« Le déracinement déracine tout, sauf le besoin de racines. »
Christopher Lasch
Culture de masse ou culture populaire ? (Mass Culture Reconsidered ?), in democracy, octobre 1981, éditions Flammarion, coll. Climats, 2001
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« Le déracinement déracine tout, sauf le besoin de racines. »
Christopher Lasch
Culture de masse ou culture populaire ? (Mass Culture Reconsidered ?), in democracy, octobre 1981, éditions Flammarion, coll. Climats, 2001
« Dans la pensée antique, on est de quelque part et l’on est de quelqu’un. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, Éditions des Équateurs, 2018
« Que retient-on de ces premiers chants de l’Odyssée ?
La vie nous impose des devoirs.
Il importe d’abord de ne pas transgresser la mesure du monde.
S’il faut réparer un forfait commis, il ne faut pas dévier de sa course ni renier les objectifs fixés.
Enfin, ne jamais oublier l’individu que l’on est, ni l’endroit d’où l’on vient, ni l’endroit où l’on va. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, Éditions des Équateurs, 2018
« Le pays n’est pas un slogan : ce n’est qu’un petit mot modeste, mais c’est aussi la poignée de terre où leur âme s’enracine. L’État, la nation sont des concepts flous, mais ils savent ce que pays veut dire. Le pays, c’est un sentiment que la plante est capable d’éprouver. »
Ernst Jünger
La Guerre notre Mère (Der Kampf als inneres Erlebnis), 1922, trad. Jean Dahel, éditions Albin Michel, 1934
« Il serait vain de se détourner du passé pour ne penser qu’à l’avenir. C’est une illusion dangereuse de croire qu’il y ait même là une possibilité. L’opposition entre l’avenir et le passé est absurde. L’avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien ; c’est nous qui pour le construire devons tout lui donner, lui donner notre vie elle-même. Mais pour donner il faut posséder, et nous ne possédons d’autre vie, d’autre sève, que les trésors hérités du passé et digérés, assimilés, recréés par nous. De tous les besoins de l’âme humaine, il n’y en a pas de plus vital que le passé. »
Simone Weil
L’enracinement, 1943, éditions Gallimard, 1949
« Contre la mondialisation, quintessence du non-lieu, qui pousse à la déterritorialisation et au délestage des attaches symboliques, le peuple des laissés-pour-compte plébiscite le lieu comme première composante du lien. Le village coutumier contre le village planétaire. Le village comme capital social et culturel protecteur à l’heure où l’État ne protège plus. Être, c’est habiter. Comprendre que personne n’échappe totalement à la marque des origines, à l’imprégnation de l’enfance et à la contagion des paysages. »
Patrick Buisson
La Cause du peuple, éditions Perrin, 2016
« L’assise de la France tient à ce dépôt millénaire, elle tient à ce qu’elle existe autant par des millions d’hommes vivants que par un milliard d’hommes morts. La vraie assise, la voilà. Quand on est du même champ, alors on est pour toujours du même temps. »
Philippe de Villiers
Les cloches sonneront-elles encore demain ?, Albin Michel, 2016
« Déception inattendue et cruelle : alors que l’on croyait le peuple naturellement attaché à l’émancipation (étant l’opprimé et la victime dans l’histoire, il ne pouvait être que complice de cette idéologie qui le délivrait), voilà qu’en masse il s’avise de jouer le traître et de prendre la défense de l’enracinement. Même déception que celle qui advint à Lénine en son temps. On ne se demande pas pourquoi cette félonie. Mais bien plutôt, on pense que l’on a affaire à un mauvais peuple, et l’élite commence à l’agonir d’injures en le décrivant comme un ramassis d’apostats. »
Chantal Delsol
Populisme, les demeurés de l’histoire, éditions du Rocher, 2015
« Le déracinement prépare le grand dérangement. Quand on ne s’accroche plus à rien, on risque d’être soufflé à la première tempête. Nous y sommes. »
Philippe de Villiers
Les cloches sonneront-elles encore demain ?, Albin Michel, 2016
« Naître sans héritage, grandir sans apanage, mourir sans lignage, c’est le lot de l’homme de passage, de l’homme sans ancrage. L’homme de rien. Qui ne trouve rien en arrivant, qui ne laisse rien en partant. Qui, finalement, n’aime rien. Rien que lui-même, ses pulsions et appétences. »
Philippe de Villiers
Les cloches sonneront-elles encore demain ?, Albin Michel, 2016
« La France n’est pas un espace aléatoire. Une terra nullius. On ne peut pas en disposer comme d’une feuille blanche. Le parchemin est déjà écrit. Il est chargé de signes, de cicatrices, de testaments, de belles intentions. Il vient enluminer nos pauvres vies. On ne traverse pas la France comme une plaine sablonneuse sans fin. On y séjourne en ses pérennités. »
Philippe de Villiers
Les cloches sonneront-elles encore demain ?, Albin Michel, 2016