pi­ra­teurs de la cala­mi­teuse Europe de Bruxelles ont refu­sé haut et fort de recon­naître les racines chré­tiennes pour­tant indis­cu­tables de notre civi­li­sa­tion. Le chris­tia­nisme est deve­nu, à par­tir de la fin de l’Antiquité, et pour les quinze siècles qui ont sui­vi, la reli­gion de l’Europe et a lar­ge­ment déter­mi­né les dif­fé­rents aspects sociaux, poli­tiques cultu­rels de sa civilisation. »

Phi­lippe Conrad
Dis­cer­ner les conti­nui­tés qui donnent au monde euro­péen son iden­ti­té, entre­tien au site Le Rouge & Le Noir, 20 avril 2015

Le mystère de l’Histoire est un mystère aristocratique…

« Le mys­tère de l’Histoire est un mys­tère aris­to­cra­tique. Il s’accomplit par la mino­ri­té. Celle-ci porte l’esprit de l’universel, lequel est un esprit aris­to­cra­tique. L’esprit de la majo­ri­té, celui de la démo­cra­tie est pro­vin­cial et par­ti­cu­la­riste. Dans l’Histoire, ce sont les mino­ri­tés et l’aristocratie qui dirigent. Se rebel­ler contre leur direc­tion, c’est por­ter atteinte aux mys­tères de l’Histoire. Vous ne réus­si­rez pas à détruire la dis­sem­blance onto­lo­gique des âmes, à effa­cer la dif­fé­rence entre les intel­li­gents et les sots, les doués et les inca­pables, les nobles et les vils, les beaux et les informes, ceux qui ont la grâce et ceux qui ne la portent pas. »

Nico­las Berdiaev
De l’inégalité, Édi­tions L’Âge d’homme, 2008

De grands efforts ont été faits pour briser le fil du temps…

« De grands efforts ont été faits pour bri­ser le fil du temps et sa cohé­rence, pour inter­dire aux Euro­péens de retrou­ver dans leurs ancêtres leur propre image, pour leur déro­ber leur pas­sé et faire en sorte qu’il leur devienne étran­ger. De tels efforts ont des pré­cé­dents. Du Haut Moyen Âge à la Renais­sance, de nom­breux siècles ont été sou­mis à une abla­tion de la mémoire et à une réécri­ture totale de l’histoire. En dépit des efforts déployés, cette entre­prise a fina­le­ment échoué. Celle, pure­ment néga­tive, conduite depuis la deuxième par­tie du XXe siècle, dure­ra beau­coup moins. Venant d’horizons inat­ten­dus, les résis­tances sont nom­breuses. Comme dans le conte de la Belle au bois dor­mant, la mémoire endor­mie se réveille­ra. Elle se réveille­ra sous l’ardeur de l’amour que nous lui porterons. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Quand nous opposons au monde moderne le monde antique…

« Quand nous oppo­sons au monde moderne le monde antique, ou tra­di­tion­nel, cette oppo­si­tion est en même temps idéale. Le carac­tère de tem­po­ra­li­té et d’« his­to­ri­ci­té » ne cor­res­pond en effet, essen­tiel­le­ment, qu’à un seul de ces deux termes, tan­dis que l’autre, celui qui se rap­porte à l’ensemble des civi­li­sa­tions de type tra­di­tion­nel, se carac­té­rise par la sen­sa­tion de ce qui est au-delà du temps, c’est-à-dire par un contact avec la réa­li­té méta­phy­sique qui confère à l’expérience du temps une forme très dif­fé­rente, « mytho­lo­gique », faite de rythme et d’espace, plus que de temps chro­no­lo­gique. À titre de rési­dus dégé­né­res­cents, des traces de cette forme qua­li­ta­ti­ve­ment diverse de l’expérience du temps sub­sistent encore chez cer­taines popu­la­tions dites « pri­mi­tives ». Avoir per­du ce contact, s’être dis­sous dans le mirage d’un pur et simple flux, d’une pure et simple « fuite en avant », d’une ten­dance qui repousse tou­jours plus loin son but, d’un pro­ces­sus qui ne peut et ne veut plus s’apaiser en aucune pos­ses­sion, et qui se consume en tout et pour tout, en termes d’« his­toire » et de « deve­nir » — c’est là une des carac­té­ris­tiques fon­da­men­tales du monde moderne, la limite qui sépare deux époques, et donc, non seule­ment, du point de vue his­to­rique, mais aus­si, et sur­tout, en un sens idéal, mor­pho­lo­gique et méta­phy­sique. »

Julius Evo­la
Révolte contre le monde moderne (Rivol­ta contro il mon­do moder­no), 1934

Libéralisme, puis démocratie, puis socialisme, puis radicalisme…

« Libé­ra­lisme, puis démo­cra­tie, puis socia­lisme, puis radi­ca­lisme, enfin com­mu­nisme et bol­che­visme ne sont appa­rus dans l’histoire que comme des degrés d’un même mal, des stades dont cha­cun pré­pare le sui­vant dans l’ensemble d’un pro­ces­sus de chute. Et le com­men­ce­ment de ce pro­ces­sus fut le moment où l’homme occi­den­tal bri­sa les liens avec la tra­di­tion, mécon­nut tout sym­bole supé­rieur d’autorité et de sou­ve­rai­ne­té, reven­di­qua pour lui-même en tant qu’individu une liber­té vaine et illu­soire, devint atome au lieu de res­ter par­tie consciente dans l’unité orga­nique et hié­rar­chique d’un tout. Et l’atome, à la fin, devait trou­ver contre lui la masse des autres atomes, des autres indi­vi­dus, et devait être impli­qué dans l’émergence du règne de la quan­ti­té, du pur nombre, des masses maté­ria­listes et n’ayant d’autre Dieu que l’économie sou­ve­raine. Dans ce pro­ces­sus, on ne s’arrête pas à mi-chemin. »

Julius Evo­la
Orien­ta­tions (Orien­ta­men­ti), 1950, trad. Phi­lippe Baillet, édi­tions Par­dès, 2011

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