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Thème

Citations sur le courage

En parcourant le camp, Achille fait armer…

« En par­cou­rant le camp, Achille fait armer ses guer­riers myr­mi­dons. On croi­rait voir des loups car­nas­siers, le cœur plein d’une indi­cible ardeur, qui vont dans la mon­tagne atta­quer le grand cerf ramé, puis le dévorent – de tous, le sang rou­git alors les bajoues ; en bande, ils vont laper l’eau noire d’une source avec leurs langues minces, tout en cra­chant le sang de la bête égor­gée, car, si leur cœur reste intré­pide en leur poi­trine, leur ventre est oppres­sé : ain­si, les conduc­teurs et les chefs des Myr­mi­dons accourent tous auprès du vaillant écuyer d’Achille aux pieds rapides. Au milieu d’eux se tient l’Eacide fou­gueux ; il sti­mule les chars et les hommes en armes. »

Homère
Iliade, Chant XVI, Pré­pa­ra­tifs des Myr­mi­dons, vers 800 – 725 av. notre ère

Quand des hommes combattent sur un plan supérieur…

« Quand des hommes com­battent sur un plan supé­rieur, spi­ri­tuel, ils intègrent la mort dans leur stra­té­gie. Ils acquièrent quelque chose d’invulnérable ; la pen­sée que l’adversaire veut leur des­truc­tion phy­sique n’est, par consé­quent, plus effrayante pour eux. […] Il y a des moments dans l’histoire où des hommes sai­sissent la mort comme un bâton de com­man­de­ment. Dans le pro­cès des Tem­pliers, par exemple, où le Grand Maître de l’Ordre montre sou­dai­ne­ment le vrai rap­port entre lui et les juges — ain­si un navire laisse tom­ber son camou­flage et s’offre, avec ses pavillons et ses canons, au regard stu­pé­fait. Le soir même, il fut brû­lé vif, mais on pos­ta des gardes, dès cette nuit, à l’endroit du bûcher pour empê­cher le peuple d’y venir cher­cher des reliques. La pous­sière elle-même fait peur aux tyrans ; elle aus­si doit disparaître. »

Ernst Jün­ger
Pre­mier jour­nal pari­sien (in Strah­lun­gen), 1949, édi­tions Le Livre de poche, 1998

Les dieux – entendez les passions qui nous donneront…

« Les dieux – enten­dez les pas­sions qui nous don­ne­ront la force non rai­son­née de vivre – ne vien­dront que si nous les méri­tons. Dans l’état sinistre où nous sommes, je ne peux que me deman­der – et ne vous deman­der, à vous, petit nombre – qu’une dis­po­si­tion à les accueillir. Ne pas suc­com­ber, ne pas rompre. Ne pas plier les genoux. Ne pas accep­ter la défaite qui en nous s’installe. Récu­ser la lai­deur qui nous lèche, en vue de jouis­sances immondes, de sa langue tiède. Dire non pour sau­ver l’éclat de notre oui. Notre cou­rage, pour l’heure, est seul en cette forêt. Que faire ? Défri­cher. Tra­cer un sen­tier et, là-bas, au loin, qui vers nous s’avancera ? Je ne le sais pas. Per­sonne en tout cas si nous ne nous effor­çons pas d’ouvrir la voie. Quelqu’un peut-être, si nous avons bat­tu le sen­tier et si nous sommes quelques-uns à tou­jours le gar­der ouvert, afin que les jungles tou­jours recom­men­cées ne l’engloutissent. Et si nous sommes tou­jours obli­gés de tailler et d’élaguer, qu’importe ! »

Jean Cau
La grande pros­ti­tuée, édi­tions de La Table Ronde, 1974

En 1665, un capitaine corsaire fut chargé par les armateurs…

« En 1665, un capi­taine cor­saire fut char­gé par les arma­teurs malouins de pro­té­ger leurs navires des attaques bar­ba­resques. Ayant été cap­tu­ré, il se vit offrir par le dey d’Alger d’aller por­ter à Louis XIV des pro­po­si­tions de paix. La vie d’une cen­taine d’esclaves fran­çais cau­tion­nait sa démarche et l’obligation de reve­nir reprendre ses chaînes en cas d’insuccès. Il alla à Ver­sailles. L’offre du dey ayant été reje­tée, il pas­sa par Saint-Malo, mit ses affaires en ordre et fit ses adieux à sa famille. Puis il retour­na en Afrique. Le dey le fit exé­cu­ter, atta­ché à la gueule d’un canon. Il s’appelait Pierre Por­con de la Bar­bi­nais. Son nom est oublié. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Les hommes se reconnaissent moins à leurs idées…

« Les hommes se recon­naissent moins à leurs idées qu’à leur atti­tude devant la vie. Ceux qui servent une idée s’a­per­çoivent plus ou moins vite de la dégra­da­tion de leur idéal lors­qu’on l’ap­plique aux faits. Ils se réfu­gient dans un acte de foi qui bien sou­vent ne s’ex­prime pas autre­ment que par la confiance en cer­tains guides. Mais cet acte de foi donne un sens à leur vie. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, édi­tions Les Sept Cou­leurs, 1969

La liberté existe toujours…

« La liber­té existe tou­jours. Il suf­fit d’en payer le prix. »

Hen­ry de Montherlant
Car­nets 1930 – 1944, édi­tions Gal­li­mard, 1957, coll. Biblio­thèque de la Pléiade, 1963

La jeunesse n’est pas une période de la vie…

« La jeu­nesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit, un effet de la volon­té, une qua­li­té de l’imagination, une inten­si­té émo­tive, une vic­toire du cou­rage sur la timi­di­té, du goût de l’aventure sur l’amour du confort. On ne devient pas vieux pour avoir vécu un cer­tain nombre d’années : on devient vieux parce qu’on a déser­té son idéal. »

Géné­ral Dou­glas MacArthur
Être jeune, 1945

En 1808, au cours de son voyage dans l’Ouest, Napoléon…

« En 1808, au cours de son voyage dans l’Ouest, Napo­léon ren­con­tra aux Quatre-Chemins-de‑l’Oie une héroïne de la grande révolte ven­déenne. À vingt ans, elle avait com­bat­tu les Bleus pis­to­let au poing. On la pré­sen­ta à l’Empereur qui l’embrassa et la fit embras­ser par l’Impératrice. À ce moment, un homme s’avança. Napo­léon l’interrogea :
 — Et vous, mon­sieur qui saluez si bas, qui êtes-vous ?
 — Mais, répon­dit l’autre, je suis le maire de Saint-Florent, le frère de made­moi­selle Regrenil.
 — Que fai­siez-vous, inter­ro­gea l’Empereur, pen­dant que votre sœur se bat­tait si bien ?
Et le maire, se croyant habile, répondit :
 — Sire, moi, j’étais neutre.
 — Neutre ! écla­ta Napo­léon, alors vous n’êtes qu’un lâche, un jean-foutre.
Et il le chas­sa de sa vue. »

Domi­nique Venner
Le Cœur rebelle, Les Belles Lettres, 1994, réédi­tion Pierre-Guillaume de Roux, 2014

L’Iliade n’est pas seulement le poème de la guerre de Troie…

« L’Iliade n’est pas seule­ment le poème de la guerre de Troie, c’est celui de la des­ti­née telle que la per­ce­vaient nos ancêtres boréens, qu’ils soient grecs, celtes, ger­mains, slaves ou latins. Le Poète y dit la noblesse face au fléau de la guerre. Il dit le cou­rage des héros qui tuent et meurent. Il dit le sacri­fice des défen­seurs de leur patrie, la dou­leur des femmes, l’adieu du père à son fils qui le conti­nue­ra, l’accablement des vieillards. Il dit bien d’autres choses encore, l’ambition des chefs, leur vani­té, leurs que­relles. Il dit encore la bra­voure et la lâche­té, l’amitié, l’amour et la ten­dresse. Il dit le goût de la gloire qui tire les hommes à la hau­teur des dieux. Ce poème où règne la mort dit l’amour de la vie et aus­si l’honneur pla­cé plus haut que la vie, et qui rend plus fort que les dieux. »

Domi­nique Venner
Le Choc de l’histoire, Via Roma­na, 2011

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