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Citations sur l'âme

Le vrai héros, le vrai sujet, le centre de l’Iliade, c’est la force…

« Le vrai héros, le vrai sujet, le centre de l’Iliade, c’est la force. La force qui est maniée par les hommes, la force qui sou­met les hommes, la force devant quoi la chair des hommes se rétracte. L’âme humaine ne cesse pas d’y appa­raître modi­fiée par ses rap­ports avec la force ; entraî­née, aveu­glée par la force dont elle croit dis­po­ser, cour­bée sous la contrainte de la force qu’elle subit.
Ceux qui avaient rêvé que la force, grâce au pro­grès, appar­te­nait désor­mais au pas­sé, ont pu voir dans ce poème un docu­ment ; ceux qui savent dis­cer­ner la force, aujourd’­hui comme autre­fois, au centre de toute his­toire humaine, y trouvent le plus beau, le plus pur des miroirs. »

Simone Weil
L’Iliade ou le poème de la force, 1941, édi­tions de l’é­clat, coll. Éclats, 2014

Nous avons perdu notre âme parce que nous…

« Nous avons per­du notre âme parce que nous avons per­du le sens des valeurs com­munes qui for­maient l’antique sagesse” de nos peuples. Il nous faut faire revivre l’âme des Hyper­bo­réens et redé­fi­nir” Dieu. Car le sacré ne se trouve pas hors de nous, mais en nous. Car Dieu n’est pas du Ciel, mais de la Terre. Car il ne nous attend pas après la mort, mais nous offre la créa­tion de la vie. Dieu n’est pas sur­na­tu­rel et il n’est pas trans­cen­dant. Il est au contraire la Nature et la Vie. Il est dans le soleil et dans les étoiles, dans le jour et dans la nuit, dans les arbres et dans les flots. Dieu naît avec les fleurs et meurt avec les feuilles. Dieu res­pire avec le vent et nous parle dans le silence de la nuit. Il est l’aurore et le cré­pus­cule. Et la brume. Et l’orage.
Dieu s’incarne dans la Nature. La Nature s’épanouit sur la Terre. La terre se per­pé­tue dans le Sang.
Nous savons, depuis Héra­clite, que la vie est un com­bat et que la paix n’est que la mort. Notre reli­gion se veut d’abord culte des héros, des guer­riers et des ath­lètes. Nous célé­brons, depuis les Grecs, les hommes dif­fé­rents et inégaux. Notre monde est celui du com­bat et du choix, non celui de l’égalité. L’univers n’est pas une fin mais un ordre. La nature diver­si­fie, sépare, hié­rar­chise. L’individu, libre et volon­taire devient le centre du monde. Sa plus grande ver­tu reste l’orgueil – péché suprême pour la reli­gion étran­gère. Dans notre concep­tion tra­gique de la vie, la lutte devient la loi suprême. Est un homme véri­table celui qui s’attaque à des entre­prises déme­su­rées. Une même ligne de crêtes unit Pro­mé­thée à Siegfried. »

Jean Mabire
Thu­lé : le soleil retrou­vé des Hyper­bo­réens, édi­tions Robert Laf­font, 1978, édi­tions Par­dès, 2002

L’héroïsme : cette sauvage création de soi par soi…

« L’héroïsme : cette sau­vage créa­tion de soi par soi et de l’homme par l’homme. Et les femmes exclues de cette ter­rible fête, sou­dain sté­riles lorsque les hommes n’ont plus besoin d’un ventre femelle pour enfan­ter des dieux. L’héroïsme : ce chant égoïste qui éclate. Me voi­ci ! Unique ! Écar­tez-vous ! Je n’ai plus de mère ou d’amante ; je n’ai plus de pas­sé ; je vais me mettre au monde. « Tu vas mou­rir ! » Oui, mais je serais né et j’aurais connu l’enivrement fou lorsque, dans mon corps et dans mon âme, j’ai éprou­vé la nais­sance véhé­mente d’un dieu. « Il ne se connaît plus ! » C’est vrai puis­qu’il s’invente. »

Jean Cau
Le Che­va­lier, la mort et le diable, édi­tions de La Table ronde, 1977

La liberté de l’individu exigeait désormais le rejet des identités reçues…

« La liber­té de l’individu exi­geait désor­mais le rejet des iden­ti­tés reçues et de les dénon­cer comme autant de pri­sons phy­siques et men­tales. Elle appe­lait la pros­crip­tion de ce qui liait, de ce qui durait et atta­chait, le congé­die­ment de tout ce qui avait jus­qu’i­ci déter­mi­né l’aventure de l’homme : ori­gine, filia­tion, paren­tèle, nation et autres com­mu­nau­tés natives ou natu­relles. Pour atteindre ce Graal de l’autonomie éman­ci­pa­trice, les rec­ti­fi­ca­tions des corps, les hybri­da­tions de l’âme, les bri­co­lages de soi deve­naient non seule­ment recom­man­dables mais recom­man­dés. On choi­si­rait désor­mais son iden­ti­té pas­sa­gère et sa com­mu­nau­té d’appartenance comme on choi­sis­sait un for­fait d’opérateur télé­pho­nique ou un four­nis­seur d’accès à Inter­net, mais avec l’option de rési­lia­tion ins­tan­ta­née. L’homme, deve­nu autoen­tre­pre­neur de lui-même, ne ren­con­tre­rait plus d’obstacle à son auto­sa­tis­fac­tion au sein de la socié­té de l’indétermination illimitée. »

Patrick Buis­son
La Cause du peuple, édi­tions Per­rin, 2016

Ce n’est pas à partir d’un au-delà que la divinité…

« Ce n’est pas à par­tir d’un au-delà que la divi­ni­té œuvre dans le for inté­rieur de l’homme, ou dans son âme, mys­té­rieu­se­ment unie à elle. Elle ne fait qu’un avec le monde. Elle vient au-devant de l’homme à par­tir des choses du monde, quand il est en che­min et prend part au branle vivant du monde. L’homme fait l’expérience du divin non par un repli sur soi, mais par un mou­ve­ment vers l’extérieur. »

Wal­ter F. Otto
Les dieux de la Grèce. La figure du divin au miroir de l’esprit grec (Die Göt­ter Grie­chen­lands. Das Bild des Göt­tli­chen im Spie­gel des grie­chi­schen Geistes), 1929, trad. Claude-Nico­las Grim­bert, édi­tions Payot, 1993

Un homme d’esprit est perdu…

« Un homme d’esprit est per­du s’il ne joint pas à l’esprit l’énergie de carac­tère. Quand on a la lan­terne de Dio­gène, il faut avoir un bâton. »

Sébas­tien-Roch Nico­las de Chamfort
Maximes et pen­sées, Édi­tions Riche­lieu, 1953

Nous avons tout perdu, disait Fichte, mais il nous reste…

« Nous avons tout per­du, disait Fichte, mais il nous reste l’éducation”. Et Nietzsche obser­vait : Où qu’apparaisse une gran­deur tant soit peu durable, on peut obser­ver une sélec­tion préa­lable très soi­gneuse – par exemple chez les Grecs”. Ne sous-esti­mons pas ce pou­voir de l’éducation, et rap­pe­lons-nous qu’à la nais­sance, le meilleur des dons n’est jamais pré­sent que sous une forme poten­tielle. D’où la néces­si­té de centres, de sémi­naires et de « cloîtres » où puisse mûrir une forme nou­velle de vie. Et pour cela d’abord édu­quer des édu­ca­teurs. Dans Par-delà bien et mal, Nietzsche écri­vait : Les grandes choses sont réser­vées aux grands, les pro­fon­deurs aux pro­fonds, les dou­ceurs et les fris­sons aux âmes sub­tiles, tout ce qui est rare aux êtres rares”. Avant de se gar­ga­ri­ser du mot élite” et de se tar­guer d’en faire par­tie, c’est à réunir des condi­tions qu’il paraît néces­saire d’œuvrer. Tra­vail à long terme, où il faut de la patience, de l’ordre, du goût, de la méthode et du temps. »

Alain de Benoist
Les idées à l’endroit, Édi­tions Libres-Hal­lier, 1979

L’héroïsme n’affronte pas seulement des ennemis…

« L’héroïsme n’affronte pas seule­ment des enne­mis concrets, mais aus­si des états de l’âme. »

Oswald Spen­gler
Écrits his­to­riques et phi­lo­so­phiques. Pen­sées, édi­tions Coper­nic, 1980

Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie…

« Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volon­té. Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assou­pies. Je m’insurge contre la fata­li­té. Je m’insurge contre les poi­sons de l’âme et contre les dési­rs indi­vi­duels enva­his­sants qui détruisent nos ancrages iden­ti­taires et notam­ment la famille, socle intime de notre civi­li­sa­tion mul­ti­mil­lé­naire. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aus­si contre le crime visant au rem­pla­ce­ment de nos populations. »

Domi­nique Venner
« Les rai­sons d’une mort volon­taire », der­nière lettre, 21 mai 2013

L’enracinement est peut-être le besoin le plus important…

« L’enracinement est peut-être le besoin le plus impor­tant et le plus mécon­nu de l’âme humaine. C’est un des plus dif­fi­ciles à défi­nir. Un être humain a une racine par sa par­ti­ci­pa­tion réelle, active et natu­relle à l’existence d’une col­lec­ti­vi­té qui conserve vivants cer­tains tré­sors du pas­sé et cer­tains pres­sen­ti­ments d’avenir. […] Les échanges d’influences entre milieux très dif­fé­rents ne sont pas moins indis­pen­sables que l’enracinement dans l’entourage natu­rel. Mais un milieu déter­mi­né doit rece­voir une influence exté­rieure non pas comme un apport, mais comme un sti­mu­lant qui rende sa vie propre plus intense. Il ne doit se nour­rir des apports exté­rieurs qu’après les avoir digé­rés, et les indi­vi­dus qui le com­posent ne doivent les rece­voir qu’à tra­vers lui. »

Simone Weil
L’enracinement, 1943, édi­tions Gal­li­mard, 1949

Qui ne sait être pauvre est né pour l’esclavage…

« Qui ne sait être pauvre est né pour l’esclavage
Qu’il serve donc les grands, les flatte, les ménage
Qu’il plie en appro­chant de ces superbes fronts
Sa tête à la prière et son âme aux affronts
Pour qu’il puisse, enri­chi de ces affronts utiles
Enri­chir à son tour quelques têtes serviles.
De ces hon­teux tré­sors je ne suis point jaloux
Une pau­vre­té libre est un tré­sor si doux ! »

André Ché­nier, « Ô jours de mon prin­temps », Élégies
Œuvres com­plètes, Pléiade, 1950

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