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Citation

S’efforce constamment de vivre en beauté…

« L’homme qui, au nom d’un idéal moral, s’efforce constam­ment de vivre en beau­té et qui consi­dère la mort comme le cri­tère ultime de cette beau­té, vivra jour après jour dans une ten­sion conti­nuelle. Jôchô, aux yeux de qui la paresse est le vice suprême, a décou­vert un mode de vie quo­ti­dienne dans lequel la ten­sion n’offre jamais la moindre rémis­sion ; c’est la lutte au sein même de la bana­li­té de tous les jours. Voi­là le métier du samou­raï. »

Yukio Mishi­ma
Le Japon moderne et l’éthique samou­raï (Intro­duc­tion to Haga­ku­ré), 1967, trad. Émile Jean, édi­tions Gal­li­mard, coll. Arcades, 1985

À propos de l'auteur

Yukio Mishima
Yukio Mishima (nom de plume de Kimitake Hiraoka) est un écrivain japonais, né le 14 janvier 1925, et qui s'est suicidé par seppuku le 25 novembre 1970. Mishima écrit sa première histoire à douze ans. Il lit avec voracité les œuvres d'Oscar Wilde, Rainer Maria Rilke et les classiques japonais. Il va à l'école d'élite de Gakushūin à l'insistance de sa grand-mère. On peut citer ses romans Amours interdites (1951), paru l'année de son premier voyage en Occident, Le Tumulte des flots (1954), Le Pavillon d'or (1956) ou Après le banquet (1960). Il écrit également des récits populaires pour s’assurer le confort matériel, des pièces de théâtre kabuki pour la compagnie théâtrale le Bungaku-za ainsi que des recueils de nouvelles et des essais littéraires. Il obtient une renommée internationale, notamment en Europe et aux États-Unis. Il voyage beaucoup et est pressenti trois fois pour le prix Nobel de littérature. Il rédige de 1965 jusqu'à sa mort en 1970 l'œuvre qu’il considère comme sa plus importante, un cycle de quatre romans intitulé La Mer de la fertilité (Neige de printemps, Chevaux échappés, Le Temple de l'aube, L'Ange en décomposition). Dans les années 1960, il exprime des idées fortement nationalistes. En 1967, il s’engage dans les Forces japonaises d'autodéfense, puis forme la milice privée Tatenokai (« société du bouclier ») destinée à assurer la protection de l’empereur. À la fin de sa vie, il joue dans plusieurs films et coréalise une adaptation de sa nouvelle Patriotisme.
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