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Citations sur la Grèce antique
En 1462, neuf ans après la prise de Constantinople…
« En 1462, neuf ans après la prise de Constantinople, le sultan Mehemet II, en route pour Lesbos, s’arrêta sur le site de Troie. Là, selon le chroniqueur grec Critobloulos d’Imbros rallié au Turc, épousant l’héritage de l’Asie face à l’Europe, il aurait dit : “C’est à moi que Dieu réservait de venger cette cité et ses habitants : j’ai dompté leurs ennemis, ravagé leurs cités et fait de leurs richesses une proie !” »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
Il y a toujours eu des gens pour se tromper de combat !
« Il y a toujours eu des gens pour se tromper de combat ! Des Grecs tentés par l’alliance avec le Grand Roi ou tout simplement par son or. Des Romains considérant les Huns comme une possible alliance de revers contre les Germains. Des nobliaux d’Espagne jouant les Maures contre leurs plus proches voisins.
Cela c’est de la géopolitique de chef-lieu de canton.
Je préfère la sagesse d’Henri le Navigateur, fils et frère de roi, qui entreprit de « faire reculer les bornes du monde ». La première étape en fut la prise de Ceuta en 1416 sur la côte nord du Maroc. En affaiblissant les royaumes musulmans, le Portugal prenait le risque de renforcer son concurrent espagnol. À son frère le roi qui s’en inquiétait, Henri le Navigateur répondit : « Les infidèles vous veulent du mal par nature, et lui [le roi de Castille] par accident. » Remarquable prise de conscience européenne. »
Jean-Yves Le Gallou
Les grandes batailles des Européens, allocution au sixième colloque de l’Institut Iliade, Paris, Maison de la Chimie, 6 avril 2019
Souffrir pour comprendre…
L’Iliade n’est pas seulement le poème de la guerre de Troie…
« L’Iliade n’est pas seulement le poème de la guerre de Troie, c’est celui de la destinée telle que la percevaient nos ancêtres boréens, qu’ils soient grecs, celtes, germains, slaves ou latins. Le Poète y dit la noblesse face au fléau de la guerre. Il dit le courage des héros qui tuent et meurent. Il dit le sacrifice des défenseurs de leur patrie, la douleur des femmes, l’adieu du père à son fils qui le continuera, l’accablement des vieillards. Il dit bien d’autres choses encore, l’ambition des chefs, leur vanité, leurs querelles. Il dit encore la bravoure et la lâcheté, l’amitié, l’amour et la tendresse. Il dit le goût de la gloire qui tire les hommes à la hauteur des dieux. Ce poème où règne la mort dit l’amour de la vie et aussi l’honneur placé plus haut que la vie, et qui rend plus fort que les dieux. »
Dominique Venner
Le Choc de l’histoire, Via Romana, 2011
Le vrai héros, le vrai sujet, le centre de l’Iliade, c’est la force…
« Le vrai héros, le vrai sujet, le centre de l’Iliade, c’est la force. La force qui est maniée par les hommes, la force qui soumet les hommes, la force devant quoi la chair des hommes se rétracte. L’âme humaine ne cesse pas d’y apparaître modifiée par ses rapports avec la force ; entraînée, aveuglée par la force dont elle croit disposer, courbée sous la contrainte de la force qu’elle subit.
Ceux qui avaient rêvé que la force, grâce au progrès, appartenait désormais au passé, ont pu voir dans ce poème un document ; ceux qui savent discerner la force, aujourd’hui comme autrefois, au centre de toute histoire humaine, y trouvent le plus beau, le plus pur des miroirs. »
Simone Weil
L’Iliade ou le poème de la force, 1941, éditions de l’éclat, coll. Éclats, 2014
Avec le feu de la volonté, l’idée courtoise…
« Avec le feu de la volonté, l’idée courtoise de l’amour, la quête de la sagesse et le sens tragique de la destinée, l’un des traits natifs de l’Europe est l’harmonie entre le clan, la cité et la libre individualité, affirmée déjà au temps de la féodalité achéenne. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
Homère est nouveau ce matin…
« Homère est nouveau ce matin et rien n’est peut-être aussi vieux que le journal d’aujourd’hui. »
Charles Péguy
Notes sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne, Les Cahiers de la Quinzaine, XV‑8, 1914, in Œuvres en prose complètes, Tome III, éditions Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1992
Au-dessus de la guerre du Péloponnèse se lève…
« Au-dessus de la guerre du Péloponnèse se lève ce type parfait et plein, l’hoplite, l’homme pesamment armé qui ramasse solidement sur lui toute la substance de la cité, qui transporte là où il se bat un fragment authentique de sa muraille, ou qui même, et plus purement, est, comme le citoyen de Sparte, la seule muraille qu’elle juge digne de la défendre. »
Albert Thibaudet
La campagne avec Thucydide, 1922
L’étincelant Hector s’élance à l’intérieur…
« L’étincelant Hector s’élance à l’intérieur. Son visage est semblable à la rapide nuit. Il brille de l’éclat terrible de l’airain qui lui couvre le corps ; ses mains tiennent deux lances. Personne sauf un dieu, n’oserait l’affronter quand il franchit la porte. Un feu brûle en ses yeux. Se tournant vers la foule, il ordonne aux Troyens de passer la muraille. Ils écoutent sa voix : les uns, tout aussitôt, franchissent le rempart, tandis que d’autres vont se répandre à travers les portes bien construites. Vers leurs navires creux les Danaens s’enfuient, cependant que s’élève un tumulte sans fin. »
Homère
Iliade, Chant XII, Les Troyens franchissent le rempart, vers 800 – 725 avant notre ère
L’harmonie invisible vaut mieux que…
« L’harmonie invisible vaut mieux que celle qui est visible. »
Héraclite
Fragments, 54, 576 – 480 av. notre ère, trad. Jean-François Pradeau, éditions Garnier-Flammarion, 2018
Les Dieux n’accordent aucune récompense. C’est l’éthique…
« Les Dieux n’accordent aucune récompense. C’est l’éthique de l’honneur qui commande de transmettre un nom sans tâche, d’être fidèle à la parole donnée et de respecter les contrats. Violer ceux-ci n’est pas pécher, mais commettre une faute qui se paie toujours au prix fort. La faute suprême est celle que les Grecs nomment hybris : la démesure, dictée par l’orgueil, qui pousse l’aveugle à aller à l’encontre de l’ordre cosmique. Les plus terribles exemples d’hybris ne sont-ils pas aujourd’hui ces totalitarismes qui, à force de vouloir « changer l’homme », n’ont fait que l’avilir ? »
Christopher Gérard
Parcours païen, Éditions L’Âge d’Homme, 2000
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