« Mais l’agriculture est sainte ; elle est la mère nourrice de l’homme, et celui qui sème un grain de blé fait une action agréable aux dieux. »
Théophile Gautier
Le Roman de la momie, 1858, éditions Le Livre de poche, coll. Classiques, 2022
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« Mais l’agriculture est sainte ; elle est la mère nourrice de l’homme, et celui qui sème un grain de blé fait une action agréable aux dieux. »
Théophile Gautier
Le Roman de la momie, 1858, éditions Le Livre de poche, coll. Classiques, 2022
« Les montagnes, chargées de neiges indestructibles, étaient des voies lactées toutes proches de mon âme ; et, au-delà du cliquetis et de la rumeur de la colonne, je percevais un silence plus pénétrant que celui de mes livres. O théologiens, vous ignorez que vous êtes aussi des poètes et que vous hantez les mêmes sommets éternels où par les belles nuits le haut vers lyrique vient accomplir vos balbutiements essentiels ! »
Pierre Drieu la Rochelle
L’homme à cheval, 1943, éditions Gallimard, coll. Folio, 1973
« Dans le silence de la nuit funèbre, écartant les mains jointes de leurs gisants de pierre, les preux de la Table Ronde et les compagnons de Saint Louis, les premiers combattants tombés à la prise de Jérusalem et les derniers fidèles du petit roi lépreux, toute l’assemblée des rêves de la chrétienté regardait, de ses yeux d’ombre, monter les flammes qui allaient traverser les siècles, vers cette forme enfin immobile, qui devenait le corps brûlé de la chevalerie. »
André Malraux
Discours prononcé à Rouen à l’occasion des fêtes de Jeanne d’Arc, le 31 mai 1964
« Les tableaux de la création que l’on découvre du sommet des montagnes augmentent dans le cœur de l’homme le sentiment religieux ; à la vue de tant de merveilles, on se trouve naturellement disposé à adorer la main qui les tira du néant. Plus on s’élève vers le ciel, moins il semble que la prière ait d’espace à franchir pour arriver à Dieu : les anciens Perses sacrifiaient sur les hauteurs, et les Grecs avaient couronné de leurs temples les cimes de l’Olympe, du Cythéron et du Taygète. Les rochers des Alpes étaient consacrés par les divinités du Capitole ; mais si les Romains avaient un Jupiter Pœnnin sur le Saint-Gothard, ils n’y avaient pas un hospice : personne ne s’y enterrait vivant pour secourir le voyageur ; ce sont là les œuvres du christianisme. »
François-René de Chateaubriand
Sur le mont Valérien, 1819, Dufour, Mulat et Boulanger éditeurs, 1854
« Heureusement, la Fille aînée de l’Église n’est pas seule. La Providence s’est manifestée avec une force inhabituelle au cours de l’histoire de notre nation, depuis le baptême et le couronnement de Clovis, la sainteté de Louis IX, l’onction du sacre, l’ardente volonté de Louis XIII de consacrer la France à Notre-Dame de l’Assomption. Avec Jeanne d’Arc, le destin élira une personne humble, pour que la France puisse tenir ses promesses de fidélité. Une paysanne, sans expérience militaire ou politique, pour réaliser un double exploit inexplicable : chasser les ennemis du royaume en redonnant à tous les Français la dignité perdue et la foi. »
Louis Alphonse de Bourbon
Message de Monseigneur le Duc d’Anjou pour la Fête nationale de Jeanne d’Arc, legitimite.fr, 10 mai 2020
« Lorsque Jeanne d’Arc élève son étendard au ciel bleu, la France sait dans quelle direction diriger ses voix et ses prières. »
Louis Alphonse de Bourbon
Message de Monseigneur le Duc d’Anjou pour la Fête nationale de Jeanne d’Arc, legitimite.fr, 10 mai 2020
« Parmi ceux qui me liront, la plupart ne connaissent pas cette prière, mais certains s’en souviendront. Ce n’est pas une prière mièvre. Elle a le mérite d’être courte et d’en dire beaucoup en peu de mots, dans une langue claire. Mêlée au grondement du Talon, elle avait, si j’ose dire, de la gueule :
Seigneur Jésus, apprenez-nous,
À être généreux,
À vous servir comme vous le méritez,
À donner sans compter,
À combattre sans souci des blessures,
À nous dépenser sans attendre
D’autre récompense
Que celle de savoir
Que nous faisons votre sainte volonté.
C’est une prière de féodal adressée à son suzerain. On notera aussi le vouvoiement. Fermons la parenthèse. »
Jean Raspail
En canot sur les chemins d’eau du roi. Une aventure en Amérique, éditions Albin Michel, 2005
« Son christianisme était force et vie. Un éveil au sentiment religieux issu de la lâcheté, était à ses yeux chose lamentable. Un silencieux et cordial mépris l’animait à l’égard de la prolifération, aussi bien au front qu’à l’intérieur, du christianisme né de la peur et de la prière, fille de la panique, pratiquée par les poltrons. »
Walter Flex
Le pèlerin entre deux mondes (Der Wanderer zwischen beiden Welten), 1916, trad. Philippe Marcq, éditions ACE, 2020
« Leurs prières aux dieux n’avaient d’autre objet que ce si rare accord entre soi et soi, et, au milieu des urgences, entre soi et la Cité, ou, plus largement encore, entre soi, la Cité et les divinités sans calcul. Prier, ce n’était pas faire du monde le premier langage du Dieu unique ; c’était agir en sorte que le monde fut le premier sanctuaire des dieux pluriels, l’oratoire de leur diversité et, par là même, le réceptacle d’une collégialité civique en équilibre. »
Jean-François Gautier
À propos des Dieux. L’esprit des polythéismes, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2020
« À dire vrai, je ne sais pas très bien qui je prie et pourquoi. Je ne prie pas avec des mots. Je ne sais pas les prières que l’on récite habituellement. Je les ai oubliées depuis longtemps et quand j’ai voulu les réapprendre, je me suis aperçu qu’elles me gênaient. Tandis que silencieusement, sans prononcer la moindre parole, simplement comme ça, en marchant dans la forêt, l’hiver, j’ai l’impression d’être moi-même une prière où se mélangent des sentiments qui d’ordinaire ne m’effleurent pas et que je ne saurais même pas exprimer. J’en suis le premier surpris. Des choses qui en toute autre circonstance me sembleraient bêtes et convenues, comme l’appartenance à une famille, à une religion, à un pays, à une race, le respect de la parole donnée, l’exaltation d’un engagement, l’amour d’une mère pour son enfant, la pitié envers les morts, l’honneur de soi, la fidélité à un maître… »
Jean Raspail
Sire, Éditions de Fallois, 1991
« Et cette prière de Ségolène : “Ne rien dire ! Ne rien laisser supposer ! Qu’ils ne sachent jamais ! Qu’ils ne s’imaginent pas que nous sommes entrés dans leur ronde ! Qu’ils ne sautent pas à l’intérieur de nos murailles en poussant d’indécents cris de triomphes ! Qu’ils nous épargnent leur solidarité dégoûtante ! Que ce que nous sommes en ce moment et ce que nous faisons n’embellisse pars leurs amours misérables…” »
Jean Raspail
Le Jeu du roi, éditions Robert Laffont, 1976
« Feignant d’avoir reniflé des loups, ou des rôdeurs, ou toute autre créature malfaisante, le comte Frantz expédiait l’enfant jusqu’à la lisière de bouleaux qui marquait le fond du parc et qui lui semblait le bout du monde. “Vous planterez ce bâton, Tristan, disait-il, vous y poserez votre main droite, vous n’omettrez pas de fermer les yeux, puis vous réciterez cette prière que je vous incite à ne jamais oublier : Kouj Karassakal albasti jouïounachi kouj karassakal…, et ainsi vous nous sauverez. Le bâton-loup du petit homme nous a toujours protégé.” À l’enfant qui revenait, tremblant de peur, le visage blanc, mais ayant accompli sa mission, il disait ensuite : “Je suis fier de vous, Tristan, vous voilà un vrai guetteur de frontière, à présent.” »
Jean Raspail
Les royaumes de Borée, éditions Albin Michel, 2003