« Le passé est le futur, exactement comme la volonté est le destin. »
Alain de Benoist
L’exil intérieur. Carnets intimes, Krisis / éditions La Nouvelle Librairie, 2022
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« Le passé est le futur, exactement comme la volonté est le destin. »
Alain de Benoist
L’exil intérieur. Carnets intimes, Krisis / éditions La Nouvelle Librairie, 2022
« Au milieu de tous les changements, nous ne sommes pas entraînés à distinguer les choses qui restent les mêmes. Et c’est un grand problème parce que, quand on y pense, les choses qui ne changent pas sont presque toujours les plus importantes. »
Giuliano da Empoli
Le mage du Kremlin, éditions Gallimard, 2022
« L’autre jour à la Chambre, M. Eden a exprimé sa douleur face aux événements en Grèce, “la patrie de la démocratie”. Est-il ignorant ou de mauvaise foi ? δημοχρατία n’était pas, en grec, un terme positif, mais presque l’équivalent de “loi de rue” ; et il a omis de signaler que les philosophes grecs (et la Grèce est bien davantage la patrie de la philosophie) n’approuvaient pas la démocratie. Et les grands États grecs, en particulier Athènes à l’époque de son apogée artistique et politique, étaient plutôt des dictatures, si elles n’étaient pas des monarchies militaires comme Sparte ! Et la Grèce moderne a aussi peu de rapport avec l’ancienne Hellade que nous en avons, nous, avec la Bretagne d’avant Julius Agricola. »
John Ronald Reuel Tolkien
Lettres (1981), n°94, édité par Humphrey Carpenter et Christopher Tolkien, trad. Delphine Martin et Vincent Ferré, Christian Bourgois éditeur, 2005
« Au sud, le Gondor connaît l’apogée de son pouvoir, presque à l’image de Númenor, puis se fane lentement en un Moyen Âge décadent, sorte de Byzance fière, vénérable, mais progressivement impuissante. On relâche la surveillance du Mordor. La pression des Orientaux et des Suderons s’accroît. »
John Ronald Reuel Tolkien
Lettres (1981), n°131, édité par Humphrey Carpenter et Christopher Tolkien, trad. Delphine Martin et Vincent Ferré, Christian Bourgois éditeur, 2005
« Les légendes alsaciennes ne se présentent point à nous sous la forme achevée, définitive qui séduit et qui s’impose. Les trouvères et les rhapsodes leur ont manqué. (…) Nous entendrons ici par légendes les traditions mystérieuses, les visions poétiques et tous les grands souvenirs qui ont traversé les temps, surnagé dans le torrent des siècles, que l’origine en soit mythologique, ecclésiastique, populaire, ou strictement historique. »
Édouard Schuré
Les Légendes de l’Alsace – Promenades et Souvenirs, in Revue des Deux Mondes, tome 60, 1883
« Tout ce qui est intéressant se passe dans l’ombre, décidément. On ne sait rien de la véritable histoire des hommes. »
Louis-Ferdinand Céline
Voyage au bout de la nuit (1932), éditions Gallimard, coll. « Folio », 1972
« Il est de nos jours une classe d’esprits si convaincus de la supériorité de notre temps, si parqués dans leur étroite modernité, qu’ils voudraient biffer de notre mémoire tout ce qui précède la date de leur naissance. »
Édouard Schuré
Les Légendes de l’Alsace – Promenades et Souvenirs, in Revue des Deux Mondes, tome 60, 1883
« La misère de l’homme ne consiste pas seulement dans la faiblesse de sa raison, l’inquiétude de son esprit, le trouble de son cœur ; elle se voit encore dans un certain fond ridicule des affaires humaines. Les révolutions surtout découvrent cette insuffisance de notre nature : si vous les considérez dans l’ensemble, elles sont imposantes ; si vous pénétrez dans le détail, vous apercevez tant d’ineptie et de bassesse, tant d’hommes renommés qui n’étaient rien, tant de choses dites l’œuvre du génie qui furent l’œuvre du hasard, que vous êtes également étonné et de la grandeur des conséquences et de la petitesse des causes. »
François-René de Chateaubriand
Pensées, réflexions et maximes, Pourrat frères éditeurs, 1836
« Nous sommes trop engagés dans notre temps pour découvrir d’un seul coup les grandes lignes qui se découvriront d’elles-mêmes plus tard. Du moins sommes-nous sûrs que, si la France ne s’est pas faite toute seule, elle ne se conservera pas sans efforts. Nous sommes sûrs aussi qu’elle en vaut la peine. »
Pierre Gaxotte
Histoire de France, chapitre VII « Révolutions et Restaurations », éditions Hachette, 1960
« Les idées ont leur importance en histoire, les institutions également. La nation, telle que l’a constituée la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (27 août 1789), est une société individualiste et théoriquement égalitaire. […] En interdisant les associations de métier, au moment où s’annonçait la naissance de la grande industrie, l’individualisme révolutionnaire a mis le salarié dans une position inférieure en face du patron, donneur de travail, disparité qui sera l’occasion d’abus et de troubles sociaux. »
Pierre Gaxotte
Histoire de France, chapitre VII « Révolutions et Restaurations », éditions Hachette, 1960
« Certains pensent aujourd’hui que la tâche unique de l’historien est la description des ‘structures sociales’ successives et que le récit des événements politiques est inutile. En vérité, on sait depuis un nombre respectable de siècles que les sociétés humaines sont en perpétuelle évolution, que les métiers, les mœurs et les croyances ont beaucoup changé depuis l’âge de pierre. Mais si l’histoire sociale est une part importante de l’histoire, on ne voit pas comment une nation pourrait passer d’un état social à un autre, sinon au travers d’événements dont l’issue dépend parfois d’un très petit nombre d’individus. »
Pierre Gaxotte
Histoire de France, chapitre IV « La Guerre de Cent Ans et la guerre bourguignonne », éditions Hachette, 1960