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Thème

Citations sur la culture

Toujours, les hommes se sont posé la question…

Tou­jours, les hommes se sont posé la ques­tion entre toutes fon­da­men­tale de ce qu’ils sont. Ils y répondent en invo­quant le lignage, la langue, la reli­gion, la cou­tume, c’est-à-dire leur iden­ti­té, leur tra­di­tion […] Il n’y a que des hommes concrets, fils d’une héré­di­té, d’une terre, d’une époque, d’une culture, d’une his­toire, d’une tra­di­tion qui forment la trame de leur des­tin.
Un groupe humain n’est un peuple que s’il par­tage les mêmes ori­gines, s’il habite un lieu, s’il ordonne un espace, s’il lui donne des direc­tions, une fron­tière entre l’intérieur et l’extérieur. Ce lieu, cet espace ne sont pas seule­ment géo­gra­phiques, ils sont spi­ri­tuels. Pour­tant le site est d’ici et non d’ailleurs. C’est pour­quoi l’identité d’un peuple s’affirme notam­ment dans sa manière de tra­vailler le sol, le bois, la pierre, de leur don­ner une forme. Sa sin­gu­la­ri­té se mani­feste dans ce qu’il bâtit, dans ce qu’il crée, dans ce qu’il fait. Chaque peuple a une façon per­son­nelle de se relier à l’espace et au temps. L’instant de l’Africain n’est pas celui de l’Européen ni de l’Asiatique.”

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Nous possédons un héritage spirituel qui n’a rien à envier…

« Nous pos­sé­dons un héri­tage spi­ri­tuel qui n’a rien à envier à ceux des autres grandes civi­li­sa­tions, mais nous ne le savons pas ou nous le savons mal. À l’immense crise spi­ri­tuelle du nihi­lisme occi­den­tal, il faut appor­ter nos propres réponses. Les hommes n’existent que par ce qui les dis­tingue : clan, lignée, his­toire, culture, tra­di­tion. Il n’y a pas de réponse uni­ver­selle aux ques­tions de l’existence et du com­por­te­ment. Chaque civi­li­sa­tion a sa véri­té et ses dieux, tous res­pec­tables pour autant qu’ils ne nous menacent pas. Chaque civi­li­sa­tion apporte ses réponses, sans les­quelles les indi­vi­dus, hommes ou femmes, pri­vés d’identité et de modèles, sont pré­ci­pi­tés dans un trouble sans fond. Comme les plantes, les hommes ne peuvent se pas­ser de racines. Il appar­tient à cha­cun de retrou­ver les siennes. »

Domi­nique Venner
Le Choc de l’histoire, édi­tions Via Roma­na, 2011

Pourquoi la civilisation européenne se renie-t-elle…

« Pour­quoi la civi­li­sa­tion euro­péenne, qui est le lieu par excel­lence de la haute culture, de l’évolution et de la beau­té, se renie-t-elle à ce point, craint de faire état de volon­té de puis­sance et fait mani­fes­te­ment tout pour se sui­ci­der ? C’est un nihi­lisme pro­fond qui est à l’œuvre ; un nihi­lisme enten­du comme une mala­die de l’esprit que les civi­li­sa­tions fati­guées, et trop cou­pées du natu­rel, attrapent. […] En termes de réponse et pour résu­mer briè­ve­ment, je crois qu’il faut se débar­ras­ser de la mora­line qui est son symp­tôme puru­lent, reve­nir au droit natu­rel, assai­nir nos modes de vie, et trou­ver de nou­veaux défis civi­li­sa­tion­nels exigeants. »

Julien Roche­dy
Entre­tien à Valeurs Actuelles, 19 décembre 2019

Pour moi le trésor du monde, c’est une infante de Velázquez…

« Pour moi le tré­sor du monde, c’est une infante de Veláz­quez, un opé­ra de Wag­ner ou une cathé­drale gothique. C’est un cal­vaire bre­ton ou une nécro­pole de Cham­pagne. C’est le roman­ce­ro du Cid ou le visage hugo­lien de « l’enfant grec ». C’est le tom­beau des Inva­lides ou le grand aigle de Schön­brunn, l’Alcazar de Tolède ou le Coli­sée de Rome, la tour de Londres ou celle de Gala­ta, le sang de Buda­pest ou le qua­drige orgueilleux de la porte de Bran­de­bourg, deve­nue le poste fron­tière de l’Europe muti­lée. (…) Frêle Gene­viève de Paris, patronne de l’Europe, seule contre les hordes de l’Est, tu sym­bo­lises notre esprit de résis­tance. Et toi, Alexandre, vain­queur blond au visage de dieu, Macé­do­nien aux dix mille fidèles, toi qui conquis le monde orien­tal avec ta foi et ton épée, debout dres­sé contre le des­tin et l’Histoire, tu sym­bo­li­se­ras peut-être un jour le triomphe de l’Europe impériale… »

Jean de Brem
Le tes­ta­ment d’un Euro­péen, édi­tions de La Table Ronde, 1964

Que l’européanité soit une réalité, cela se manifeste…

« Que l’européanité soit une réa­li­té, cela se mani­feste déjà au niveau pri­maire des sen­sa­tions. Au contact de l’altérité se per­çoit l’identité. Mais l’eu­ro­péa­ni­té est attes­tée aus­si par l’histoire et le carac­tère trans­na­tio­nal des grands faits de culture. Au-delà d’un art rupestre spé­ci­fique à toute l’Europe voi­ci déjà 30 000 ans, au-delà des pierres levées et des grands poèmes fon­da­teurs, ceux des Hel­lènes, des Ger­mains ou des Celtes, il n’y a pas une seule grande créa­tion col­lec­tive qui, ayant été vécue par l’un des peuples de l’ancien espace caro­lin­gien, n’a pas été vécue éga­le­ment par tous les autres. Tout grand mou­ve­ment né dans un pays d’Europe a trou­vé aus­si­tôt son équi­valent chez les peuples frères et nulle part ailleurs. À cela on mesure une com­mu­nau­té de culture et de tra­di­tion que ne peuvent démen­tir les conflits inter­éta­tiques. Les poèmes épiques, la che­va­le­rie, l’amour cour­tois, les liber­tés féo­dales, les croi­sades, l’émergence des villes, la révo­lu­tion gothique, la Renais­sance, la réforme et son contraire, l’expansion au-delà des mers, la nais­sance des États‑nations, le baroque pro­fane et reli­gieux, la poly­pho­nie musi­cale, les Lumières, le roman­tisme, l’univers faus­tien de la tech­nique ou l’éveil des natio­na­li­tés… En dépit d’une his­toire sou­vent dif­fé­rente, les Slaves de Rus­sie et des Bal­kans par­ti­cipent aus­si de cette euro­péa­ni­té. Oui, tous ces grands faits de culture sont com­muns aux Euro­péens et à eux seuls, jalon­nant la trame d’une civi­li­sa­tion aujourd’­hui détruite. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, 2002

Bien sûr, certains facteurs contribuent au malaise…

« Bien sûr, cer­tains fac­teurs contri­buent au malaise gran­dis­sant qui tra­verse notre socié­té ; mais ni les ten­sions éco­no­miques, ni le dis­cré­dit poli­tique, ni les dif­fi­cul­tés d’intégration n’expliquent à eux seuls cet « ensau­va­ge­ment » lar­ge­ment consta­té et décrit. Nous ne voyons pas qu’il pro­vient essen­tiel­le­ment d’une rup­ture de la trans­mis­sion, d’un aban­don de notre propre civi­li­sa­tion — dont tous les symp­tômes de la crise ne sont que des consé­quences, proches ou loin­taines. Nous ne vou­lons pas voir que l’enjeu est d’abord cultu­rel. Comme si une géné­ra­tion qui s’est inter­dit de trans­mettre ne par­ve­nait pas à com­prendre que, en refu­sant de faire des héri­tiers, en pri­vant ses enfants de la culture qu’elle avait reçue, elle pre­nait le risque de les déshé­ri­ter d’eux-mêmes — de les déshé­ri­ter de leur propre huma­ni­té. Nous nous sommes pas­sion­nés pour le doute car­té­sien et l’universelle cor­ro­sion de l’esprit cri­tique, deve­nus des fins en eux-mêmes ; nous avons pré­fé­ré, avec Rous­seau, renon­cer à notre posi­tion d’adultes pour ne pas entra­ver la liber­té des enfants ; nous avons repro­ché à la culture d’être dis­cri­mi­na­toire, comme Bour­dieu, et nous avons contes­té la dis­ci­pline qu’elle repré­sen­tait. Et nous avons fait naître, comme il aurait fal­lu le pré­voir, « des sau­vages faits pour habi­ter dans les villes ». »

Fran­çois-Xavier Bellamy
Les Déshé­ri­tés ou l’urgence de trans­mettre, édi­tions Plon, 2014

Ceux qui prétendent combiner culture et égalité…

« Ceux qui pré­tendent com­bi­ner culture et éga­li­té, édu­ca­tion et éga­li­té, et intro­duire l’égalité ou seule­ment de l’égalité dans la culture ou l’éducation, s’abusent eux-mêmes ou abusent les autres, ou les deux, car il y a une incom­pa­ti­bi­li­té radi­cale, fon­da­men­tale, insur­mon­table, entre ces domaines, ces champs ou ces valeurs. L’égalité est aus­si absente de la culture qu’elle l’est de la nature. Les plus belles pro­cla­ma­tions ne peuvent que recon­naître, ou impo­ser, ou pré­tendre impo­ser, une éga­li­té en droit ou une éga­li­té de droits ; et cette atti­tude est un héroïque, un magni­fique défi à tout ce qui s’observe dans la nature et entre les hommes. […] L’égalité est une contrainte que s’imposent à grand mal cer­taines civi­li­sa­tions, en géné­ral contre leurs plus anciennes tra­di­tions et contre leurs ins­tincts. »

Renaud Camus
La grande décul­tu­ra­tion, édi­tions Fayard, 2008

Un des vices de la France a été la perfection…

« Un des vices de la France a été la per­fec­tion – laquelle ne se mani­feste jamais aus­si clai­re­ment que dans l’écriture. Le sou­ci de bien for­mu­ler, de ne pas estro­pier le mot et sa mélo­die, d’enchaîner har­mo­nieu­se­ment les idées, voi­là une obses­sion fran­çaise. Aucune culture n’a été plus pré­oc­cu­pée par le style et, dans aucune autre, on n’a écrit avec autant de beau­té, à la per­fec­tion. Aucun Fran­çais n’écrit irré­mé­dia­ble­ment mal. Tous écrivent bien, tous voient la forme avant l’idée. Le style est l’expression directe de la culture. »

Emil Cio­ran
De la France, 1941, Cahier Cio­ran, Édi­tions de L’Herne, 2009

L’Occidental n’est que le rouage d’un système qui le broie…

« L’Occidental n’est que le rouage d’un sys­tème qui le broie. L’Européen, lui, est l’hé­ri­tier d’une civi­li­sa­tion trente fois mil­lé­naire qui va des fresques de Las­caux à la fusée Ariane, des poi­gnards de bronze aux chas­seurs Rafale. L’Européen est le frère de Faust et de Don Qui­chotte. Il a été peintre à Alta­mi­ra, musi­cien à Ver­sailles ; il a chan­té l’Odyssée et Beo­wulf ! Il a accla­mé Eschyle et Racine, il a bâti les cathé­drales gothiques et les cen­trales nucléaires ! Sa terre est faite de landes et de forêts, de rivières et de mon­tagnes, toutes bruis­santes de fées, de génies et de lutins ! Oui, je suis un Euro­péen, mieux un Vieil-Européen ! »

Chris­to­pher Gérard
Le Songe d’Empédocle, Édi­tions L’Âge d’Homme, 2003

La civilisation mondiale, destructrice de ces vieux particularismes…

« Or on ne peut se dis­si­mu­ler qu’en dépit de son urgente néces­si­té pra­tique et des fins morales éle­vées qu’elle s’assigne, la lutte contre toutes les formes de dis­cri­mi­na­tion par­ti­cipe de ce même mou­ve­ment qui entraîne l’humanité vers une civi­li­sa­tion mon­diale, des­truc­trice de ces vieux par­ti­cu­la­rismes aux­quels revient l’honneur d’avoir créé des valeurs esthé­tiques et spi­ri­tuelles qui donnent son prix à la vie et que nous recueillons pré­cieu­se­ment dans les biblio­thèques et dans les musées parce que nous nous sen­tons de moins en moins cer­tains d’être capables d’en pro­duire d’aussi évidentes […]. »

Claude Lévi-Strauss
Race et culture, Revue inter­na­tio­nale des sciences sociales de l’UNESCO, 1971

Ce qui nous sépare des Américains…

« Le sur­gis­se­ment de ces socié­tés à la marge abo­lit le des­tin des socié­tés his­to­riques. En extra­po­lant bru­ta­le­ment leur essence outre-mer, ces der­nières perdent le contrôle de leur évo­lu­tion. Le modèle idéal qu’elles ont sécré­té les annule. Et jamais plus l’é­vo­lu­tion ne repren­dra sous forme d’a­li­gne­ment pro­gres­sif. Le moment, pour des valeurs jusque-là trans­cen­dantes, de leur réa­li­sa­tion, de leur pro­jec­tion ou de leur effon­dre­ment dans le réel (l’A­mé­rique) est un moment irré­ver­sible. C’est ce qui, quoi qu’il arrive, nous sépare des Amé­ri­cains. Nous ne les rat­tra­pe­rons jamais, et nous n’au­rons jamais cette can­deur. Nous ne fai­sons que les imi­ter, les paro­dier avec cin­quante ans de retard, et sans suc­cès d’ailleurs. Il nous manque l’âme et l’au­dace de ce qu’on pour­rait appe­ler le degré zéro d’une culture, la puis­sance de l’in­cul­ture. Nous avons beau nous adap­ter plus ou moins, cette vision du monde nous échap­pe­ra tou­jours, tout comme la Wel­tan­schauung trans­cen­dan­tale et his­to­rique de l’Europe échap­pe­ra tou­jours aux Américains. »

Jean Bau­drillard
Amé­rique, édi­tions Gras­set, 1986, Le Livre de Poche, coll. Biblio essais, 1988

Le sacre de l’indifférence…

« Ce pays est sans espoir.
Pour nous les fana­tiques de l’esthé­tique et du sens, de la culture, de la saveur et de la séduc­tion, pour nous pour qui cela seul est beau qui est pro­fon­dé­ment moral, et seule pas­sion­nante la dis­tinc­tion héroïque de la nature et de la culture, pour nous qui sommes indé­fec­ti­ble­ment liés aux pres­tiges du sens cri­tique et de la trans­cen­dance, pour nous c’est un choc men­tal et un déga­ge­ment inouï de décou­vrir la fas­ci­na­tion du non-sens, de cette décon­nexion ver­ti­gi­neuse éga­le­ment sou­ve­raine dans les déserts et dans les villes. Décou­vrir qu’on peut jouir de la liqui­da­tion de toute culture et s’exal­ter du sacre de l’indifférence. »

Jean Bau­drillard
Amé­rique, édi­tions Gras­set, 1986, Le Livre de Poche, coll. Biblio essais, 1988

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