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Citations sur l'armée

Les soldats qui vous disent qu’ils n’ont jamais connu la peur…

« Les sol­dats qui vous disent qu’ils n’ont jamais connu la peur vous mentent. Ou peut-être ont-ils tra­ver­sé la guerre en zom­bies. C’est l’incandescence qui porte le sol­dat, et ce cou­rage-là res­semble à une expé­rience mys­tique : pour que la lumière jaillisse, il faut bien qu’un peu de soi brûle et se consume. »

Hélie Denoix de Saint Marc
Les sen­ti­nelles du soir, édi­tions les arènes, 1999

Le courage est le vent qui nous porte…

« Le cou­rage est le vent qui nous porte vers les rivages les plus loin­tains ; c’est la clef de tous les tré­sors, le mar­teau qui forge les vastes empires, le bou­clier sans lequel aucune civi­li­sa­tion ne sau­rait durer. Le cou­rage, c’est l’enjeu illi­mi­té de sa propre per­sonne, c’est l’assaut que l’idée livre à la matière sans se sou­cier des consé­quences. Être cou­ra­geux, c’est être prêt à se faire cru­ci­fier pour une convic­tion, c’est affir­mer, même dans le der­nier fré­mis­se­ment des nerfs, même dans le der­nier sou­pir, l’idée dont on vivait et pour laquelle on meurt. Mau­dit soit le temps qui méprise le cou­rage et les hommes courageux ! »

Ernst Jün­ger
La Guerre notre Mère (Der Kampf als inneres Erleb­nis), 1922, trad. Jean Dahel, édi­tions Albin Michel, 1934

Les hommes des corps-francs sont les fils de la guerre…

« Les hommes des corps-francs sont les fils de la guerre, de la défaite et de la révo­lu­tion de novembre. Ils sont direc­te­ment appa­ren­tés aux ardi­ti de Fiume et aux squa­dristes qui sur­gissent un peu plus tard en Ita­lie, consti­tuant un type d’homme bien spé­ci­fique qu’on ne rever­ra plus. Ils ont été façon­nés d’abord par les com­bats des tran­chées de la guerre. Celle-ci avait trié entre les hommes que l’épreuve a ner­veu­se­ment ou mora­le­ment écra­sés, et ceux qui en sont sor­tis plus forts et plus durs qu’avant. Par­lant d’eux, Jün­ger les com­pa­re­ra aux lans­que­nets d’autrefois qui n’avaient plus d’autre patrie que leur dra­peau. Ce sont des hommes chez qui la guerre a abo­li toute dif­fé­rence sociale, les éga­li­sant selon un stan­dard sans sup­port avec celui de la vie civile. Ils ont rem­pla­cé les dis­tinc­tions de classe par celle de l’audace et du cou­rage. Et cette nou­velle échelle de valeurs, ils vou­dront plus tard la trans­po­ser dans la vie civile d’après-guerre. À leur façon ce sont des socia­listes. Mais leur socia­lisme est mili­taire, sans lien avec la recherche de la sécu­ri­té et du bon­heur maté­riel. Ils ne recon­naissent plus d’autre hié­rar­chie que celle du mérite. Tous par­tagent la même foi dans le pou­voir de la volon­té et un goût évident pour les méthodes expéditives.
En eux ne se résume sans doute pas toute l’essence du fas­cisme et du natio­nal-socia­lisme, mais ils en portent une part fon­da­trice dans la mesure où ils incarnent la révolte la plus radi­cale contre le monde bour­geois de leur temps. »

Domi­nique Venner
Le Siècle de 1914 : Uto­pies, guerres et révo­lu­tions en Europe au XXe siècle, édi­tions Pyg­ma­lion, coll. His­toire, 2006

Il n’y a de véritable égalité que dans l’esclavage…

« Il n’y a de véri­table éga­li­té que dans l’esclavage, et de liber­té que dans une hié­rar­chie. Il n’y a de fra­ter­ni­té que celle des armes. »

Ghis­lain de Diesbach
Petit dic­tion­naire des idées mal reçues, édi­tions Via Roma­na, 2009

L’heure est au parler vrai, entre soldats qui vont au feu…

« L’heure est au par­ler vrai, entre sol­dats qui vont au feu. Les mâchoires sont cris­pées, les phrases sont courtes, les regards directs. Demain, nous aurons des morts et des bles­sés, mais il fau­dra pour­suivre, tirer, pous­ser nos hommes. C’est le rôle des offi­ciers et des sous-offi­ciers. […] Il leur fau­dra ne pas lâcher, ne pas subir. Il leur fau­dra la volon­té, celle qui fait la dif­fé­rence, celle qui fait plier l’adversaire, celle qui entraîne les hommes mal­gré la mort du voi­sin, les cris des blessés. »

Géné­ral Ber­nard Barrera
Opé­ra­tion Ser­val, Notes de guerre — Mali 2013, édi­tions du Seuil, 2015

Non seulement un homme, un chef…

« Je me levai, tout entier. […] Qu’est-ce qui sou­dain jaillis­sait ? Un chef. Non seule­ment un homme, un chef. Non seule­ment un homme qui se donne, mais un homme qui prend. Un chef, c’est un homme à son plein ; l’homme qui donne et qui prend dans la même éja­cu­la­tion. J’étais un chef. Je vou­lais m’emparer de tous ces hommes autour de moi, m’en accroître, les accroître par moi et nous lan­cer tous en bloc, moi en pointe, à tra­vers l’univers. »

Pierre Drieu la Rochelle
La Comé­die de Char­le­roi, 1934, édi­tions Gal­li­mard, coll. L’Imaginaire, 1996

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