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Citations sur l'Europe
Qu’une entité politique se forme, puis s’agrandisse par des moyens entièrement pacifiques…
« Qu’une entité politique se forme, puis s’agrandisse par des moyens entièrement pacifiques, c’est dans l’histoire une nouveauté inouïe dont il faut se féliciter. Mais ne soyons pas naïfs et sachons percevoir, derrière l’“Hymne à la Joie”, les froids calculs des décideurs : l’élargissement de la Communauté a quelque chose d’une prédation. Les économies avancées espèrent exploiter des réserves de main‑d’œuvre qualifiée à bon marché. »
Rémi Brague
Modérément moderne, éditions Flammarion, 2014
Avant 1945, dans toutes les nations européennes, on honorait encore les symboles militaires…
« Avant 1945, dans toutes les nations européennes, on honorait encore les symboles militaires et l’héroïsme du combattant. Même en France, malgré les conséquences multiples de la Révolution, l’officier de réserve bénéficiait d’un statut moral privilégié, au même titre que le propriétaire terrien, alors que cette grâce était refusée aux professions du commerce et de la finance. Faute de recul et de vision historique, on ne mesure pas encore l’ampleur de ce qui a été détruit. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
Deux conflits ont structuré notre histoire depuis l’origine…
« “Polemos est le père de toute chose” selon Héraclite. Deux conflits ont structuré notre histoire depuis l’origine : le conflit Orient/Occident et le conflit Europe/islam. Ce second conflit dure depuis 13 siècles. Et il est redevenu majeur depuis que les musulmans ont repris leur marche vers l’ouest et le nord.
Cette confrontation, il ne faut pas la nier. Il faut y faire face. Et saluer la résistance qui se lève à l’est. Dans les pays du groupe de Visegrád : la Tchéquie, la Slovaquie, la Pologne et la Hongrie bien sûr. La Hongrie aux avant-postes de la résistance au Grand Turc hier et à l’invasion migratoire aujourd’hui. »
Jean-Yves Le Gallou
XXIe siècle, vers un nouveau cycle européen ?, allocution au cinquième colloque de l’Institut Iliade, Paris, Maison de la Chimie, 7 avril 2018
Qui était sorti vainqueur de cette fausse guerre ? Les États-Unis, bien entendu…
« Qui était sorti vainqueur de cette fausse guerre [la guerre froide, NDLR] ? Les États-Unis, bien entendu, et l’économie de marché. Mais aussi la religion de l’Humanité, une, uniforme et universelle. Une religion commune aux deux adversaires de la veille. Et ce n’était pas leur seule affinité. Que voulaient les communistes d’autrefois ? Ils voulaient la mise en commun des richesses de l’humanité et une gestion rationnelle assurant à tous abondance et paix. Ils voulaient aussi la création d’un homme nouveau, capable de désirer ces bienfaits, un homme rationnel et universel, délivré de toutes ces entraves que sont des racines, une nature et une culture. Ils voulaient enfin assouvir leur haine des hommes concrets, porteurs de différences, leur haine également de la vieille Europe, multiple et tragique. Et l’Occident américain, que veut-il ? Eh bien, la même chose. La différence porte sur les méthodes. Récusant la planification par la contrainte, le système américain voit dans le marché le facteur principal de la rationalité et des changements. […]
Le communisme de marché, autre nom du mondialisme, ne partage pas seulement avec son ex-frère ennemi soviétique la vision radieuse du but final. Pour changer le monde, lui aussi doit changer l’homme, fabriquer l’homo œconomicus de l’avenir, le zombi, l’homme du nihilisme, vidé de son contenu, possédé par l’esprit du marché et de l’Humanité universelle. Le zombi se multiplie sous nos yeux. Il est heureux “puisque l’esprit du marché lui souffle que le bonheur consiste à satisfaire tous ses désirs”. Et ses désirs étant ceux du marché ne sont suscités que pour être satisfaits. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
Homère est la source même de la tradition européenne…
« Parce qu’Homère est la source même de la tradition européenne. Il répond au trouble immense dans lequel les Européens ont été jetés. Le trouble est partout, dans la politique, la religion, la morale commune, l’éducation, le travail, l’idée que les Européens se font d’eux-mêmes. Rien ne tient debout, sinon une sorte de nihilisme grossier, l’appétit des jouisseurs et des prédateurs, grimés de discours moralisateurs. Tout est faux et corrompu. Les religions elles-mêmes offrent les discours les plus contradictoires et les plus démoralisants. Comment s’y retrouver ? Pour échapper au conflit des pensées et des actes, les Européens n’ont pas d’autre choix que de faire retour à ce qui leur appartient en propre, à la source intacte, indiscutable, incorruptible de leur civilisation. Pour reprendre le mot de la grande helléniste qu’était Jacqueline de Romilly, il faut en revenir à l’essentiel, à Homère, au tout à fait pur. Si l’on cherche les catégories de l’action, de la connaissance, de la beauté, de l’excellence et de la sagesse tragique, tout est déjà présent dans l’Iliade et l’Odyssée, à condition de libérer ces textes magnifiques des bibliothèques poussiéreuses où on les a fossilisés. »
Dominique Venner
Le Choc de l’histoire, éditions Via Romana, 2011
Ma trinité était toute différente…
« Seule l’idée même de la Normandie nous était commune. Elle venait sans doute pour lui en tierce personne, après Dieu et le Roi. Ma trinité était toute différente : la Normandie d’abord, puis la communauté des peuples nordiques, enfin l’Europe impériale. »
Jean Mabire
La Varende entre nous, éditions Présence de La Varende, 1999
N’en déplaisent aux républicains laïcs et aux curés de l’œcuménisme…
« N’en déplaisent aux républicains laïcs et aux curés de l’œcuménisme, il n’est pas juste (…) de placer toutes les religions sur le même plan. L’islam est une religion étrangère. Le christianisme est une part de l’histoire de l’Europe depuis plus de quinze siècles. Sans oublier que le christianisme a repris une partie de l’héritage et de la géographie sacrée des anciennes religions européennes. »
Jean-Yves Le Gallou
Pour la préférence de civilisation, allocution au troisième colloque de l’Institut Iliade, Paris, Maison de la Chimie, 9 avril 2016
La condition nécessaire pour surmonter les crises en cours…
« La condition nécessaire pour surmonter les crises en cours consiste à renverser la table et à balayer l’idéologie mortifère aujourd’hui dominante, à affirmer les identités des patries charnelles et des nations et la communauté civilisationnelle correspondant à notre vieille Europe brisée par le sombre XXe siècle. »
Philippe Conrad
Relever le défi migratoire, rendre à l’Europe son identité, allocution au troisième colloque de l’Institut Iliade, Paris, Maison de la Chimie, 9 avril 2016
Les héros de ces chants vivent encore en nous…
« Les héros de ces chants vivent encore en nous. Leur courage nous fascine. Leurs passions nous sont familières. Leurs aventures ont forgé des expressions que nous employons. Ils sont nos frères et sœurs évaporés : Athéna, Achille, Ajax, Hector, Ulysse et Hélène ! Leurs épopées ont engendré ce que nous sommes, nous autres Européens : ce que nous sentons, ce que nous pensons. “Les Grecs ont civilisé le monde”, écrivait Chateaubriand. Homère continue à nous aider à vivre. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
Les Russes ne sont point un peuple à la manière du peuple allemand ou anglais…
« Les Russes ne sont point un peuple à la manière du peuple allemand ou anglais. Ils portent en eux, tels les Germains à l’époque carolingienne, la virtualité d’une multitude de peuples futurs. Les Russes sont la promesse d’une culture à venir au moment où les ombres du soir s’allongent sur l’Occident. »
Oswald Spengler
Prussianité et socialisme, 1919
Aux Européens, le poète fondateur [Homère] rappelle qu’ils ne sont pas nés d’hier…
« Aux Européens, le poète fondateur [Homère] rappelle qu’ils ne sont pas nés d’hier. Il leur lègue le socle de leur identité, la première expression parfaite d’un patrimoine éthique et esthétique qu’il tenait lui-même en héritage et qu’il a sublimé de façon que l’on dirait divine. Les principes qu’il a fait vivre par ses personnages n’ont pas cessé de renaître jusqu’à nous, montrant que le fil secret de notre tradition ne pouvait être rompu. Ainsi l’avenir prend-il racine dans la mémoire du passé. »
Dominique Venner
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2013
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