« Pour moi le trésor du monde, c’est une infante de Velázquez, un opéra de Wagner ou une cathédrale gothique. C’est un calvaire breton ou une nécropole de Champagne. C’est le romancero du Cid ou le visage hugolien de « l’enfant grec ». C’est le tombeau des Invalides ou le grand aigle de Schönbrunn, l’Alcazar de Tolède ou le Colisée de Rome, la tour de Londres ou celle de Galata, le sang de Budapest ou le quadrige orgueilleux de la porte de Brandebourg, devenue le poste frontière de l’Europe mutilée. (…) Frêle Geneviève de Paris, patronne de l’Europe, seule contre les hordes de l’Est, tu symbolises notre esprit de résistance. Et toi, Alexandre, vainqueur blond au visage de dieu, Macédonien aux dix mille fidèles, toi qui conquis le monde oriental avec ta foi et ton épée, debout dressé contre le destin et l’Histoire, tu symboliseras peut-être un jour le triomphe de l’Europe impériale… »
Jean de Brem
Le testament d’un Européen, éditions de La Table Ronde, 1964