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Citations sur l’art

« Donner des chants », autrement dit des poèmes, cela signifie transcender le malheur…

« Si les dieux ont infli­gé la mort à tant d’hommes, c’est pour don­ner des chants aux gens de l’avenir”, L’Iliade (VIII, 579 – 580). Don­ner des chants”, autre­ment dit des poèmes, cela signi­fie trans­cen­der le mal­heur en œuvre d’art et en beau­té. Le mal­heur est ain­si ren­ver­sé en son contraire. »

Domi­nique Venner
Un samou­raï d’Occident. Le Bré­viaire des insou­mis, édi­tions Pierre-Guillaume de Roux, 2013

L’opulence des polyphonies européennes…

« L’opulence des poly­pho­nies euro­péennes a témoi­gné en faveur des ambi­tions des créa­teurs qui les ont ser­vies : mettre en place un monde esthé­tique dans lequel sons simul­ta­nés et sons suc­ces­sifs sont insé­pa­rables les uns des autres, comme devraient l’être les habi­tants des cités d’Europe. Même la ther­mo­dy­na­mique de Boltz­mann, qui tente de conte­nir dans une seule uni­té de gaz stable les mou­ve­ments incon­trô­lables des par­ti­cules indi­vi­duelles de ce gaz, ne pour­rait appri­voi­ser une telle mul­ti­pli­ci­té d’événements. La géné­ro­si­té esthé­tique l’emporte à l’évidence sur l’ambition cal­cu­la­trice. Ain­si allaient les com­po­si­teurs euro­péens, jusqu’à une époque récente où les nuages lourds des déci­bels ampli­fiés n’emportaient pas encore dans leurs orages téta­ni­sants la sub­ti­li­té des har­mo­nies concertantes. »

Jean-Fran­çois Gautier
Ce que nous sommes. Aux sources de l’identité euro­péenne, Phi­lippe Conrad dir., édi­tion Ins­ti­tut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

Ici plus qu’ailleurs peut-être se pose la question des fausses différences et des fausses ressemblances…

« Ici plus qu’ailleurs peut-être se pose la ques­tion des fausses dif­fé­rences et des fausses res­sem­blances. La Renais­sance ita­lienne, cette pro­di­gieuse efflo­res­cence de génies pro­fon­dé­ment dif­fé­rents les uns des autres, n’a­vait d’autre doc­trine que l’i­mi­ta­tion : de la nature, des Anciens, des maîtres, des rivaux. C’est en accep­tant un modèle que ces artistes se diver­si­fiaient. Au contraire, en reje­tant l’i­dée de modèle, l’art moderne sombre sou­vent dans les sables mou­vants des modes et des influences. Si j’i­mite volon­tai­re­ment, de toutes mes dif­fé­rences, j’ob­tiens une œuvre ori­gi­nale : si je me laisse por­ter par mes pul­sions indi­vi­duelles, je débouche le plus sou­vent dans un maré­cage d’in­di­vi­dua­li­tés sem­blables où je m’en­lise irrémissiblement. »

Vla­di­mir Volkoff
Le com­plexe de Pro­custe, édi­tions Jul­liard – L’Âge d’Homme, 1981

Une civilisation est, me semble-t-il…

« Une civi­li­sa­tion est, me semble-t-il, une sorte d’é­tat de grâce ou l’au­to­ri­té tuté­laire, au lieu d’é­touf­fer ses aspi­ra­tions, offre à l’homme de la Cité, pro­tec­tion et liber­té. Par pro­tec­tion”, j’en­tends un cer­tain nombre de règles de vie en socié­té qui restreignent nos liber­tés les plus anar­chiques, pour que s’é­pa­nouissent la spi­ri­tua­li­té dans cer­tains cas, dans d’autres la créa­tion artis­tique (expres­sion très géné­rale) qui est une des nobles aspi­ra­tions de l’homme sur cette terre. Même les artistes les plus athées, les plus dépour­vus de spi­ri­tua­li­té sont encore des croyants, ou alors, c’est que leur œuvre est sans âme. L’é­qui­libre à trou­ver entre la main de velours et l’ou­ver­ture à toutes les créa­tions et un des plus dif­fi­ciles pro­blèmes de ces der­niers siècles. On en connait peu d’exemples depuis l’An­ti­qui­té, je par­le­rais volon­tiers, dans ce cas, d’har­mo­nie, une har­mo­nie qui pour les bien­heu­reux pos­sé­dés par la foi se nimbe du mys­tère de la poé­sie, puis, pour les autres, est le ter­rain idéal de la spé­cu­la­tion esthé­tique et philosophique. »

Michel Déon
L’Herne Déon, Cahier diri­gé par Lau­rence Tacou, Édi­tions de l’Herne, 2009

L’expression de la frontière est une question travaillée par nombre de peintres…

« L’expression de la fron­tière est une ques­tion tra­vaillée par nombre de peintres euro­péens depuis le XVe siècle. Pour­quoi ? Tout sim­ple­ment parce que la repré­sen­ta­tion de l’espace, et de l’expérience de l’espace, condi­tionne dans nos cultures toutes les figures dyna­miques du soi et du non-soi, du l’identité et de l’altérité. Il n’y a pas d’identité sans alté­ri­té, et cette dua­li­té est la condi­tion même d’une repré­sen­ta­tion. Une fron­tière, en son essence, n’est pas la marque d’une exclu­sion mais celle d’une rela­tion, d’un lien entre un ici et un ailleurs. »

Jean-Fran­çois Gautier
Les fron­tières : un besoin vital face à la méta­phy­sique de l’illimité, allo­cu­tion au sixième col­loque de l’Institut Iliade, Paris, Mai­son de la Chi­mie, 6 avril 2019

Pas plus qu’aucun autre talent, la musique n’est capable de donner…

« La Musique, dit Mar­mon­tel, dans ces Contes moraux que nos tra­duc­teurs per­sistent à appe­ler Moral Tales, comme en déri­sion de leur esprit, la musique est le seul des talents qui jouisse de lui-même ; tous les autres veulent des témoins. Il confond ici le plai­sir d’entendre des sons agréables avec la puis­sance de les créer. Pas plus qu’aucun autre talent, la musique n’est capable de don­ner une com­plète jouis­sance, s’il n’y a pas une seconde per­sonne pour en appré­cier l’exécution. Et cette puis­sance de pro­duire des effets dont on jouisse plei­ne­ment dans la soli­tude ne lui est pas par­ti­cu­lière ; elle est com­mune à tous les autres talents. L’idée que le conteur n’a pas pu conce­voir clai­re­ment, ou qu’il a sacri­fiée dans son expres­sion à l’amour natio­nal du trait, est sans doute l’idée très sou­te­nable que la musique du style le plus éle­vé est la plus com­plè­te­ment sen­tie quand nous sommes abso­lu­ment seuls. »

Edgar Allan Poe
L’Île de la Fée (The Island of the Fay), 1841, trad. Charles Bau­de­laire, in Nou­velles his­toires extra­or­di­naires, 1857, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2008

La tradition musicale peut encore ouvrir de nouveaux champs de réflexion…

« La tra­di­tion musi­cale peut encore, non sans quelque impli­ca­tion poli­tique, ouvrir de nou­veaux champs de réflexion aux créa­teurs curieux des splen­deurs per­dues. Par où doivent-ils pas­ser ? Un com­pos­teur esto­nien comme Arvo Pärt a ten­té de déblayer un che­min en repar­tant des tra­vaux de l’école de Notre-Dame et des par­ti­tions de Jos­quin des Prés. D’autres pas­se­ront par d’autres voies et d’autres voix. La pro­chaine clai­rière de l’Europe musi­cale s’ouvrira, comme disait Rilke, quelque part dans l’inachevé”, là où ces che­mins mèneront. »

Jean-Fran­çois Gautier
Ce que nous sommes. Aux sources de l’identité euro­péenne, Phi­lippe Conrad dir., édi­tion Ins­ti­tut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

La verticalité est intrinsèque à la masculinité…

« La ver­ti­ca­li­té est intrin­sèque à la mas­cu­li­ni­té et à l’ancien ordre euro­péen. Elle se mani­feste par une ten­sion natu­relle vers le risque, la dif­fé­rence, l’altitude en tout. Elle méprise la sécu­ri­té, la tran­quilli­té, l’indolence, l’hédonisme, qui sont pen­chants hori­zon­taux. Elle dis­tingue, élève, attri­bue un rang. Elle hié­rar­chise les idées et les per­sonnes. L’ordre d’Homère est ver­ti­cal comme l’est aus­si le lan­gage, l’élégance, la gram­maire, les don­jons, ou la forme que l’on donne aux authen­tiques créations. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Nouvelle internationale, comme tant d’autres libérés…

« Nou­velle inter­na­tio­nale, comme tant d’autres libé­rés par la guerre, ces nou­veaux riches se ris­quèrent, puis pul­lu­lèrent, se répan­dirent par­tout avec cette indis­cré­tion, ces petites fureurs, ce pro­sé­ly­tisme frou­frou­tant qu’on leur connaît. Ayant gran­di dans les cata­combes, ils s’épanouirent vers 1920, comme une socié­té secrète s’emparant du pou­voir et heu­reuse de faire des sta­tuts éso­té­riques de l’ordre la consti­tu­tion même de la répu­blique. […] C’est alors que les modes, les salons, les cafés, l’art, furent enva­his d’une gent amère, insi­dieuse, ayant du goût à en périr et rien que cela, impul­sive, névro­sée, sub­tile, pué­rile et empoisonnée. »

Paul Morand
Jour­nal inutile, 1974, cité par Chris­to­pher Gérard, in Quo­li­bets, L’Age d’Homme, 2013

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