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Thème

Citations sur l'égalité

La civilisation de la quantité opposée à celle de la qualité…

« La civi­li­sa­tion de la quan­ti­té oppo­sée à celle de la qua­li­té. Les imbé­ciles y dominent donc par le nombre, ils sont le nombre […]. Un monde domi­né par la force est un monde abo­mi­nable, mais le nombre domi­né par le nombre est ignoble. La force fait tôt ou tard sur­gir des révol­tés, elle engendre l’esprit de révolte, elle fait des héros et des mar­tyrs. La tyran­nie abjecte du nombre est une infec­tion lente qui n’a jamais pro­vo­qué de fièvre. Le nombre crée une socié­té à son image, une socié­té d’êtres non pas égaux mais pareils, seule­ment recon­nais­sables à leurs empreintes digitales. »

Georges Ber­na­nos
La France contre les robots, 1946, édi­tions Robert Laf­font, 1947, Le Cas­tor Astral édi­teur, coll. Galaxie, 2017

C’est le matin que les professeurs et les policiers réclament…

« C’est le matin que les pro­fes­seurs et les poli­ciers réclament, que les phi­lo­sophes ont exal­té depuis deux siècles, le matin de l’uniformité, du réflexe condi­tion­né, du meilleur des mondes, de l’ordre abso­lu, de la réa­li­té éga­li­taire, de la gri­saille, de la réac­tion uni­forme à un sti­mu­lus uni­forme, le matin où une cloche qui tin­te­ra fera prendre aux mou­tons le che­min du pâtu­rage. C’est aus­si le matin pour la venue duquel nous prions dans nos orga­ni­sa­tions indus­trielles, dans nos fermes col­lec­tives, dans nos conciles ecclé­sias­tiques, dans nos sys­tèmes de gou­ver­ne­ment, dans nos rap­ports entre États, dans nos nobles demandes d’un gou­ver­ne­ment mon­dial. C’est le matin auquel nous aspi­rons lorsque nous for­mu­lons la prière d’être un jour tous les mêmes. C’est le matin contre la venue duquel, qu’ils le sachent ou non, les jeunes élèvent leur pro­tes­ta­tion. Et c’est un matin, il faut l’espérer, qui ne vien­dra jamais. »

Robert Ardrey
La loi natu­relle, édi­tions Stock, 1971

Qui était sorti vainqueur de cette fausse guerre ? Les États-Unis, bien entendu…

« Qui était sor­ti vain­queur de cette fausse guerre [la guerre froide, NDLR] ? Les États-Unis, bien enten­du, et l’économie de mar­ché. Mais aus­si la reli­gion de l’Humanité, une, uni­forme et uni­ver­selle. Une reli­gion com­mune aux deux adver­saires de la veille. Et ce n’était pas leur seule affi­ni­té. Que vou­laient les com­mu­nistes d’autrefois ? Ils vou­laient la mise en com­mun des richesses de l’humanité et une ges­tion ration­nelle assu­rant à tous abon­dance et paix. Ils vou­laient aus­si la créa­tion d’un homme nou­veau, capable de dési­rer ces bien­faits, un homme ration­nel et uni­ver­sel, déli­vré de toutes ces entraves que sont des racines, une nature et une culture. Ils vou­laient enfin assou­vir leur haine des hommes concrets, por­teurs de dif­fé­rences, leur haine éga­le­ment de la vieille Europe, mul­tiple et tra­gique. Et l’Occident amé­ri­cain, que veut-il ? Eh bien, la même chose. La dif­fé­rence porte sur les méthodes. Récu­sant la pla­ni­fi­ca­tion par la contrainte, le sys­tème amé­ri­cain voit dans le mar­ché le fac­teur prin­ci­pal de la ratio­na­li­té et des changements. […]
Le com­mu­nisme de mar­ché, autre nom du mon­dia­lisme, ne par­tage pas seule­ment avec son ex-frère enne­mi sovié­tique la vision radieuse du but final. Pour chan­ger le monde, lui aus­si doit chan­ger l’homme, fabri­quer l’homo œco­no­mi­cus de l’avenir, le zom­bi, l’homme du nihi­lisme, vidé de son conte­nu, pos­sé­dé par l’esprit du mar­ché et de l’Humanité uni­ver­selle. Le zom­bi se mul­ti­plie sous nos yeux. Il est heu­reux puisque l’esprit du mar­ché lui souffle que le bon­heur consiste à satis­faire tous ses dési­rs”. Et ses dési­rs étant ceux du mar­ché ne sont sus­ci­tés que pour être satisfaits. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

On ne vivait point encore dans l’égalité…

« Et ce bon­heur, ce cli­mat de bon­heur. Évi­dem­ment on ne vivait point encore dans l’é­ga­li­té. On n’y pen­sait même pas, à l’é­ga­li­té, j’en­tends à une éga­li­té sociale. Une inéga­li­té com­mune, com­mu­né­ment accep­tée, une inéga­li­té géné­rale, un ordre, une hié­rar­chie qui parais­sait natu­relle ne fai­sait qu’é­ta­ger les dif­fé­rents niveaux d’un com­mun bon­heur. On ne parle aujourd’­hui que de l’é­ga­li­té. Et nous vivons dans la plus mons­trueuse inéga­li­té éco­no­mique que l’on n’ait jamais vue dans l’his­toire du monde. On vivait alors. On avait des enfants. Ils n’a­vaient aucu­ne­ment cette impres­sion que nous avons d’être au bagne. Ils n’a­vaient pas comme nous cette impres­sion d’un étran­gle­ment éco­no­mique, d’un col­lier de fer qui tient à la gorge et qui se serre tous les jours d’un cran. Ils n’a­vaient point inven­té cet admi­rable méca­nisme de la grève moderne à jet conti­nu, qui fait tou­jours mon­ter les salaires d’un tiers, et le prix de la vie d’une bonne moi­tié, et la misère, de la différence. »

Charles Péguy
L’Argent, Les Cahiers de la Quin­zaine, 1913, Édi­tions des Équa­teurs, coll. Paral­lèles, 2008

On sait que la volonté d’ordre et de forme constitue la base

« On sait que la volon­té d’ordre et de forme” consti­tue la base de toute civi­li­sa­tion tra­di­tion­nelle ; que la loi tra­di­tion­nelle ne pousse pas vers l’inqualifié, l’égal, l’indéfini, vers ce qui ren­drait les dif­fé­rentes par­ties du tout sem­blables, sous l’effet de l’homogénéisation ou de l’atomisation, mais veut que ces par­ties soient elles-mêmes, expriment de plus en plus par­fai­te­ment leur nature propre. »

Julius Evo­la
Révolte contre le monde moderne (Rivol­ta contro il mon­do moder­no), 1934

Partout l’homme masse a surgi, un type d’homme…

« Par­tout l’homme masse a sur­gi, un type d’homme hâti­ve­ment bâti, mon­té sur quelques pauvres abs­trac­tions et qui pour cela se retrouve iden­tique d’un bout à l’autre de l’Europe. C’est à lui qu’est dû le morne aspect, l’étouffante mono­to­nie que prend la vie dans tout le conti­nent. Cet homme masse, c’est l’homme vidé au préa­lable de sa propre his­toire, sans entrailles de pas­sé et qui par cela même, est docile à toutes les dis­ci­plines dites inter­na­tio­nales”. »

José Orte­ga y Gasset
La révolte des masses (La rebe­lión de las masas, 1929), trad. Louis Par­rot, édi­tions Stock, 1937

L’inégalité est vraie de fait…

« L’inégalité est vraie de fait pour la seule rai­son qu’elle est vraie de droit, elle est réelle pour la seule rai­son qu’elle est néces­saire. Ce que l’idéologie éga­li­taire vou­drait dépeindre comme un état de jus­tice, serait au contraire, d’un point de vue plus éle­vé et à l’abri des rhé­to­riques huma­ni­taires, un état d’injustice. C’est une chose qu’Aris­tote et Cicé­ron avaient déjà recon­nue. Impo­ser l’inégalité veut dire trans­cen­der la quan­ti­té, veut dire admettre la qua­li­té. C’est ici que se dis­tinguent net­te­ment les concepts d’individu et de per­sonne. »

Julius Evo­la
Les Hommes au milieu des ruines (Gli uomi­ni e le rovine), 1953, trad. Gérard Bou­lan­ger, édi­tions Par­dès, 1984

À notre insu, lentement, courageusement…

« À notre insu, len­te­ment, cou­ra­geu­se­ment, opi­niâ­tre­ment, on nous arra­chait au sin­gu­la­risme païen, pour nous pré­pa­rer aux fruc­tueux échanges uni­ver­sels, c’est-à-dire, pour pou­voir un jour, tous unis et confon­dus, nous ser­vir des mêmes barèmes, des mêmes machines et deve­nir de bons consom­ma­teurs incon­di­tion­nels, se conten­tant des mêmes HLM ! »

Hen­ri Vincenot
La Bille­baude, édi­tions Denoël, 1978

Nous avons perdu notre âme parce que nous…

« Nous avons per­du notre âme parce que nous avons per­du le sens des valeurs com­munes qui for­maient l’antique sagesse” de nos peuples. Il nous faut faire revivre l’âme des Hyper­bo­réens et redé­fi­nir” Dieu. Car le sacré ne se trouve pas hors de nous, mais en nous. Car Dieu n’est pas du Ciel, mais de la Terre. Car il ne nous attend pas après la mort, mais nous offre la créa­tion de la vie. Dieu n’est pas sur­na­tu­rel et il n’est pas trans­cen­dant. Il est au contraire la Nature et la Vie. Il est dans le soleil et dans les étoiles, dans le jour et dans la nuit, dans les arbres et dans les flots. Dieu naît avec les fleurs et meurt avec les feuilles. Dieu res­pire avec le vent et nous parle dans le silence de la nuit. Il est l’aurore et le cré­pus­cule. Et la brume. Et l’orage.
Dieu s’incarne dans la Nature. La Nature s’épanouit sur la Terre. La terre se per­pé­tue dans le Sang.
Nous savons, depuis Héra­clite, que la vie est un com­bat et que la paix n’est que la mort. Notre reli­gion se veut d’abord culte des héros, des guer­riers et des ath­lètes. Nous célé­brons, depuis les Grecs, les hommes dif­fé­rents et inégaux. Notre monde est celui du com­bat et du choix, non celui de l’égalité. L’univers n’est pas une fin mais un ordre. La nature diver­si­fie, sépare, hié­rar­chise. L’individu, libre et volon­taire devient le centre du monde. Sa plus grande ver­tu reste l’orgueil – péché suprême pour la reli­gion étran­gère. Dans notre concep­tion tra­gique de la vie, la lutte devient la loi suprême. Est un homme véri­table celui qui s’attaque à des entre­prises déme­su­rées. Une même ligne de crêtes unit Pro­mé­thée à Siegfried. »

Jean Mabire
Thu­lé : le soleil retrou­vé des Hyper­bo­réens, édi­tions Robert Laf­font, 1978, édi­tions Par­dès, 2002

Votre délire d’égalité était une attaque meurtrière contre l’être…

« Votre délire d’éga­li­té était une attaque meur­trière contre l’être, contre toutes ses richesses et ses valeurs ; c’était la soif de piller le monde divin et d’anéantir toute gran­deur ici-bas. L’esprit du néant vous anime, c’est lui qui vous a ins­pi­ré ces idées et ces pas­sions éga­li­taires. La loi de l’entropie, qui mène à la mort par une dif­fu­sion égale de la cha­leur, agit à tra­vers vous dans la vie sociale […] Exi­ger l’égalité abso­lue, c’est vou­loir retour­ner à l’état ori­gi­nel, chao­tique, téné­breux, au nivel­le­ment et à la non-dif­fé­ren­cia­tion ; c’est vou­loir le néant. L’exigence révo­lu­tion­naire du retour à l’égalité dans le néant est née du refus d’assumer les sacri­fices et les souf­frances par les­quels passe la voie de la vie supé­rieure. Voi­là la réac­tion la plus effrayante, la néga­tion du sens de tout le pro­ces­sus créa­teur du monde. L’enthousiasme de la révo­lu­tion est un enthou­siasme réac­tion­naire. L’exigence contrai­gnante de l’égalisation qui pro­cède de l’obscurité chao­tique est une ten­ta­tive pour détruire la struc­ture hié­rar­chique du cos­mos for­mé par la nais­sance créa­trice de la lumière dans les ténèbres ; c’est un essai pour détruire la per­sonne même de l’homme en tant que degré hié­rar­chique né dans l’inégalité ; c’est un atten­tat contre la place royale de l’homme dans l’ordre cosmique. »

Nico­las Berdiaev
De l’inégalité, Édi­tions L’Âge d’homme, 2008

Ceux qui prétendent combiner culture et égalité…

« Ceux qui pré­tendent com­bi­ner culture et éga­li­té, édu­ca­tion et éga­li­té, et intro­duire l’égalité ou seule­ment de l’égalité dans la culture ou l’éducation, s’abusent eux-mêmes ou abusent les autres, ou les deux, car il y a une incom­pa­ti­bi­li­té radi­cale, fon­da­men­tale, insur­mon­table, entre ces domaines, ces champs ou ces valeurs. L’égalité est aus­si absente de la culture qu’elle l’est de la nature. Les plus belles pro­cla­ma­tions ne peuvent que recon­naître, ou impo­ser, ou pré­tendre impo­ser, une éga­li­té en droit ou une éga­li­té de droits ; et cette atti­tude est un héroïque, un magni­fique défi à tout ce qui s’observe dans la nature et entre les hommes. […] L’égalité est une contrainte que s’imposent à grand mal cer­taines civi­li­sa­tions, en géné­ral contre leurs plus anciennes tra­di­tions et contre leurs ins­tincts. »

Renaud Camus
La grande décul­tu­ra­tion, édi­tions Fayard, 2008

L’illusion égalitaire des démagogues…

« L’illusion éga­li­taire des déma­gogues est encore plus dan­ge­reuse que la bru­ta­li­té des traî­neurs de sabre… Pour l’anarque, consta­ta­tion théo­rique, puisqu’il les évite les uns comme les autres. Qu’on vous opprime : on peut se redres­ser, à condi­tion de n’y avoir pas per­du la vie. La vic­time de l’égalisation est rui­née, phy­si­que­ment et moralement. »

Ernst Jün­ger
Eumes­wil, 1977, trad. Hen­ri Plard, édi­tions La Table Ronde, coll. Ver­millon, 1978

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