« Mourir en combattant, c’est la mort détruisant la mort. Mourir en tremblant, c’est payer servilement à la mort le tribut de sa vie. »
William Shakespeare
Richard II, 1595
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« Mourir en combattant, c’est la mort détruisant la mort. Mourir en tremblant, c’est payer servilement à la mort le tribut de sa vie. »
William Shakespeare
Richard II, 1595
« Quand des hommes combattent sur un plan supérieur, spirituel, ils intègrent la mort dans leur stratégie. Ils acquièrent quelque chose d’invulnérable ; la pensée que l’adversaire veut leur destruction physique n’est, par conséquent, plus effrayante pour eux. […] Il y a des moments dans l’histoire où des hommes saisissent la mort comme un bâton de commandement. Dans le procès des Templiers, par exemple, où le Grand Maître de l’Ordre montre soudainement le vrai rapport entre lui et les juges — ainsi un navire laisse tomber son camouflage et s’offre, avec ses pavillons et ses canons, au regard stupéfait. Le soir même, il fut brûlé vif, mais on posta des gardes, dès cette nuit, à l’endroit du bûcher pour empêcher le peuple d’y venir chercher des reliques. La poussière elle-même fait peur aux tyrans ; elle aussi doit disparaître. »
Ernst Jünger
Premier journal parisien (in Strahlungen), 1949, éditions Le Livre de poche, 1998
« Les dieux – entendez les passions qui nous donneront la force non raisonnée de vivre – ne viendront que si nous les méritons. Dans l’état sinistre où nous sommes, je ne peux que me demander – et ne vous demander, à vous, petit nombre – qu’une disposition à les accueillir. Ne pas succomber, ne pas rompre. Ne pas plier les genoux. Ne pas accepter la défaite qui en nous s’installe. Récuser la laideur qui nous lèche, en vue de jouissances immondes, de sa langue tiède. Dire non pour sauver l’éclat de notre oui. Notre courage, pour l’heure, est seul en cette forêt. Que faire ? Défricher. Tracer un sentier et, là-bas, au loin, qui vers nous s’avancera ? Je ne le sais pas. Personne en tout cas si nous ne nous efforçons pas d’ouvrir la voie. Quelqu’un peut-être, si nous avons battu le sentier et si nous sommes quelques-uns à toujours le garder ouvert, afin que les jungles toujours recommencées ne l’engloutissent. Et si nous sommes toujours obligés de tailler et d’élaguer, qu’importe ! »
Jean Cau
La grande prostituée, éditions de La Table Ronde, 1974
« En 1665, un capitaine corsaire fut chargé par les armateurs malouins de protéger leurs navires des attaques barbaresques. Ayant été capturé, il se vit offrir par le dey d’Alger d’aller porter à Louis XIV des propositions de paix. La vie d’une centaine d’esclaves français cautionnait sa démarche et l’obligation de revenir reprendre ses chaînes en cas d’insuccès. Il alla à Versailles. L’offre du dey ayant été rejetée, il passa par Saint-Malo, mit ses affaires en ordre et fit ses adieux à sa famille. Puis il retourna en Afrique. Le dey le fit exécuter, attaché à la gueule d’un canon. Il s’appelait Pierre Porcon de la Barbinais. Son nom est oublié. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
« Les hommes se reconnaissent moins à leurs idées qu’à leur attitude devant la vie. Ceux qui servent une idée s’aperçoivent plus ou moins vite de la dégradation de leur idéal lorsqu’on l’applique aux faits. Ils se réfugient dans un acte de foi qui bien souvent ne s’exprime pas autrement que par la confiance en certains guides. Mais cet acte de foi donne un sens à leur vie. »
Maurice Bardèche
Sparte et les Sudistes, éditions Les Sept Couleurs, 1969
« La liberté existe toujours. Il suffit d’en payer le prix. »
Henry de Montherlant
Carnets 1930 – 1944, éditions Gallimard, 1957, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1963
« La jeunesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit, un effet de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure sur l’amour du confort. On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années : on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal. »
Général Douglas MacArthur
Être jeune, 1945
« En 1808, au cours de son voyage dans l’Ouest, Napoléon rencontra aux Quatre-Chemins-de‑l’Oie une héroïne de la grande révolte vendéenne. À vingt ans, elle avait combattu les Bleus pistolet au poing. On la présenta à l’Empereur qui l’embrassa et la fit embrasser par l’Impératrice. À ce moment, un homme s’avança. Napoléon l’interrogea :
— Et vous, monsieur qui saluez si bas, qui êtes-vous ?
— Mais, répondit l’autre, je suis le maire de Saint-Florent, le frère de mademoiselle Regrenil.
— Que faisiez-vous, interrogea l’Empereur, pendant que votre sœur se battait si bien ?
Et le maire, se croyant habile, répondit :
— Sire, moi, j’étais neutre.
— Neutre ! éclata Napoléon, alors vous n’êtes qu’un lâche, un jean-foutre.
Et il le chassa de sa vue. »
Dominique Venner
Le Cœur rebelle, Les Belles Lettres, 1994, réédition Pierre-Guillaume de Roux, 2014
« Jusqu’où iront la mauvaise conscience et la veulerie de l’homme blanc repentant à l’égard de l’islam conquérant ? »
Olivier Bardolle
Petit traité des vertus réactionnaires, L’Éditeur, 2010
« Tous ces jeunes gens bouillaient d’impatience de laisser la plume et l’encrier pour serrer la dure crosse de bois d’un revolver. »
Jean Mabire
Patrick Pearse, une vie pour l’Irlande, éditions Terre et Peuple, 1998
« L’Iliade n’est pas seulement le poème de la guerre de Troie, c’est celui de la destinée telle que la percevaient nos ancêtres boréens, qu’ils soient grecs, celtes, germains, slaves ou latins. Le Poète y dit la noblesse face au fléau de la guerre. Il dit le courage des héros qui tuent et meurent. Il dit le sacrifice des défenseurs de leur patrie, la douleur des femmes, l’adieu du père à son fils qui le continuera, l’accablement des vieillards. Il dit bien d’autres choses encore, l’ambition des chefs, leur vanité, leurs querelles. Il dit encore la bravoure et la lâcheté, l’amitié, l’amour et la tendresse. Il dit le goût de la gloire qui tire les hommes à la hauteur des dieux. Ce poème où règne la mort dit l’amour de la vie et aussi l’honneur placé plus haut que la vie, et qui rend plus fort que les dieux. »
Dominique Venner
Le Choc de l’histoire, Via Romana, 2011
« Au milieu d’un monde à la dérive, nous sommes seuls. Nous sommes tragiquement seuls. Nous n’avons rien à voir avec toutes les formules commodes qui permettent toujours d’entrer dans une des chapelles bien étiquetées de l’échiquier politique. Nous naviguons sur une mer inconnue et personne ne peut comprendre vers quels continents nous cinglons. Nous ne sommes à l’aise nulle part. Mais si chaque parti nous est étranger, chaque militant reste notre frère. Un véritable activiste refuse toutes les formations de l’heure mais il accepte tous les hommes de courage. Et c’est pourquoi nous sommes joyeusement seuls.
C’est justement parce que nous refusons toutes les compromissions et toutes les manœuvres que nous serons le plus pur métal de l’alliage de demain. »
Jean Mabire
La torche et le glaive, éditions Libres opinions, 1994