Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne

Citatio, un portail ouvert sur notre civilisation

Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.

Le livre
Le monde comme il ne va pas

Le monde comme il ne va pas

Auteur : Gil­bert Keith Chesterton
Édi­teur : édi­tions L’Âge d’Homme (9 mai 1994)

Pré­sen­ta­tion de l’é­di­teur : Pour­quoi le monde ne va-t-il pas aus­si bien qu’il pour­rait aller ? Ques­tion incon­grue à l’aube du XXè siècle, alors que la fièvre roman­tique et les fumées de l’in­dus­tria­li­sa­tion se sont alliées pour jeter sur notre uni­vers le voile sombre d’une lai­deur sans espoir de salut. Valait-il la peine de s’in­ter­ro­ger sur les mala­dies concrètes qui rongent l’hu­ma­ni­té ? Valait-il la peine de se pen­cher sur un malade aus­si répugnant ?
Au sor­tir d’une époque de pes­si­misme « pro­fes­sion­nel » par­mi les poètes et les pen­seurs, G.K. Ches­ter­ton, avec la tru­cu­lence qui lui est propre, ren­verse la lor­gnette. En ce pam­phlet tru­cu­lent qu’est Le Monde comme il ne va pas, il s’emploie à déchi­rer le voile de faux-sem­blant, de sot­tise, de sno­bisme, qui recouvre sa socié­té anglaise et l’empêche de res­pi­rer. Son diag­nos­tic, s’il fal­lait le résu­mer, serait le sui­vant : si tout va mal, c’est que rien n’est à sa place. Chaque cou­rant de pen­sée moderne est une machine qui déra­cine l’in­di­vi­du, qui le fait sor­tir de ses gonds et le pro­jette de côté ou vers l’a­vant, mais jamais ne lui per­met de se confron­ter à ses aspi­ra­tions naturelles.
Des illus­tra­tions, Ches­ter­ton en trouve dans tous les domaines : la classe dému­nie à qui l’on ôte sa plus simple digni­té en lui prê­tant des goûts et des ambi­tions qu’elle n’a pas ; l” »aris­to­cra­tie » pro­gres­siste qui n’est plus qu’un Gotha de l’argent vite gagné ; la « suf­fra­gette » qui sacri­fie les avan­tages natu­rels de la fémi­ni­té pour s’a­li­gner ser­vi­le­ment sur le confor­misme de l’ho­mo poli­ti­cus ; l’é­du­ca­tion moderne, qui fait du cynisme une ver­tu obligatoire.
En pro­me­neur jovial éga­ré dans une époque dis­gra­cieuse, Ches­ter­ton sou­lève non­cha­lam­ment, du bout de sa canne, des pierres au bord du che­min, pour les lais­ser retom­ber aus­si­tôt, empor­té vers d’autres hori­zons par sa pen­sée cara­co­lante. Mais, sous chaque pierre, le lec­teur a eu le temps d’en­tre­voir un gouffre
nou­veau, que seul un magi­cien d’une folle pers­pi­ca­ci­té pou­vait lui dévoi­ler. Une pro­me­nade avec le verbe enivrant de Ches­ter­ton, c’est une école de clair­voyance, mais aus­si une leçon d’a­mour et de pitié devant ce pauvre monde qui, sor­dide ou plai­sant, reste notre ber­ceau et notre seule maison.

Acheter chez un libraire indépendant

  • Non dis­po­nible en librairie

Découvrez 3 citations extraites du livre

On peut dire que cette institution qu'est le foyer...

« On peut dire que cette ins­ti­tu­tion qu’est le foyer est l’ins­ti­tu­tion anar­chiste par excel­lence. C’est-à-dire qu’elle est plus ancienne que la loi et qu’elle se tient à l’é­cart de l’É­tat. De par sa nature, elle est revi­go­rée ou cor­rom­pue par des forces indé­fi­nis­sables issues de la cou­tume ou de la parenté. »

Gil­bert Keith Chesterton
Le monde comme il ne va pas, 1910, trad. Marie-Odile For­tier-Masek, Édi­tions L’Âge d’Homme, 1994

Nous voyons souvent mentionner le courage...

« De nos jours, nous voyons sou­vent men­tion­ner le cou­rage ou l’au­dace avec les­quels cer­tain rebelle s’en pren­dra à une tyran­nie sécu­laire ou une super­sti­tion désuète. Ce n’est pas faire preuve de cou­rage que de s’en prendre à des choses sécu­laires ou désuètes, pas plus que de pro­vo­quer sa grand-mère. L’homme réel­le­ment cou­ra­geux est celui qui brave des tyran­nies jeunes comme le matin ou des super­sti­tions fraîches comme les pre­mières fleurs. »

Gil­bert Keith Chesterton
Le monde comme il ne va pas, 1910, trad. Marie-Odile For­tier-Masek, Édi­tions L’Âge d’Homme, 1994

Je suis pleinement conscient qu'à notre époque le mot propriété...

« Je suis plei­ne­ment conscient qu’à notre époque le mot pro­prié­té a été ter­ni par la cor­rup­tion des grands capi­ta­listes. À en croire les gens, on pen­se­rait que les Roth­schild et les Rocke­fel­ler sont par­ti­sans de la pro­prié­té. Ils sont pour­tant, et de toute évi­dence, les enne­mis de celle-ci, car ils sont les enne­mis de leurs propres limites. Ils ne veulent pas de leur propre terre ; ils veulent celle des autres. Lors­qu’ils font dis­pa­raître les bornes de leurs voi­sins, ils font du même coup dis­pa­raître les leurs. »

Gil­bert Keith Chesterton
Le monde comme il ne va pas, 1910, trad. Marie-Odile For­tier-Masek, Édi­tions L’Âge d’Homme, 1994

Auteurs

Auteurs récemment ajoutés