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Citations d'un auteur allemand

Le courage est toujours quelque chose de saint…

« Le cou­rage est tou­jours quelque chose de saint, un juge­ment divin entre deux idées. Défendre notre cause de plus en plus vigou­reu­se­ment est conforme à la nature humaine. Notre suprême rai­son d’être est donc de lut­ter ; on ne pos­sède vrai­ment que ce qu’on acquiert en com­bat­tant. »

Ernst Jün­ger
La Guerre notre Mère (Der Kampf als inneres Erleb­nis), 1922, trad. Jean Dahel, édi­tions Albin Michel, 1934

À supposer même que le néant triomphe…

« À sup­po­ser même que le néant triomphe, dans la pire de ses formes, une dif­fé­rence sub­siste alors, aus­si radi­cale que celle du jour et de la nuit. D’un côté, le che­min s’é­lève vers des royaumes, le sacri­fice de la vie, ou le des­tin du com­bat­tant qui suc­combe sans lâcher ses armes ; de l’autre, il des­cend vers les bas-fonds des camps d’es­cla­vage et des abat­toirs où les pri­mi­tifs concluent avec la tech­nique une alliance meur­trière ; où l’on n’est plus un des­tin, mais rien qu’un numé­ro de plus. Or, avoir son des­tin propre, ou se lais­ser trai­ter comme un numé­ro : tel est le dilemme que cha­cun, certes, doit résoudre de nos jours, mais est seul à pou­voir trancher. »

Ernst Jün­ger
Trai­té du rebelle ou le recours aux forêts (Der Wald­gang), 1951, trad. Hen­ri Plard, Chris­tian Bour­gois édi­teur, 1995

La forêt est secrète…

« La forêt est secrète. Le mot est l’un de ceux, dans notre lan­gage, qui recèlent ses contra­dic­tions. Le secret, c’est l’in­time, le foyer bien clos, la cita­delle de sécu­ri­té. Mais c’est aus­si le clan­des­tin, et ce sens le rap­proche de l’in­so­lite, de l’é­qui­voque. Quand nous ren­con­trons de telles racines, nous pou­vons être sûrs qu’elles tra­hissent la grande anti­thèse et l’i­den­ti­té, plus grande encore, de la vie et de la mort, que les mys­tères s’at­tachent à déchiffrer. »

Ernst Jün­ger
Trai­té du rebelle ou le recours aux forêts (Der Wald­gang), 1951, trad. Hen­ri Plard, Chris­tian Bour­gois édi­teur, 1995

Il faut que nous nous employions à la sauvegarde…

« Oui, il faut que nous nous employions à la sau­ve­garde des gens mariés, des veuves, des vieilles gens et des orphe­lins. Mais pour cela nous devons être plus nom­breux, il faut que nous arri­vions à être une cen­taine et davan­tage, tous des gars comme nous, qui res­tent capables de rire, même si la gre­naille de plomb ne veut pas se détour­ner de leur che­min. Cha­cun doit donc se trou­ver un ou deux ou trois bons amis qui devront nous aider en cas de besoin. Mais il faut qu’ils soient tous gar­çons et qu’aucun ne soit fils unique d’une veuve, et s’il y en a un qui a déjà fait un gosse à une fille, il faut qu’il réflé­chisse avant de s’engager envers nous. Mais s’il y en a un dans ce cas-là et qu’il lui arrive mal­heur, ce sera notre devoir de venir en aide à la femme et à l’enfant pour les tirer de la détresse et du besoin. Et main­te­nant, nous allons nous jurer fra­ter­ni­té, pour les jours de détresse jus­qu’à la mort, pour le meilleur et pour le pire, afin que nous agis­sions tous pour un et un pour tous, mais aus­si nous tous pour tous ceux qui vivent dans le marais et sont de notre race. »

Her­mann Löns
Le Loup-Garou (Der Wehr­wolf), 1910, trad. Jean-Paul Allard, édi­tions Art et His­toire d’Europe, coll. Action, 1988

Savoir commander et aussi savoir obéir fièrement…

« Savoir com­man­der et aus­si savoir obéir fiè­re­ment : être pos­té à sa place, dans son rang, mais aus­si à tout moment, de conduire ; pré­fé­rer le dan­ger aux aises ; ne pas peser sur une balance d’épicier ce qui est per­mis et ce qui est défen­du ; être l’ennemi de ce qui est mes­quin, rusé, para­si­taire, plus que de ce qui est mal… Qu’apprend-on à la dure école ? À com­man­der et à obéir. »

Fré­dé­ric Nietzsche
Frag­ments post­humes, Tome XIV, 1888 – 1889, trad. Jean-Claude Héme­ry, édi­tions Gal­li­mard, 1977

Tout cela avait perdu sa valeur, tout cela appartenait au temps des victoires…

« Tout cela avait per­du sa valeur, tout cela appar­te­nait au temps des vic­toires, lorsque les dra­peaux pen­daient à toutes les fenêtres. Main­te­nant il n’y avait plus de vic­toires, main­te­nant les dra­peaux avaient per­du leur radieuse signi­fi­ca­tion, main­te­nant, à cette heure trouble où tout s’écroulait, la voie à laquelle j’avais été des­ti­né était deve­nue impra­ti­cable, main­te­nant je me trou­vais, sans pou­voir m’en sai­sir, en face de choses nou­velles, en face de choses qui accou­raient de toutes parts, de choses sans forme, où ne vibrait aucun appel clair, aucune cer­ti­tude qui péné­trait irré­sis­ti­ble­ment le cer­veau, sauf une pour­tant, celle que ce monde où j’étais enra­ci­né, que je n’avais eu ni à accep­ter ni à adop­ter, et dont j’étais une par­celle, allait s’effondrer défi­ni­ti­ve­ment, irré­vo­ca­ble­ment, et qu’il ne res­sus­ci­te­rait pas, qu’il ne renaî­trait jamais. […]
La désa­gré­ga­tion de l’ancien ordre jointe au déchaî­ne­ment des convoi­tises et des dési­rs les plus pro­fonds, les plus secrets, et au relâ­che­ment de tous les liens, fai­sait que tous s’éloignaient les uns des autres et il ne sem­blait plus néces­saire à per­sonne de dis­si­mu­ler le véri­table fond de son être. […] Et tous avaient rai­son, cette dam­née rai­son était de leur côté, et ils usaient de rai­son­ne­ments sages et mesu­rés pour étran­gler toute pro­tes­ta­tion, tout brû­lant enthou­siasme. […]
Plus de choses s’étaient anéan­ties pour nous que les seules valeurs que nous avions tenues dans la main. Pour nous s’était aus­si bri­sée la gangue qui nous rete­nait pri­son­niers. La chaîne s’était rom­pue, nous étions libres. Notre sang, sou­dain en effer­ves­cence, nous jetait dans l’ivresse et l’aventure, nous jetait à tra­vers l’espace et le péril, mais il pous­sait aus­si l’un vers l’autre ceux qui s’étaient recon­nus parents jusqu’au plus pro­fond de leurs fibres. Nous étions une ligue de guer­riers, impré­gnés de toute la pas­sion du monde, farouches dans le désir, joyeux dans nos haines comme dans nos amours. […] Si jamais du nou­veau vient au monde, c’est bien du chaos qu’il sur­git, à ces moments où la misère rend la vie plus pro­fonde, où, dans une atmo­sphère sur­chauf­fée, se consume ce qui ne peut pas sub­sis­ter et se puri­fie ce qui doit vaincre. Dans cette masse en ébul­li­tion, en fer­men­ta­tion, nous pou­vions jeter nos dési­rs et nous pou­vions voir s’élever la vapeur de nos espoirs. »

Ernst von Salomon
Les Réprou­vés (Die Geäch­te­ten), 1930, trad. Andh­rée Vaillant et Jean Kucken­berg, édi­tions Plon, coll. Feux croi­sés, 1931

Lorsqu’on recherche et qu’on découvre les véritables causes du combat…

« Lors­qu’on recherche et qu’on découvre les véri­tables causes du com­bat, on honore l’héroïsme, on l’honore par­tout, et tout d’abord chez l’ennemi. C’est pour­quoi, après une guerre, la récon­ci­lia­tion devrait d’abord se faire entre adver­saires com­bat­tants. J’écris en tant que guer­rier, ce qui n’est peut-être pas d’actualité. Mais pour­quoi donc, nous, com­bat­tants, ne cher­che­rions-nous pas à nous ren­con­trer et à nous accor­der sur notre propre ter­rain, celui du cou­rage viril ? Nous ne ris­que­rons pas une décep­tion plus grande que celle qu’éprouvent chaque jour, dans leur propre domaine, les hommes d’État, les artistes, les savants et même les mys­tiques. N’avons-nous pas ser­ré la main qui venait de nous lan­cer une gre­nade, alors que ceux de l’arrière s’enfonçaient tou­jours plus pro­fon­dé­ment dans les brous­sailles de leur haine ? N’avons-nous pas plan­té des croix sur les tombes de nos ennemis ? »

Ernst Jün­ger
La Guerre notre Mère (Der Kampf als inneres Erleb­nis), 1922, trad. Jean Dahel, édi­tions Albin Michel, 1934

Les mêmes esprits qui s’étaient estimés assez forts…

« Les mêmes esprits qui s’étaient esti­més assez forts pour tran­cher les liens de l’antique reli­gion des ancêtres étaient à ce point asser­vis par le sor­ti­lège d’idoles bar­bares. L’image qu’ils offraient d’eux-mêmes dans leur aveu­gle­ment était plus répu­gnante que l’ivresse que l’on voit dans le plein jour. Alors qu’ils pen­saient prendre leur vol et s’en fai­saient gloire, ils se vau­traient dans la poussière. »

Ernst Jün­ger
Sur les falaises de marbre (Auf den Mar­mork­lip­pen) 1939, trad. Hen­ri Tho­mas, édi­tions Gal­li­mard 1942, coll. L’I­ma­gi­naire, 2017

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