« On n’a pas besoin de morale quand on a déjà le sens du devoir. »
Alain de Benoist
L’exil intérieur. Carnets intimes, Krisis / éditions La Nouvelle Librairie, 2022
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« On n’a pas besoin de morale quand on a déjà le sens du devoir. »
Alain de Benoist
L’exil intérieur. Carnets intimes, Krisis / éditions La Nouvelle Librairie, 2022
« [Agésilas] est le seul homme, à mon sens, à avoir montré que, si la force physique vieillit, la vigueur morale des hommes de bien ignore la vieillesse. »
Xénophon
Agésilas, trad. Michel Casevitz, éditions Les Belles Lettres, 2008
« Les modernes, en effet, depuis Rousseau, s’imaginent qu’il existe une sorte de nature normale, à laquelle la culture et la religion seraient venues surajouter leurs faux problèmes… Cette illusion touchante peut les aider à vivre, mais non pas à comprendre leur vie. Car tous, tant que nous sommes, sans le savoir, menons nos vies de civilisés dans une confusion proprement insensée de religions jamais tout à fait mortes, et rarement tout à fait comprises et pratiquées ; de morales jadis exclusives mais qui se superposent ou se combinent à l’arrière-plan de nos conduites élémentaires ; de complexes ignorés mais d’autant plus actifs ; et d’instincts hérités bien moins de quelque nature animale que de coutumes totalement oubliées, devenues traces ou cicatrices mentales, tout inconscientes et, de ce fait, aisément confondues avec l’instinct. Elles furent tantôt des artifices cruels, tantôt des rites sacrés ou des gestes magiques, parfois aussi des disciplines profondes élaborées par des mystiques lointaines à la fois dans le temps et dans l’espace. »
Denis de Rougemont
L’amour et l’Occident, éditions Plon, 1939, rééditions, 1956, 1972, éditions 10⁄18, 2001
« À la morale du péché, cependant, on peut toujours opposer l’éthique de l’honneur. Dans l’éthique de l’honneur, on ne se repend de rien. Quand on a fait une faute, on en tire la leçon. On oublie souvent, mais l’on ne pardonne pas plus qu’on ne demande à être pardonné. Never explain, never complain. On ne s’explique pas, on ne se justifie pas. On ne se plaint pas, on ne se pose pas en victime, on ne cherche pas à faire un instrument de pouvoir d’une souffrance réelle ou supposée. On ne s’agenouille pas, on ne courbe pas la tête. On vit et on meurt debout. »
Alain de Benoist
« Mauvaise conscience », Éléments n°175, décembre-janvier 2019
« Mais il s’agit aussi d’abolir la nature humaine. L’homme est carnivore, donc prédateur, donc carnassier, donc agresseur, donc violeur en puissance. L’idéal serait qu’il devienne herbivore. On assiste à la condamnation des hommes, non seulement parce qu’ils sont des hommes, mais parce qu’ils s’obstinent, en manifestant leur attirance pour l’autre sexe, à témoigner du fait que l’espèce humaine est sexuée et qu’il y a en elle du masculin et du féminin. »
Alain de Benoist
« La passion neutre », Éléments n°170, février-mars 2018
« Tout comme les Grecs de l’Antiquité associaient l’esthétique et l’éthique, la morale selon le Hagakuré est déterminée par l’esthétique. Ce qui est beau doit être fort, brillant et débordant d’énergie. Tel est le premier principe ; le second, c’est que ce qui est moral doit être beau. Cela ne signifie pas qu’on doive apporter un soin excessif à son costume au point d’avoir l’air efféminé. Il s’agit plutôt d’instaurer entre la beauté et l’idéal moral la plus grande tension possible. Se farder pour dissimuler une indisposition se relie directement à la tradition du maquillage précédant le suicide rituel. »
Yukio Mishima
Le Japon moderne et l’éthique samouraï (Introduction to Hagakuré), 1967, trad. Émile Jean, éditions Gallimard, coll. Arcades, 1985
« Une période de décadence se reconnaît au déclin des valeurs morales qui permettent la survie d’une société. »
Ivan Blot
Les décadences dans l’histoire, deuxième opus du cycle de conférences sur « L’homme héroïque », 7 octobre 2015
« Lorsque la langue devient novlangue, certaines zones de la réalité deviennent inaccessibles. Les mots pour la saisir ne sont plus disponibles ou sont décrétés radioactifs. Pire encore : on ne peut y faire référence qu’à la manière d’un scandale moral. »
Mathieu Bock-Côté
L’Empire du politiquement correct, Les Éditions du cerf, 2019
« Si “réactionnaire” signifie être un amant des œuvres du passé, un amoureux de Chateaubriand et de Flaubert, ou si encore le mot renvoie à la gratitude qu’un homme éprouve envers l’héritage des siècles, la langue, la morale, envers le pays et le continent de ses ancêtres, alors oui je suis réactionnaire. »
Patrice Jean
Qu’un écrivain puisse être en paix avec son temps me paraît vraiment curieux, entretien au Figaro, par Eugénie Bastié, 29 septembre 2017
« Qu’est-ce qu’une démocratie qui sélectionne à l’avance les options politiques qui pourront être débattues publiquement, qui accorde des certificats de respectabilité aux uns et des contraventions morales aux autres, en plus d’interdire certains sujets sensibles ? »
Mathieu Bock-Côté
L’Empire du politiquement correct, Les Éditions du cerf, 2019
« Nous en sommes arrivés, sans nous en rendre compte, à un régime où il n’est pas permis de penser incorrectement, et où il n’est pas permis non plus de vivre incorrectement. Comme le marxisme, la démocratie tient qu’il existe une vérité morale parce qu’elle croit comme le marxisme à un progrès de l’humanité et par conséquent à un sens de l’histoire. »
Maurice Bardèche
Sparte et les Sudistes, éditions Les Sept Couleurs, 1969
« [La novlangue] repose sur l’inversion du sens qui reflète l’inversion des valeurs sur laquelle se fonde justement l’idéologie du Système. Ainsi, par exemple, le mot « République » ne désigne-t-il plus de nos jours la souveraineté du peuple mais son contraire : la soumission à l’idéologie cosmopolite, au gouvernement des juges et à la loi des marchés. »
Jean-Yves Le Gallou (dir.)
Nouveau dictionnaire de novlangue, La novlangue revisitée (avant-propos), Polémia éditeur, 2013