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Citations politiques

Alors que l’on croyait le peuple naturellement attaché à l’émancipation…

« Décep­tion inat­ten­due et cruelle : alors que l’on croyait le peuple natu­rel­le­ment atta­ché à l’é­man­ci­pa­tion (étant l’op­pri­mé et la vic­time dans l’his­toire, il ne pou­vait être que com­plice de cette idéo­lo­gie qui le déli­vrait), voi­là qu’en masse il s’a­vise de jouer le traître et de prendre la défense de l’en­ra­ci­ne­ment. Même décep­tion que celle qui advint à Lénine en son temps. On ne se demande pas pour­quoi cette félo­nie. Mais bien plu­tôt, on pense que l’on a affaire à un mau­vais peuple, et l’é­lite com­mence à l’a­go­nir d’in­jures en le décri­vant comme un ramas­sis d’apostats. »

Chan­tal Delsol
Popu­lisme, les demeu­rés de l’his­toire, édi­tions du Rocher, 2015

Les législateurs doivent être de leur pays et de leur temps…

« On a sou­vent cité les plai­san­te­ries que fai­sait, en 1796, Joseph de Maistre à pro­pos des tra­vaux de nos assem­blées consti­tuantes ; elles avaient vou­lu faire des lois pour l’homme. Or, disait-il, il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu des Fran­çais, des Ita­liens, des Russes, etc. ; mais quant à l’homme, je déclare ne l’a­voir ren­con­tré de ma vie ; s’il existe, c’est bien à mon insu… Une consti­tu­tion qui est faite pour toutes les nations, n’est faite pour aucune : c’est une pure abs­trac­tion, une œuvre sco­las­tique faite pour exer­cer l’es­prit d’a­près une hypo­thèse idéale et qu’il faut adres­ser à l’homme, dans les espaces ima­gi­naires où il habite. Qu’est-ce qu’une consti­tu­tion ? N’est-ce pas la, solu­tion du pro­blème sui­vant ? Étant don­nées la popu­la­tion, la reli­gion, la situa­tion géo­gra­phique, les rela­tions poli­tiques, les richesses, les bonnes et les mau­vaises qua­li­tés de chaque nation, trou­ver les lois qui lui conviennent ?”.
Les for­mules du trop spi­ri­tuel écri­vain reviennent à dire que les légis­la­teurs doivent être de leur pays et de leur temps ; il ne semble pas d’ailleurs que les hommes de la Révo­lu­tion aient oublié cette véri­té autant que le dit Joseph de Maistre ; on a sou­vent remar­qué que dans les cas mêmes où ils affi­chaient la pré­ten­tion de rai­son­ner sur l’homme anhis­to­rique, ils avaient, d’or­di­naire, tra­vaillé à satis­faire les besoins, les aspi­ra­tions ou les ran­cunes des classes moyennes contem­po­raines ; tant de règles rela­tives au droit civil ou à l’ad­mi­nis­tra­tion n’au­raient pas sur­vé­cu à la Révo­lu­tion si leurs auteurs eussent tou­jours navi­gué dans des espaces ima­gi­naires, à la recherche de l’homme abso­lu. »

Georges Sorel
Réflexions sur la vio­lence, 1908, édi­tions du Tri­dent, 1987

Tout homme est désormais un « porc » en puissance…

« L’introduction des concepts de gros­so­pho­bie, de vali­disme (qui serait un rejet des per­sonnes han­di­ca­pées ou non valides) ou encore de spé­cisme (qui dénonce la supé­rio­ri­té de l’homme sur l’animal) pour­rait de prime abord faire sou­rire, mais ce serait oublier les ligues de ver­tu qui com­mencent déjà à vou­loir faire recon­naître et sanc­tion­ner ces racismes” sur le plan juri­dique. La gros­so­pho­bie” – mot entré au dic­tion­naire en mai 2018 – a d’ailleurs déjà fait l’objet d’une cam­pagne offi­cielle de sen­si­bi­li­sa­tion par la Mai­rie de Paris. Au final, on remarque que le féti­chisme de la non-dis­cri­mi­na­tion est for­te­ment empreint d’une sorte de mar­xisme cultu­rel qui tend à ana­ly­ser sys­té­ma­ti­que­ment les rap­ports humains ou sociaux en termes de domi­nants-domi­nés ou de bour­reaux-vic­times et qui sou­tient que l’Occident serait essen­tiel­le­ment défi­ni par une struc­ture patriar­cale, homo­phobe, raciste et sexiste qu’il fau­drait faire tom­ber urgem­ment. Toute dif­fé­rence consi­dé­rée, à tort ou à rai­son, comme supé­rieure est dès lors oppres­sante” et doit être gom­mée. Tout homme est désor­mais un porc” en puis­sance, un Blanc est néces­sai­re­ment un colo­ni­sa­teur escla­va­giste”, émettre un juge­ment de pré­fé­rence esthé­tique sur la min­ceur d’une femme devient gros­so­phobe”, etc. La hié­rar­chie, l’élitisme ou encore la recherche du Beau et du Bien sont balayés par cette tyran­nie de la fai­blesse où la vic­time est glo­ri­fiée (on lui donne même la Légion d’honneur) et où le beau et le fort deviennent d’insupportables oppresseurs. »

Thi­bault Mercier
Athé­na à la borne. Dis­cri­mi­ner ou dis­pa­raître ?, Pierre-Guillaume de Roux édi­teur, 2019

L’expression de la frontière est une question travaillée par nombre de peintres…

« L’expression de la fron­tière est une ques­tion tra­vaillée par nombre de peintres euro­péens depuis le XVe siècle. Pour­quoi ? Tout sim­ple­ment parce que la repré­sen­ta­tion de l’espace, et de l’expérience de l’espace, condi­tionne dans nos cultures toutes les figures dyna­miques du soi et du non-soi, du l’identité et de l’altérité. Il n’y a pas d’identité sans alté­ri­té, et cette dua­li­té est la condi­tion même d’une repré­sen­ta­tion. Une fron­tière, en son essence, n’est pas la marque d’une exclu­sion mais celle d’une rela­tion, d’un lien entre un ici et un ailleurs. »

Jean-Fran­çois Gautier
Les fron­tières : un besoin vital face à la méta­phy­sique de l’illimité, allo­cu­tion au sixième col­loque de l’Institut Iliade, Paris, Mai­son de la Chi­mie, 6 avril 2019

Il ne saurait y avoir de politique sans un ennemi réel ou virtuel…

« Elle est [la poli­tique] l’activité sociale qui se pro­pose d’assurer par la force, géné­ra­le­ment fon­dée sur le droit, la sécu­ri­té exté­rieure et la concorde inté­rieure d’une uni­té poli­tique par­ti­cu­lière en garan­tis­sant l’ordre au milieu de luttes qui naissent de la diver­si­té et de la diver­gence des opi­nions et des inté­rêts. […] La guerre est tou­jours latente, non pas parce qu’elle serait une fin en elle-même ou le but de la poli­tique, mais le recours ultime dans une situa­tion sans issue. […] Il ne sau­rait y avoir de poli­tique sans un enne­mi réel ou virtuel. »

Julien Freund
L’Essence du poli­tique, édi­tions Sirey, 1965

Il est assez singulier de constater que les neuf dixièmes…

« Il est assez sin­gu­lier de consta­ter que les neuf dixièmes de ce qui a été pen­sé natu­rel­le­ment et sur­tout cultu­rel­le­ment pen­dant vingt ou trente siècles (mais vingt siècles sépa­ré­ment, pas tous ensemble…) serait aujourd’hui consi­dé­ré, et l’est effec­ti­ve­ment comme inad­mis­sible, révol­tant ou, pour employer un terme dont les auto­ri­sés de parole font grand usage, criminel. »

Renaud Camus
Le Grand Rem­pla­ce­ment, édi­tions David Rein­harc, 2011, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Dans l’arène, 2021

Il semble qu’un style de vie fondée sur l’idée de risque…

« Il semble qu’un style de vie fon­dée sur l’idée de risque (l’« aven­ture ») ou la notion de ser­vice est aujourd’hui sans écho […] La vraie rai­son de la dis­pa­ri­tion de la peine capi­tale est la géné­ra­li­sa­tion de l’idée selon laquelle l’homme n’est pas res­pon­sable de lui-même, jointe à l’idée que la jus­tice ins­ti­tuée n’a rien à voir avec la sym­bo­lique de la ven­geance. […] En l’état actuel des choses, une majo­ri­té de Fran­çais refu­se­rait de se battre pour défendre sa liber­té. Nous sommes, en d’autres termes, dans une socié­té qui pense que rien n’est pire que la mort, et notam­ment pas l’esclavage. L’inconvénient est que ce type de socié­té finit tou­jours par mou­rir. Après avoir été esclave. »

Alain de Benoist
Orien­ta­tions pour des années déci­sives, édi­tions Le Laby­rinthe, 1982

La forme fatale d’une société, c’est d’être une patrie…

« La forme fatale d’une socié­té, c’est d’être une patrie, plus ou moins large. Un civi­li­sé montre son amour de la civi­li­sa­tion en adhé­rant à tout le conte­nu de cette pro­po­si­tion, en adhé­rant à l’état de guerre per­ma­nent. Si l’on accepte l’idée de patrie, on accepte la guerre. Car point de patrie sans guerre et pas de guerre sans patrie. Qui aime la patrie aime la guerre. »

Pierre Drieu la Rochelle
La Comé­die de Char­le­roi, 1934, édi­tions Gal­li­mard, coll. L’Imaginaire, 1996

On a beau ironiser sur le concept de patrie…

« On a beau iro­ni­ser sur le concept de patrie et conce­voir l’humanité sur le mode anar­chique et abs­trait comme com­po­sée uni­que­ment d’individus iso­lés aspi­rant à une seule liber­té per­son­nelle, il n’empêche que la patrie est une réa­li­té sociale concrète, intro­dui­sant l’homogénéité et le sens de la col­la­bo­ra­tion entre les hommes. Elle est même une des sources essen­tielles du dyna­misme col­lec­tif, de la sta­bi­li­té et de la conti­nui­té d’une uni­té poli­tique dans le temps. Sans elle, il n’y a ni puis­sance ni gran­deur ni gloire, mais non plus de soli­da­ri­té entre ceux qui vivent sur un même territoire.
[…] Dans la mesure où la patrie cesse d’être une réa­li­té vivante, la socié­té se délabre non pas comme le croient les uns au pro­fit de la liber­té de l’individu ni non plus comme le croient d’autres à celui de l’humanité ; une col­lec­ti­vi­té poli­tique qui n’est plus une patrie pour ses membres cesse d’être défen­due pour tom­ber plus ou moins rapi­de­ment sous la dépen­dance d’une autre uni­té politique.
Là où il n’y a pas de patrie, les mer­ce­naires ou l’étranger deviennent les maîtres. Sans doute devons-nous notre patrie au hasard de la nais­sance, mais il s’agit d’un hasard qui nous délivre d’autres. »

Julien Freund
Qu’est-ce que la poli­tique ?, Édi­tions du Seuil, 1967

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