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Thème

Citations sur la fidélité

À dire vrai, je ne sais pas très bien qui je prie et pourquoi…

« À dire vrai, je ne sais pas très bien qui je prie et pour­quoi. Je ne prie pas avec des mots. Je ne sais pas les prières que l’on récite habi­tuel­le­ment. Je les ai oubliées depuis long­temps et quand j’ai vou­lu les réap­prendre, je me suis aper­çu qu’elles me gênaient. Tan­dis que silen­cieu­se­ment, sans pro­non­cer la moindre parole, sim­ple­ment comme ça, en mar­chant dans la forêt, l’hi­ver, j’ai l’im­pres­sion d’être moi-même une prière où se mélangent des sen­ti­ments qui d’or­di­naire ne m’ef­fleurent pas et que je ne sau­rais même pas expri­mer. J’en suis le pre­mier sur­pris. Des choses qui en toute autre cir­cons­tance me sem­ble­raient bêtes et conve­nues, comme l’ap­par­te­nance à une famille, à une reli­gion, à un pays, à une race, le res­pect de la parole don­née, l’exal­ta­tion d’un enga­ge­ment, l’a­mour d’une mère pour son enfant, la pitié envers les morts, l’hon­neur de soi, la fidé­li­té à un maître… »

Jean Ras­pail
Sire, Édi­tions de Fal­lois, 1991

Sentinelle, sentinelle, c’est en marchant…

« Sen­ti­nelle, sen­ti­nelle, c’est en mar­chant le long des rem­parts dans l’en­nui du doute qui vient des nuits chaudes, c’est en écou­tant les bruits de la ville quand la ville ne te parle pas, c’est en sur­veillant les demeures des hommes quand elles sont morne assem­blage, c’est en res­pi­rant le désert autour quand il n’est que vide, c’est en t’ef­for­çant d’ai­mer sans aimer, de croire sans croire, et d’être fidèle quand il n’est plus à qui être fidèle, que tu pré­pares en toi l’illu­mi­na­tion de la sen­ti­nelle, qui te vien­dra par­fois comme récom­pense et don de l’a­mour. »

Antoine de Saint-Exupéry
Cita­delle, édi­tions Gal­li­mard, 1948

Ces questions s’aiguisent avec le temps…

« Ces ques­tions s’ai­guisent avec le temps, sur­tout cer­tains soirs, quand la vita­li­té et par­fois le cou­rage dimi­nuent. La ten­ta­tion du décou­ra­ge­ment plane, comme un aigle qui tourne autour de sa proie, en cercles rap­pro­chés. C’est alors que l’on se tourne vers cet enfant que l’on a été, débor­dant d’un appé­tit de vivre que rien ne sem­blait pou­voir ras­sa­sier, grave de la véri­té de la vie. Sur­tout, pense-t-on en soi-même, faites que je ne le déçoive pas. »

Hélie Denoix de Saint Marc
Les sen­ti­nelles du soir, édi­tions les arènes, 1999

Ne comprenez-vous pas que le don de soi, le risque, la fidélité jusqu’à la mort…

« Ne com­pre­nez-vous pas que le don de soi, le risque, la fidé­li­té jusqu’à la mort, voi­là des exer­cices qui ont lar­ge­ment contri­bué à fon­der la noblesse de l’homme ? Quand vous cher­chez un modèle à pro­po­ser, vous le décou­vrez chez le pilote qui se sacri­fie pour son cour­rier, chez le méde­cin qui suc­combe sur le front des épi­dé­mies, ou chez le méha­riste qui, à la tête de son pelo­ton maure, s’enfonce vers le dénue­ment et la soli­tude. Quelques-uns meurent chaque année. Si même leur sacri­fice est en appa­rence inutile, croyez-vous qu’ils n’ont point ser­vi ? Ils ont frap­pé la belle pâte vierge que nous sommes d’abord une belle image, ils ont ense­men­cé jusqu’à la conscience du petit enfant, ber­cé par des contes nés de leurs gestes. Rien ne se perd et le monas­tère clos de murs, lui-même, rayonne. »

Antoine de Saint-Exupéry
Un sens à la vie, 1938

Le journal est la bouée de sauvetage…

« Le jour­nal est la bouée de sau­ve­tage dans l’océan de ces erre­ments. On le retrouve au soir venu. On s’y tient. On s’y plonge pour oublier les tré­pi­da­tions, on y confie une pen­sée, le sou­ve­nir d’une ren­contre, l’émotion pro­cu­rée par un beau pay­sage ou, mieux, par un visage, ce pay­sage de l’âme. On y note une phrase, une colère, un enthou­siasme, l’éblouissement d’une lec­ture. Chaque soir on y revient. On lui voue sa fidé­li­té. La seule qui vaille. La seule qui tienne. Le jour­nal est une patrie.
Grâce à lui, le sis­mo­graphe inté­rieur se calme. Les affo­le­ments du métro­nome vital qui explo­rait le spectre à grands coups pani­qués se réduisent alors à une très légère oscillation. »

Syl­vain Tesson
Une très légère oscil­la­tion, jour­nal 2014 – 2017, édi­tions des Équa­teurs, 2017, p. 12

Celui qui trompe son ennemi, moyennant la foi qu’il lui jure…

« À ce pro­pos aus­si Andro­li­cas a lais­sé par écrit un mot que vou­lait dire Lysandre, par où il appert qu’il fai­sait bien peu de compte de se par­ju­rer ; car il disait qu’il fal­lait trom­per les enfants avec des osse­lets, et les hommes avec les ser­ments”, sui­vant en cela Poly­crate, le tyran de Samos, mais non pas avec rai­son ; car lui était capi­taine légi­time et l’autre violent usur­pa­teur de domi­na­tion tyran­nique ; et ce n’était point fait en vrai Laco­nien de se com­por­ter envers les dieux ni plus ni moins qu’envers les enne­mis, ou encore pire­ment et plus inju­rieu­se­ment ; car celui qui trompe son enne­mi, moyen­nant la foi qu’il lui jure, donne à connaître qu’il le craint, mais qu’il ne se sou­cie point des dieux. »

Plu­tarque
Vies paral­lèles (in Vie de Lysandre), entre 100 et 120, trad. Anne-Marie Oza­nam, édi­tions Gal­li­mard, coll. Quar­to, 2002

Les hommes se reconnaissent moins à leurs idées…

« Les hommes se recon­naissent moins à leurs idées qu’à leur atti­tude devant la vie. Ceux qui servent une idée s’a­per­çoivent plus ou moins vite de la dégra­da­tion de leur idéal lors­qu’on l’ap­plique aux faits. Ils se réfu­gient dans un acte de foi qui bien sou­vent ne s’ex­prime pas autre­ment que par la confiance en cer­tains guides. Mais cet acte de foi donne un sens à leur vie. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, édi­tions Les Sept Cou­leurs, 1969

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