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C’est un thème éminemment grec que celui du droit…

« C’est un thème émi­nem­ment grec que celui du droit. Aris­tote est le pre­mier phi­lo­sophe du droit au sens strict. Les stoï­ciens s’occupèrent sur­tout de morale. Pla­ton avait les yeux tour­nés vers le ciel. Aris­tote regarde vers la terre. Tant en Grèce que pour les Romains, l’idée de droit est soli­daire de celle de jus­tice. Jus dérive de jus­ti­tia. »

Michel Vil­ley
Le droit et les droits de l’homme, Presses Uni­ver­si­taires de France, coll. Qua­drige, 2014

L’Europe est née d’une catastrophe…

« L’Eu­rope est née d’une catastrophe.
Avant elle, il y avait l’Em­pire romain, empire médi­ter­ra­néen, donc mari­time et non conti­nen­tal. Bien avant sa chute, il s’é­tait divi­sé, déjà, en deux par­ties cultu­rel­le­ment dis­tinctes : l’Em­pire d’O­rient qui par­lait grec, et l’Em­pire d’Oc­ci­dent qui par­lait latin — l’un et l’autre ron­gés en dedans par la lèpre chré­tienne.
Lors des grandes inva­sions du Ve siècle, l’Em­pire d’O­rient résiste, et il résis­te­ra pen­dant tout le moyen-âge. Mais l’Oc­ci­dent s’ef­fondre et se voit contraint d’a­dop­ter une atti­tude col­la­bo­ra­trice”, en s’ef­for­çant de main­te­nir une cer­taine conti­nui­té cultu­relle. Le schisme entre catho­liques et ortho­doxes n’est pas autre chose que le reflet de cette sépa­ra­tion politique. »

Pierre Gri­pa­ri
Cri­tique et auto­cri­tique, édi­tions L’Âge d’Homme, 1981

Les tableaux de la création que l’on découvre du sommet des montagnes…

« Les tableaux de la créa­tion que l’on découvre du som­met des mon­tagnes aug­mentent dans le cœur de l’homme le sen­ti­ment reli­gieux ; à la vue de tant de mer­veilles, on se trouve natu­rel­le­ment dis­po­sé à ado­rer la main qui les tira du néant. Plus on s’é­lève vers le ciel, moins il semble que la prière ait d’es­pace à fran­chir pour arri­ver à Dieu : les anciens Perses sacri­fiaient sur les hau­teurs, et les Grecs avaient cou­ron­né de leurs temples les cimes de l’O­lympe, du Cythé­ron et du Tay­gète. Les rochers des Alpes étaient consa­crés par les divi­ni­tés du Capi­tole ; mais si les Romains avaient un Jupi­ter Pœn­nin sur le Saint-Gothard, ils n’y avaient pas un hos­pice : per­sonne ne s’y enter­rait vivant pour secou­rir le voya­geur ; ce sont là les œuvres du chris­tia­nisme. »

Fran­çois-René de Chateaubriand
Sur le mont Valé­rien, 1819, Dufour, Mulat et Bou­lan­ger édi­teurs, 1854

Ils se savaient Hellènes face aux Barbares…

« Le chant spar­tiate (« Nous sommes ce que vous fûtes ; nous serons ce que vous êtes ») est dans sa sim­pli­ci­té l’hymne abré­gé de toute patrie. Les Athé­niens, les Spar­tiates, les Thé­bains, les Égi­nois, les Milé­siens et les citoyens des autres cités ne se pen­saient pas Grecs mais ils se savaient Hel­lènes face aux Barbares. »

Jean-Yves Le Gallou
Pour un réveil euro­péen. Nature – Excel­lence – Beau­té, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Iliade, 2020

Si Plutarque est d’une lecture tellement exaltante…

« Si Plu­tarque est d’une lec­ture tel­le­ment exal­tante, c’est parce que ses per­son­nages, du meilleur au pire, sou­tiennent tous une conti­nuelle noblesse d’attitudes. Ce n’est point mer­veille qu’ils aient four­ni à la tra­gé­die presque tous ses héros, car déjà dans la vie ils étaient en quelque sorte sur la scène, for­més pour jouer cer­tains per­son­nages et rete­nus dans leur rôle par l’attente exi­geante des spectateurs. »

Ber­trand de Jouvenel
Du pou­voir, 1945, édi­tions Hachette, coll. Plu­riel, 1972

Les Anciens et les médiévaux habitaient un cosmos…

« Les Anciens et les médié­vaux habi­taient un cos­mos, c’est-à-dire, au sens pre­mier du terme grec, un ensemble ordon­né et har­mo­nieux, où il reve­nait à l’homme de jouer sa propre par­tie. Les Modernes se trouvent pla­cés dans un uni­vers sans qua­li­tés” – démo­ra­li­sé”, pour reprendre l’expression de Rémi Brague – qu’ils sont appe­lés à exploi­ter pour satis­faire leurs dési­rs. À l’exploitation de la nature, les Verts entendent sub­sti­tuer sa pro­tec­tion : on pré­tend tout chan­ger, mais le para­digme ges­tion­naire demeure. »

Oli­vier Rey
L’écologie ne se résume pas à la trot­ti­nette et aux éoliennes, entre­tien au Figa­ro, pro­pos recueillis par Alexandre Devec­chio, 10 juillet 2020

Ce qui est beau doit être fort…

« Tout comme les Grecs de l’Antiquité asso­ciaient l’esthétique et l’éthique, la morale selon le Haga­ku­ré est déter­mi­née par l’esthétique. Ce qui est beau doit être fort, brillant et débor­dant d’énergie. Tel est le pre­mier prin­cipe ; le second, c’est que ce qui est moral doit être beau. Cela ne signi­fie pas qu’on doive appor­ter un soin exces­sif à son cos­tume au point d’avoir l’air effé­mi­né. Il s’agit plu­tôt d’instaurer entre la beau­té et l’idéal moral la plus grande ten­sion pos­sible. Se far­der pour dis­si­mu­ler une indis­po­si­tion se relie direc­te­ment à la tra­di­tion du maquillage pré­cé­dant le sui­cide rituel. »

Yukio Mishi­ma
Le Japon moderne et l’éthique samou­raï (Intro­duc­tion to Haga­ku­ré), 1967, trad. Émile Jean, édi­tions Gal­li­mard, coll. Arcades, 1985

Le chant grégorien, les églises romanes…

« Le chant gré­go­rien, les églises romanes, l’Iliade, l’invention de la géo­mé­trie, n’ont pas été, chez les êtres à tra­vers les­quels ces choses sont pas­sées pour venir jusqu’à nous, des occa­sions d’épanouissement.
La science, l’art, la lit­té­ra­ture, la phi­lo­so­phie qui sont seule­ment des formes d’épanouissement de la per­sonne, consti­tuent un domaine où s’accomplissent des réus­sites écla­tantes, glo­rieuses, qui font vivre des noms pen­dant des mil­liers d’années. Mais au-des­sus de ce domaine, loin au-des­sus, sépa­ré de lui par un abîme, en est un autre où sont situées les choses de tout pre­mier ordre. Celles-là sont essen­tiel­le­ment anonymes. »

Simone Weil
La per­sonne et le sacré, 1943, édi­tions Gal­li­mard, coll. Espoir, 1957, R&N Édi­tions, 2016

L’âme qui s’éveille ainsi, un instant…

« L’âme qui s’éveille ain­si, un ins­tant, pour se perdre bien­tôt après par l’empire de la force, s’éveille pure et intacte ; il n’y appa­raît aucun sen­ti­ment ambi­gu, com­pli­qué ou trouble ; seuls le cou­rage et l’amour y ont place. Par­fois un homme trouve ain­si son âme en déli­bé­rant avec lui-même, quand il s’essaye, comme Hec­tor devant Troie, sans secours des dieux ou des hommes, à faire tout seul face au des­tin. »

Simone Weil
L’Iliade ou le poème de la force, dans la revue « Les Cahiers du sud », 1940 – 1941, Édi­tions de l’éclat, coll. Éclats, 2014

Le modèle du héros grandit l’homme…

« Le modèle du héros gran­dit l’homme, l’oblige à avoir une cer­taine tenue : il a la « magna­ni­mi­té » des Anciens, c’est-à-dire la gran­deur d’âme. Chez lui, ni mes­qui­ne­rie, ni jalou­sie, ni maté­ria­lisme sor­dide, ni obses­sion de son confort per­son­nel. Il ne recherche pas le bon­heur pour lui-même, idéal mépri­sable que Nietzsche réser­vait aux vaches et aux Anglais” (injuste pour ces derniers). »

Ivan Blot
Le héros dans notre civi­li­sa­tion : héros tra­giques et héros his­to­riques, pre­mier opus du cycle de confé­rences sur « L’homme héroïque », 2 sep­tembre 2015

Le culte du héros commence avec le premier…

« Le culte du héros com­mence avec le pre­mier livre de la tra­di­tion occi­den­tale, L’Iliade, d’Homère, écrite vers le VIIe siècle avant notre ère. C’est le per­son­nage d’Achille qui res­te­ra un modèle pour l’éducation grecque : celui-ci pré­fère une vie courte et glo­rieuse à une vie longue et sans gloire. Achille dit qu’on lui a appris à tou­jours vou­loir être le pre­mier et à sur­pas­ser tous les autres. »

Ivan Blot
Le héros dans notre civi­li­sa­tion : héros tra­giques et héros his­to­riques, pre­mier opus du cycle de confé­rences sur « L’homme héroïque », 2 sep­tembre 2015

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