« Si l’Irlande spirituelle disparaît, alors l’Irlande réelle mourra aussi. »
Patrick Pearse cité par Jean Mabire
Patrick Pearse, une vie pour l’Irlande, éditions Terre et Peuple, 1998
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« Si l’Irlande spirituelle disparaît, alors l’Irlande réelle mourra aussi. »
Patrick Pearse cité par Jean Mabire
Patrick Pearse, une vie pour l’Irlande, éditions Terre et Peuple, 1998
« L’importance du capital immatériel dans la vie d’un peuple et tout ce qui le constitue en tant que peuple à travers les âges : une sociabilité collective, des mœurs communes, une mémoire profonde, un imaginaire historique. »
Patrick Buisson
La Cause du peuple, éditions Perrin, 2016
« Le vrai héros, le vrai sujet, le centre de l’Iliade, c’est la force. La force qui est maniée par les hommes, la force qui soumet les hommes, la force devant quoi la chair des hommes se rétracte. L’âme humaine ne cesse pas d’y apparaître modifiée par ses rapports avec la force ; entraînée, aveuglée par la force dont elle croit disposer, courbée sous la contrainte de la force qu’elle subit.
Ceux qui avaient rêvé que la force, grâce au progrès, appartenait désormais au passé, ont pu voir dans ce poème un document ; ceux qui savent discerner la force, aujourd’hui comme autrefois, au centre de toute histoire humaine, y trouvent le plus beau, le plus pur des miroirs. »
Simone Weil
L’Iliade ou le poème de la force, 1941, éditions de l’éclat, coll. Éclats, 2014
« Nous avons perdu notre âme parce que nous avons perdu le sens des valeurs communes qui formaient l’antique “sagesse” de nos peuples. Il nous faut faire revivre l’âme des Hyperboréens et “redéfinir” Dieu. Car le sacré ne se trouve pas hors de nous, mais en nous. Car Dieu n’est pas du Ciel, mais de la Terre. Car il ne nous attend pas après la mort, mais nous offre la création de la vie. Dieu n’est pas surnaturel et il n’est pas transcendant. Il est au contraire la Nature et la Vie. Il est dans le soleil et dans les étoiles, dans le jour et dans la nuit, dans les arbres et dans les flots. Dieu naît avec les fleurs et meurt avec les feuilles. Dieu respire avec le vent et nous parle dans le silence de la nuit. Il est l’aurore et le crépuscule. Et la brume. Et l’orage.
Dieu s’incarne dans la Nature. La Nature s’épanouit sur la Terre. La terre se perpétue dans le Sang.
Nous savons, depuis Héraclite, que la vie est un combat et que la paix n’est que la mort. Notre religion se veut d’abord culte des héros, des guerriers et des athlètes. Nous célébrons, depuis les Grecs, les hommes différents et inégaux. Notre monde est celui du combat et du choix, non celui de l’égalité. L’univers n’est pas une fin mais un ordre. La nature diversifie, sépare, hiérarchise. L’individu, libre et volontaire devient le centre du monde. Sa plus grande vertu reste l’orgueil – péché suprême pour la religion étrangère. Dans notre conception tragique de la vie, la lutte devient la loi suprême. Est un homme véritable celui qui s’attaque à des entreprises démesurées. Une même ligne de crêtes unit Prométhée à Siegfried. »
Jean Mabire
Thulé : le soleil retrouvé des Hyperboréens, éditions Robert Laffont, 1978, éditions Pardès, 2002
« L’héroïsme : cette sauvage création de soi par soi et de l’homme par l’homme. Et les femmes exclues de cette terrible fête, soudain stériles lorsque les hommes n’ont plus besoin d’un ventre femelle pour enfanter des dieux. L’héroïsme : ce chant égoïste qui éclate. Me voici ! Unique ! Écartez-vous ! Je n’ai plus de mère ou d’amante ; je n’ai plus de passé ; je vais me mettre au monde. « Tu vas mourir ! » Oui, mais je serais né et j’aurais connu l’enivrement fou lorsque, dans mon corps et dans mon âme, j’ai éprouvé la naissance véhémente d’un dieu. « Il ne se connaît plus ! » C’est vrai puisqu’il s’invente. »
Jean Cau
Le Chevalier, la mort et le diable, éditions de La Table ronde, 1977
« La liberté de l’individu exigeait désormais le rejet des identités reçues et de les dénoncer comme autant de prisons physiques et mentales. Elle appelait la proscription de ce qui liait, de ce qui durait et attachait, le congédiement de tout ce qui avait jusqu’ici déterminé l’aventure de l’homme : origine, filiation, parentèle, nation et autres communautés natives ou naturelles. Pour atteindre ce Graal de l’autonomie émancipatrice, les rectifications des corps, les hybridations de l’âme, les bricolages de soi devenaient non seulement recommandables mais recommandés. On choisirait désormais son identité passagère et sa communauté d’appartenance comme on choisissait un forfait d’opérateur téléphonique ou un fournisseur d’accès à Internet, mais avec l’option de résiliation instantanée. L’homme, devenu autoentrepreneur de lui-même, ne rencontrerait plus d’obstacle à son autosatisfaction au sein de la société de l’indétermination illimitée. »
Patrick Buisson
La Cause du peuple, éditions Perrin, 2016
« Ce n’est pas à partir d’un au-delà que la divinité œuvre dans le for intérieur de l’homme, ou dans son âme, mystérieusement unie à elle. Elle ne fait qu’un avec le monde. Elle vient au-devant de l’homme à partir des choses du monde, quand il est en chemin et prend part au branle vivant du monde. L’homme fait l’expérience du divin non par un repli sur soi, mais par un mouvement vers l’extérieur. »
Walter F. Otto
Les dieux de la Grèce. La figure du divin au miroir de l’esprit grec (Die Götter Griechenlands. Das Bild des Göttlichen im Spiegel des griechischen Geistes), 1929, trad. Claude-Nicolas Grimbert, éditions Payot, 1993
« “Nous avons tout perdu, disait Fichte, mais il nous reste l’éducation”. Et Nietzsche observait : “Où qu’apparaisse une grandeur tant soit peu durable, on peut observer une sélection préalable très soigneuse – par exemple chez les Grecs”. Ne sous-estimons pas ce pouvoir de l’éducation, et rappelons-nous qu’à la naissance, le meilleur des dons n’est jamais présent que sous une forme potentielle. D’où la nécessité de centres, de séminaires et de « cloîtres » où puisse mûrir une forme nouvelle de vie. Et pour cela d’abord éduquer des éducateurs. Dans Par-delà bien et mal, Nietzsche écrivait : “Les grandes choses sont réservées aux grands, les profondeurs aux profonds, les douceurs et les frissons aux âmes subtiles, tout ce qui est rare aux êtres rares”. Avant de se gargariser du mot “élite” et de se targuer d’en faire partie, c’est à réunir des conditions qu’il paraît nécessaire d’œuvrer. Travail à long terme, où il faut de la patience, de l’ordre, du goût, de la méthode et du temps. »
Alain de Benoist
Les idées à l’endroit, Éditions Libres-Hallier, 1979
« L’héroïsme n’affronte pas seulement des ennemis concrets, mais aussi des états de l’âme. »
Oswald Spengler
Écrits historiques et philosophiques. Pensées, éditions Copernic, 1980
« Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité. Je m’insurge contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations. »
Dominique Venner
« Les raisons d’une mort volontaire », dernière lettre, 21 mai 2013
« L’enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l’âme humaine. C’est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l’existence d’une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d’avenir. […] Les échanges d’influences entre milieux très différents ne sont pas moins indispensables que l’enracinement dans l’entourage naturel. Mais un milieu déterminé doit recevoir une influence extérieure non pas comme un apport, mais comme un stimulant qui rende sa vie propre plus intense. Il ne doit se nourrir des apports extérieurs qu’après les avoir digérés, et les individus qui le composent ne doivent les recevoir qu’à travers lui. »
Simone Weil
L’enracinement, 1943, éditions Gallimard, 1949