« Tout comme les Grecs de l’Antiquité associaient l’esthétique et l’éthique, la morale selon le Hagakuré est déterminée par l’esthétique. Ce qui est beau doit être fort, brillant et débordant d’énergie. Tel est le premier principe ; le second, c’est que ce qui est moral doit être beau. Cela ne signifie pas qu’on doive apporter un soin excessif à son costume au point d’avoir l’air efféminé. Il s’agit plutôt d’instaurer entre la beauté et l’idéal moral la plus grande tension possible. Se farder pour dissimuler une indisposition se relie directement à la tradition du maquillage précédant le suicide rituel. »
Yukio Mishima
Le Japon moderne et l’éthique samouraï (Introduction to Hagakuré), 1967, trad. Émile Jean, éditions Gallimard, coll. Arcades, 1985