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Citations sur l'argent
Les élites décadentes, coupées de leur vraie mission…
« Les élites décadentes, coupées de leur vraie mission de servir Dieu, la famille, la patrie, ont l’argent comme préoccupation première. Les valeurs dont elles se gargarisent sont surtout des valeurs financières. L’esprit de Juda qui, dans l’Évangile, est payé pour avoir trahi le Christ n’est jamais loin. »
Ivan Blot
La trahison des élites, sixième opus du cycle de conférences sur « L’homme héroïque », 2 février 2016
L’argent est maître sans limitation ni mesure…
« Pour la première fois dans l’histoire du monde l’argent est maître sans limitation ni mesure. Pour la première fois dans l’histoire du monde l’argent est seul en face de l’esprit. (Et même il est seul en face des autres matières.)
Pour la première fois dans l’histoire du monde l’argent est seul devant Dieu. »
Charles Péguy
Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne, 1914, in Œuvres complètes, Tome IX : Œuvres posthumes, éditions de la Nouvelle Revue Française, 1924
Là où les échanges monétaires ont une nature impersonnelle…
« Là où les échanges monétaires ont une nature impersonnelle et abstraite (un écu reste le même, qu’il soit versé comme salaire à une personne A ou B), les échanges non-monétaires caractéristiques du féodalisme sont personnels et concrets : ils lient entre eux des hommes particuliers et des lignées spécifiques. »
Guillaume Travers
Économie médiévale et société féodale. Un temps de renouveau pour l’Europe, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2020
Ainsi, don et contre-don d’un côté…
« Ainsi, don et contre-don d’un côté, et prêt à intérêt de l’autre, sont deux formes de crédit qui obéissent à des logiques opposées : l’une est une forme de crédit qui manifeste et perpétue l’existence de liens communautaires ; l’autre est une forme de crédit qui les nie. »
Guillaume Travers
Économie médiévale et société féodale. Un temps de renouveau pour l’Europe, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2020
L’argent est le maître de l’homme d’État…
« Le monde moderne a créé une situation nouvelle, nova ab integro. L’argent est le maître de l’homme d’État comme il est le maître de l’homme d’affaires. Et il est le maître du magistrat comme il est le maître du simple citoyen. Et il est le maître de l’État comme il est le maître de l’école. Et il est le maître du public comme il est le maître du privé. »
Charles Péguy
Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne, 1914, in Œuvres complètes, Tome IX : Œuvres posthumes, éditions de la Nouvelle Revue Française, 1924
La vérité concernant la presse…
« La vérité concernant la presse, c’est qu’elle n’est pas telle que son nom la désigne. Elle n’est pas “la presse populaire”. Elle n’est pas la presse publique. Elle n’est pas davantage un organe de l’opinion publique. Elle est une conspiration ourdie par un petit nombre de millionnaires qui se sont entendus sur ce que cette grande nation (à laquelle nous appartenons) doit savoir sur elle-même, ses alliés, ses ennemis. […]
Si bien que le lecteur de journal reçoit toutes ses informations et ses mots d’ordre politiques de ce qui à l’heure qu’il est constitue plus ou moins consciemment une sorte de société secrète, composée d’un très petit nombre de membres disposant de beaucoup d’argent. »
Gilbert Keith Chesterton
Utopie des usuriers, trad. Gérard Joulié, éditions de l’Homme Nouveau, 2010
Je suis pleinement conscient qu’à notre époque le mot propriété…
« Je suis pleinement conscient qu’à notre époque le mot propriété a été terni par la corruption des grands capitalistes. À en croire les gens, on penserait que les Rothschild et les Rockefeller sont partisans de la propriété. Ils sont pourtant, et de toute évidence, les ennemis de celle-ci, car ils sont les ennemis de leurs propres limites. Ils ne veulent pas de leur propre terre ; ils veulent celle des autres. Lorsqu’ils font disparaître les bornes de leurs voisins, ils font du même coup disparaître les leurs. »
Gilbert Keith Chesterton
Le monde comme il ne va pas, 1910, trad. Marie-Odile Fortier-Masek, Éditions L’Âge d’Homme, 1994
Nous vivons dans un déni du collectif et du symbolique…
« Nous vivons dans un déni du collectif et du symbolique qui confine à la négation de la réalité de la condition humaine et des conditions de l’expérience humaine, la pesanteur, la durée, l’origine, l’appartenance, cette réalité jamais aussi présente sans doute qu’au moment où elle est refusée davantage. Nous, Européens, qui avons refusé de mentionner l’origine chrétienne de l’Europe et prétendons interdire à l’Italie d’accrocher des crucifix dans ses écoles, faisons comme si l’argent faisait société, comme si la bulle de l’assistance et de l’argent public pouvait remplacer la frontière, oublier l’origine et se substituer à l’unité politique. Et nous, Français, faisons comme si ce n’était pas les arrière-petits-enfants des esclaves de la traite, les descendants lointains des royaumes et des empires assujettis et ruinés, qui nous demandent des comptes en raison des liens, des origines et du sang ! Ils ont été ceux que nous serons, expulsés de notre origine, interdits de notre identité, suspectés de résistance à notre disparition, rebelles à devenir colonie de nos colonies. L’étrange consentement de l’Europe à sa fin n’est pas étranger aux attaques dont elle fait l’objet : le partage des dépouilles attire les appétits… »
Hervé Juvin
Le renversement du monde. Politique de la crise, éditions Gallimard, 2010
Les formes du pouvoir nobiliaire n’ont pas cessé de changer…
« Au fil des siècles, chez les peuples européens et dans chacune de leurs cultures particulières, les formes du pouvoir nobiliaire n’ont pas cessé de changer, et souvent de façon rapide, mais la fonction politique et morale de la noblesse, en Grèce, à Rome, en Germanie, dans l’Europe médiévale ou moderne, est restée identique pour l’essentiel. La noblesse n’est pas l’aristocratie ; il y a des aristocraties de la fortune et de l’argent. Elle n’est que partiellement dépendante de l’hérédité. Elle repose sur le mérite, et celui-ci doit toujours être confirmé. La noblesse se gagne et se perd. Elle vit sur l’idée que le devoir et l’honneur sont plus importants que le bonheur individuel. Ce qu’elle a en propre c’est son caractère public. Elle est faite pour diriger la chose publique, la res publica. Sa vocation n’est pas d’occuper le sommet de la société mais le sommet de l’État. Ce qui la distingue, ce ne sont pas les privilèges, mais le fait d’être sélectionnée pour commander. Elle gouverne, juge et mène au combat. La noblesse est associée à la vigueur des libertés publiques. Ses terres d’élection sont les libertés féodales et les monarchies aristocratiques ou constitutionnelles. Elle est impensable dans les grandes tyrannies orientales, Assur ou l’Égypte. En Europe même, elle s’étiole ou disparaît chaque fois que s’établit un pouvoir despotique, ce qu’est le centralisme étatique. Elle implique une personnalisation du pouvoir qui humanise celui-ci à l’inverse de la dictature anonyme des bureaux. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
Je ne serai pas quelqu’un ; je serai, simplement…
« Je ne serai pas quelqu’un ; je serai, simplement. Un homme, l’Homme qui est au milieu du monde – sans qu’il y ait de dieux pour le regarder. Car je ne suis pas une pensée, un rêve, une luciole fugitive. Je suis en chair et en os. D’abord en chair et en os. Ce qui est bien, c’est que je suis nu, c’est-à-dire sans argent, avec une chemise de rechange, un homme qui a restitué en lui le rudiment de toute réalité, qui travaille avec ses mains et ses pieds, qui mange, qui boit, qui dort.
[…] Qu’est-ce que je fais là ? Je suis un homme. J’ai été promis à un monde d’hommes et d’animaux. Mes ancêtres n’ont pas travaillé à une civilisation pour que soudain nous n’y puissions plus rien et que le mouvement se perde machinal, aveugle, absurde ? Une machine, un canon qui tire sans arrêt, tout seul. Qu’est-ce que cela ? Ce n’est ni un homme, ni un animal, ni un dieu. C’est un calcul oublié qui poursuit seul sa trajectoire à travers le monde, c’est un résidu incroyable. Quelle est cette reprise étrange de la matière sur la vie ? Quel est ce déroulement mécanique de la matière ? Des mots absurdes deviennent vrais : mécanisme, matérialisme. »
Pierre Drieu la Rochelle
La Comédie de Charleroi, 1934, éditions Gallimard, coll. L’Imaginaire, 1996
La puissance et l’argent, le temps et le monde…
« – Il en fut toujours ainsi, il en sera toujours ainsi ; la puissance et l’argent, le temps et le monde appartiennent aux petits, aux mesquins, et les autres, les êtres humains véritables, n’ont rien. Rien que la mort. — Pas autre chose ? — Si, l’éternité. »
Hermann Hesse
Le loup des steppes (Der Steppenwolf), 1927, in Romans et Nouvelles, trad. Juliette Pary, éditions Le Livre de poche, 2002
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