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Thème

Citations sur la barbarie

Les mêmes esprits qui s’étaient estimés assez forts…

« Les mêmes esprits qui s’étaient esti­més assez forts pour tran­cher les liens de l’antique reli­gion des ancêtres étaient à ce point asser­vis par le sor­ti­lège d’idoles bar­bares. L’image qu’ils offraient d’eux-mêmes dans leur aveu­gle­ment était plus répu­gnante que l’ivresse que l’on voit dans le plein jour. Alors qu’ils pen­saient prendre leur vol et s’en fai­saient gloire, ils se vau­traient dans la poussière. »

Ernst Jün­ger
Sur les falaises de marbre (Auf den Mar­mork­lip­pen) 1939, trad. Hen­ri Tho­mas, édi­tions Gal­li­mard 1942, coll. L’I­ma­gi­naire, 2017

Notre refus de la transmission…

« Notre refus de la trans­mis­sion a engen­dré ce qui res­semble par­fois à une socié­té d’en­fants sau­vages. Déve­lop­pe­ment des inci­vi­li­tés, dis­ten­sion de tous les liens, consu­mé­risme irres­pon­sable, dif­fi­cul­tés quo­ti­diennes dans la vie en col­lec­ti­vi­té, échec de l’in­ser­tion sociale et de l’en­ga­ge­ment citoyen, rup­ture du dia­logue entre les géné­ra­tions, explo­sion de la délin­quance… Par­tout, nous voyons l’homme dégra­dé, inso­ciable, gros­sier” — par­tout, nous voyons l’homme inhu­main. Au cœur de nos pays déve­lop­pés”, nous avons le sen­ti­ment de voir resur­gir la bar­ba­rie. Et nous n’ar­ri­vons pas à nous l’expliquer. »

Fran­çois-Xavier Bellamy
Les Déshé­ri­tés ou l’urgence de trans­mettre, édi­tions Plon, 2014

L’autre grand défaut de notre temps

« L’autre grand défaut de notre temps, après la fausse liber­té, est le refus de la dif­fé­rence, ce qui va logi­que­ment ensemble. Le refus de la dif­fé­rence, entre bien et mal, entre vie et mort, entre jeu­nesse et vieillesse, entre san­té et mala­die, entre races et entre sexes. Rien à voir avec la supé­rio­ri­té. C’est au Musée de l’homme, à l’école du Pr Rivet que j’ai appris à recon­naître sur un crâne, la race, le sexe et l’âge du mort. Atten­tion. L’absence de dif­fé­rence s’appelle l’indifférence. La bar­ba­rie par l’indifférence existe aussi. »

Jean-Fran­çois Deniau
His­toires de cou­rage, édi­tions Plon, 2000

Au beau milieu d’une civilisation soi-disant raffinée…

« Au beau milieu d’une civi­li­sa­tion soi-disant raf­fi­née, au point de pas­ser pour déca­dente, une géné­ra­tion retrouve tout à coup le culte pri­mi­tif du sac­cage, les convul­sions des danses pro­fanes, l’amour du bruit et du sang, une espèce d’héroïsme bar­bare. »

Jean-René Hugue­nin
« Une autre jeu­nesse », maga­zine Réa­li­tés, 1961, réédi­tion dans Jean-René Hugue­nin en col­lec­tion Bou­quins, 2022

Dans le courant des IXe et Xe siècles, les invasions barbares…

« Dans le cou­rant des IXe et Xe siècles, les inva­sions bar­bares sur le ter­ri­toire de l’ancienne Gaule avaient mul­ti­plié mas­sacres et des­truc­tions : hordes sau­vages se suc­cé­dant les unes aux autres comme les flots écu­meux d’un Océan démon­té ; inva­sions sar­ra­sines qui couvrent le Midi de la France, tan­dis que les Hon­grois foulent les marches de l’Est. Par les fleuves arrivent les Nor­mands, jus­qu’au centre du pays, « nageant par l’Océan en manière de pirates ». « Ces étran­gers, écrit le chro­ni­queur Richer, se livraient aux plus cruels sévices ; ils sac­ca­geaient villes et vil­lages et rava­geaient les champs ; ils brû­laient les églises ; puis ils repar­taient en emme­nant une foule de cap­tifs ». Dans le cou­rant des IXe et Xe siècles de notre ère, toutes les villes de France furent détruites : toutes. Ima­gine-t-on les égor­ge­ments, les dépré­da­tions que contient un pareil fait ? […] Alors se fit, dans l’anarchie, le tra­vail de recons­truc­tion sociale où se for­ma la nation fran­çaise ; elle se for­ma autour de la seule force orga­ni­sée qui fût demeu­rée intacte, sous le seul abri que rien ne peut ren­ver­ser, parce qu’il a ses fon­de­ments dans le cœur humain : la famille. Par­mi la tour­mente, la famille se for­ti­fia, elle prit plus de cohé­sion. Autour du chef de famille, « cap d’hostel » diront les méri­dio­naux, se grou­pèrent les reje­tons des branches cadettes. Ain­si la famille gran­dit, devint un petit État. De géné­ra­tion en géné­ra­tion, elle accrut son action sociale jus­qu’à en faire une action poli­tique et avec le temps, de grande enver­gure ; tant et tant qu’elle en arri­va à for­mer l’État lui-même par la trans­for­ma­tion pro­gres­sive en ins­ti­tu­tions publiques de ses ins­ti­tu­tions pri­vées. Telle a été l’origine à la fois humble et gran­diose, simple et magni­fique, modeste et glo­rieuse, de ce qu’on appelle aujourd’­hui la France. Ce tra­vail immense et d’une inima­gi­nable puis­sance et acti­vi­té, se fit dans le cou­rant des IXe-XIe siècles, les plus grands de notre his­toire. Au XIIe siècle, la France est faite par des ins­ti­tu­tions que le peuple s’est don­nées lui-même, pui­sant leur sève dans son propre sang : chaque détail en répond à ses fins, chaque ins­ti­tu­tion a son but, tan­dis que la pra­tique, en ses mani­fes­ta­tions mul­tiples et diverses, s’adapte natu­rel­le­ment au génie national. »

Frantz Funck-Bren­ta­no
La Renais­sance, édi­tions Fayard, 1935

Des temps sans art ni philosophie dignes…

« Des temps sans art ni phi­lo­so­phie dignes de ce nom peuvent encore être des ères de force ; ce sont les Romains qui nous l’ont appris. »

Oswald Spen­gler
Écrits his­to­riques et phi­lo­so­phiques. Pen­sées, édi­tions Coper­nic, 1980

Bien sûr, certains facteurs contribuent au malaise…

« Bien sûr, cer­tains fac­teurs contri­buent au malaise gran­dis­sant qui tra­verse notre socié­té ; mais ni les ten­sions éco­no­miques, ni le dis­cré­dit poli­tique, ni les dif­fi­cul­tés d’intégration n’expliquent à eux seuls cet « ensau­va­ge­ment » lar­ge­ment consta­té et décrit. Nous ne voyons pas qu’il pro­vient essen­tiel­le­ment d’une rup­ture de la trans­mis­sion, d’un aban­don de notre propre civi­li­sa­tion — dont tous les symp­tômes de la crise ne sont que des consé­quences, proches ou loin­taines. Nous ne vou­lons pas voir que l’enjeu est d’abord cultu­rel. Comme si une géné­ra­tion qui s’est inter­dit de trans­mettre ne par­ve­nait pas à com­prendre que, en refu­sant de faire des héri­tiers, en pri­vant ses enfants de la culture qu’elle avait reçue, elle pre­nait le risque de les déshé­ri­ter d’eux-mêmes — de les déshé­ri­ter de leur propre huma­ni­té. Nous nous sommes pas­sion­nés pour le doute car­té­sien et l’universelle cor­ro­sion de l’esprit cri­tique, deve­nus des fins en eux-mêmes ; nous avons pré­fé­ré, avec Rous­seau, renon­cer à notre posi­tion d’adultes pour ne pas entra­ver la liber­té des enfants ; nous avons repro­ché à la culture d’être dis­cri­mi­na­toire, comme Bour­dieu, et nous avons contes­té la dis­ci­pline qu’elle repré­sen­tait. Et nous avons fait naître, comme il aurait fal­lu le pré­voir, « des sau­vages faits pour habi­ter dans les villes ». »

Fran­çois-Xavier Bellamy
Les Déshé­ri­tés ou l’urgence de trans­mettre, édi­tions Plon, 2014

Tant que ne se concrétise pas le péril d’une invasion…

« Tant que ne se concré­tise pas le péril d’une inva­sion ou d’une dis­pa­ri­tion par assi­mi­la­tion ou métis­sage, les peuples n’ont aucune rai­son de se méfier des étran­gers. Bien au contraire, ils les reçoivent dans le res­pect des lois de l’hospitalité. Tout change évi­dem­ment du jour où ils découvrent que l’hôte en pro­fite pour leur prendre leur femme ou leur fille, rafler leur bétail, les chas­ser de leur mai­son et s’emparer peut-être de l’âme de leur fils. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

L’homme moderne, l’homme de la technique, obsédé par son efficience…

« L’homme moderne, l’homme de la tech­nique, obsé­dé par son effi­cience, les objec­tifs à atteindre, n’a pour uni­vers men­tal que ce qui est subor­don­né à cette effi­ca­ci­té. Beau­té, sagesse, poé­sie, sont subal­ternes, à moins d’être mon­nayables. La tyran­nie de l’efficience débouche sur l’invivable, sur une nou­velle bar­ba­rie sans la san­té des bar­bares : la ville qui n’est pas une ville, la domi­na­tion de l’argent, le sac­cage de la nature et la mani­pu­la­tion du vivant. À force de cal­cu­ler, l’homme ren­contre l’incalculable. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Le monde devient inhumain lorsqu’il est emporté…

« Le monde devient inhu­main lorsqu’il est empor­té dans un mou­ve­ment où ne sub­siste aucune espèce de permanence. »

Han­nah Arendt
Condi­tion de l’homme moderne (The Human Condi­tion), 1958, trad. Georges Fra­dier, édi­tions Cal­mann-Lévy, 2018

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