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Citations d'un auteur anglais

L’obligation des sujets envers le souverain s’entend…

« L’obligation des sujets envers le sou­ve­rain s’entend aus­si long­temps, et pas plus, que dure la puis­sance grâce à laquelle il a la capa­ci­té de les pro­té­ger. En effet, le droit que, par nature, les humains ont de se pro­té­ger eux-mêmes, quand per­sonne d’autre ne peut le faire, ne peut être aban­don­né par aucune convention. »

Tho­mas Hobbes
Lévia­than, 1651, trad. Gérard Mai­ret, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio Essais, 2000

Le monde moderne est parvenu à un curieux état de rituel ou de routine…

« Le monde, par­ti­cu­liè­re­ment le monde moderne, est par­ve­nu à un curieux état de rituel ou de rou­tine, dans lequel il a tort même lors­qu’il a rai­son, pour­rions-nous pra­ti­que­ment dire. Dans une large mesure, il conti­nue à faire des choses rai­son­nables, mais il cesse rapi­de­ment d’a­voir le moindre mobile rai­son­nable de les faire. Il nous ser­monne inlas­sa­ble­ment sur le carac­tère mori­bond de la tra­di­tion ; et il ne se sou­tient encore que de la vie de la tradition. »

Gil­bert Keith Chesterton
La Chose, trad. Pierre Gugliel­mi­na, cha­pitre « Sur le cou­rage et l’in­dé­pen­dance », édi­tions Flam­ma­rion, coll. Cli­mats, 2015

L’homme révolté moderne…

« L’homme révol­té moderne ne sert pra­ti­que­ment plus l’ob­jet de sa révolte. En se rebel­lant contre tout, il a per­du le droit de se rebel­ler contre quoi que ce soit. »

Gil­bert Keith Chesterton
Ortho­doxie, 1908, trad. Lucien d’A­zay, édi­tions Flam­ma­rion, coll. Cli­mats, 2010

La poésie est saine…

« La poé­sie est saine parce qu’elle flotte avec aisance sur une mer infi­nie ; la rai­son s’évertue à tra­ver­ser cette mer infi­nie, et dès lors à la déli­mi­ter. Il en résulte un épui­se­ment men­tal, pareil à l’é­pui­se­ment men­tal de M. Holl­bein. Tout accep­ter est un exer­cice ; tout com­prendre est une rude épreuve. Le poète n’as­pire qu’à l’exal­ta­tion et à l’ex­pan­sion, à un monde où il puisse s’é­tendre. Le poète ne demande qu’à lever sa tête jus­qu’aux cieux. C’est le logi­cien qui cherche à faire entrer le ciel dans sa tête. Et c’est sa tête qui se fend. »

Gil­bert Keith Chesterton
Ortho­doxie, 1908, trad. Lucien d’A­zay, édi­tions Flam­ma­rion, coll. Cli­mats, 2010

On pourrait définir la tradition…

« On pour­rait défi­nir la tra­di­tion comme une exten­sion du droit de vote au pas­sé. Elle consiste à accor­der le droit de suf­frage à la plus obs­cure de toutes les classes, celle de nos ancêtres. C’est la démo­cra­tie des morts. La tra­di­tion refuse de se sou­mettre à la petite oli­gar­chie arro­gante de ceux qui ne font que se trou­ver par hasard sur terre. »

Gil­bert Keith Chesterton
Ortho­doxie, 1908, trad. Lucien d’A­zay, édi­tions Flam­ma­rion, coll. Cli­mats, 2010

Ils avaient été des hommes qui connaissaient la peine…

« Mais en véri­té, ils avaient été des hommes qui connais­saient la peine, les pri­va­tions, la vio­lence, la débauche — mais ne connais­saient point la peur et n’é­prou­vaient aucun élan de méchan­ce­té en leur cœur. Des hommes dif­fi­ciles à diri­ger, mais faciles à ins­pi­rer, des hommes sans voix — mais suf­fi­sam­ment virils pour mépri­ser dans leur cœur les voix sen­ti­men­tales qui se lamen­taient sur la dure­té de leur des­tin. C’é­tait un des­tin et c’é­tait le leur ; cette capa­ci­té de le sup­por­ter leur sem­blait le pri­vi­lège des élus ! Leur géné­ra­tion vivait muette et indis­pen­sable, sans connaître les dou­ceurs de l’af­fec­tion ou le refuge du foyer — et mou­rait libre de la sombre menace d’une tombe froide. Ils étaient les éter­nels enfants de la mer mys­té­rieuse. Leurs suc­ces­seurs sont les fils adultes d’une terre insa­tis­faite. Ils sont moins dépra­vés mais moins inno­cents ; moins irré­vé­ren­cieux mais peut-être aus­si moins croyants ; et s’ils ont appris à par­ler, ils ont aus­si appris à gémir. »

Joseph Conrad
Le nègre du Nar­cisse, 1913, trad. Robert d’Hu­mières, édi­tions Gal­li­mard, coll. L’i­ma­gi­naire, 2007

Ah ! L’enchantement de la jeunesse !…

« Ah ! L’en­chan­te­ment de la jeu­nesse ! Ah ! Le feu de la jeu­nesse, plus éblouis­sant que les flammes du navire embra­sé, et qui jette une lueur magique sur la terre immense et bon­dit avec audace jus­qu’au ciel, et que le temps, plus cruel, plus impi­toyable, plus âpre que la mer, aura tôt fait d’é­teindre — sem­blable aux flammes du navire incen­dié cer­né par une nuit impénétrable. »

Joseph Conrad
Jeu­nesse, 1925, trad. Georges Jean Aubry et André Ruy­ters, édi­tions Gal­li­mard, coll. L’I­ma­gi­naire, 1978

Mais l’honneur…

« Mais l’hon­neur — l’hon­neur, mon­sieur !… L’hon­neur… ça c’est quelque chose qui existe — vrai­ment ! Et quel prix on peut trou­ver à la vie quand…” Il se mit debout avec une lourde impé­tuo­si­té, un peu comme un bœuf tiré en sur­saut de sa léthar­gie se dres­se­rait brus­que­ment sur ses pattes hors de son lit d’herbe… Quand l’hon­neur est per­du — ah ça ! Par exemple — je ne peux don­ner une opi­nion — parce que — mon­sieur — je ne sais pas ce que c’est.” »

Joseph Conrad
Lord Jim, 1921, trad. Phi­lippe Neel, édi­tions Gal­li­mard, coll. Du monde entier, 1965

Ces gens modernes…

« Ces gens modernes entendent sim­ple­ment par acti­vi­té men­tale un train express rou­lant de plus en plus vite le long des mêmes rails en direc­tion de la même gare ; ou bien de plus en plus de wagons accro­chés pour être conduits à la même des­ti­na­tion. La notion qui a dis­pa­ru de leurs esprits est celle du mou­ve­ment volon­taire, même pour atteindre le même but. Ils ont fixé non seule­ment les fins, mais les moyens. Ils ont impo­sé non seule­ment les doc­trines, mais les mots. »

Gil­bert Keith Chesterton
La Chose, trad. Pierre Gugliel­mi­na, cha­pitre « Sur le cou­rage et l’indépendance », édi­tions Flam­ma­rion, coll. Cli­mats, 2015

Un grand journal ne peut se payer le luxe de critiquer les grands magasins…

« Deux fois dans ma vie un rédac­teur-en-chef m’a dit qu’il n’o­sait pas impri­mer ce que j’a­vais écrit de peur d’of­fen­ser les annon­ceurs de son jour­nal. […] En ces deux occa­sions il me refu­sa la liber­té d’ex­pres­sion parce que j’a­vais écrit que les grands maga­sins qui béné­fi­cient de la publi­ci­té que l’on sait étaient en réa­li­té pires que les petits maga­sins. C’est la une des choses, et elle est digne d’être rele­vée, qu’un homme n’a désor­mais plus le droit de dire ; peut-être même la seule chose qui lui soit réel­le­ment inter­dite. Si j’a­vais atta­qué le gou­ver­ne­ment, on aurait trou­vé cela très bien ; si j’a­vais atta­qué Dieu, on aurait trou­vé cela encore mieux. Si j’a­vais cri­ti­qué le mariage, le patrio­tisme ou la morale publique, j’au­rais eu droit à la pre­mière page de la presse domi­ni­cale. Mais un grand jour­nal ne peut se payer le luxe de cri­ti­quer les grands maga­sins, étant un grand maga­sin à sa manière et en passe de deve­nir lui-même un monopole. »

Gil­bert Keith Chesterton
Plai­doyer pour une pro­prié­té anti­ca­pi­ta­liste, 1926, trad. Gérard Jou­lié, édi­tions de l’Homme Nou­veau, 2010

La vérité concernant la presse…

« La véri­té concer­nant la presse, c’est qu’elle n’est pas telle que son nom la désigne. Elle n’est pas la presse popu­laire”. Elle n’est pas la presse publique. Elle n’est pas davan­tage un organe de l’o­pi­nion publique. Elle est une conspi­ra­tion our­die par un petit nombre de mil­lion­naires qui se sont enten­dus sur ce que cette grande nation (à laquelle nous appar­te­nons) doit savoir sur elle-même, ses alliés, ses ennemis. […]
Si bien que le lec­teur de jour­nal reçoit toutes ses infor­ma­tions et ses mots d’ordre poli­tiques de ce qui à l’heure qu’il est consti­tue plus ou moins consciem­ment une sorte de socié­té secrète, com­po­sée d’un très petit nombre de membres dis­po­sant de beau­coup d’argent. »

Gil­bert Keith Chesterton
Uto­pie des usu­riers, trad. Gérard Jou­lié, édi­tions de l’Homme Nou­veau, 2010

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