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Thème

Citations d'un auteur allemand

Les institutions telles que mariage, famille, travail, droit…

« Les ins­ti­tu­tions telles que mariage, famille, tra­vail, droit, science etc., avec tous les dis­po­si­tif affé­rents, res­semblent au lan­gage dans la mesure où elles pro­duisent l’automatisme d’une entente mutuelle et préa­lable, qui rend pos­sible, dans le cadre de leurs limites et règles, tous les raf­fi­ne­ments, enri­chis­se­ments et appro­fon­dis­se­ments ima­gi­nables des thèmes qu’on peut y enfour­ner. […] Nulle part ailleurs il n’est de « nature » sous-jacente à la super­struc­ture ins­ti­tu­tion­nelle, et de « noblesse » encore moins : mais des contraintes, des agres­sions, du « vécu » et un lais­ser-aller de soi-même pro­pre­ment inex­cu­sable. L’humain ne sait pas ce qu’il est, d’où vient qu’il ne peut se réa­li­ser lui-même direc­te­ment, il doit entrer en média­tion avec lui-même par le biais des ins­ti­tu­tions. Oppo­si­tions et ten­sions n’ont nul besoin d’être conci­liées, mais d’être ins­ti­tu­tion­na­li­sées, pour mieux en débattre selon les règles, et contre le choc sur­puis­sant du car­na­val éga­li­taire qui se pré­tend sou­ve­rain, on ne trou­ve­ra pro­tec­tion qu’au sein des amé­na­ge­ments sus­cep­tibles d’être défendus. »

Arnold Geh­len
Morale et hyper­mo­rale, trad. Fran­çois Pon­cet, Paris, Kri­sis, 2023

S’il subsiste une culture digne de ce nom…

« S’il sub­siste une culture digne de ce nom, c’est parce que des jeunes gens gran­dissent au sein d’institutions rai­son­nables, qu’un long pas­sé de suc­cès rend légi­times ; faute de quoi des legs irrem­pla­çables seront dila­pi­dés : la dis­ci­pline, la patience, l’évidence, et des inhi­bi­tions qu’on ne sau­rait jus­ti­fier logi­que­ment, mais que l’on peut sup­pri­mer, avant d’être for­cé de les réta­blir par la vio­lence. »

Arnold Geh­len
Morale et hyper­mo­rale, trad. Fran­çois Pon­cet, Paris, Kri­sis, 2023

Le Léviathan prend de plus en plus les allures d’une vache à lait…

« Le Lévia­than prend de plus en plus les allures d’une vache à lait, ses fonc­tions d’auxiliaire de pro­duc­tion, légis­la­teur social et gui­chet de ver­se­ment prennent le pas sur les autres, on a ouvert si grand les portes à l’éthos huma­ni­ta­ro-eudé­mo­niste que celui du ser­vice et du devoir, apa­nage de l’institution, a com­plè­te­ment dis­pa­ru du lan­gage public et des codes des mass-médias, et n’y sus­cite plus guère que l’hilarité. »

Arnold Geh­len
Morale et hyper­mo­rale, trad. Fran­çois Pon­cet, Paris, Kri­sis, 2023

Est diabolique celui qui instaure le règne du mensonge…

« Est dia­bo­lique celui qui ins­taure le règne du men­songe et contraint d’autres humains à y demeu­rer. Cela va plus loin que la flé­tris­sure d’une relé­ga­tion spi­ri­tuelle, on ins­taure là le règne du monde à l’envers, où l’Antéchrist porte le masque du Rédemp­teur, comme dans la fresque de Signo­rel­li sur les murs d’Orvieto. Le diable n’est pas celui qui tue, il est Dia­bo­los, le calom­nia­teur, il est le dieu pour qui le men­songe n’est pas pleu­tre­rie, comme il l’est chez l’homme, mais pou­voir sou­ve­rain. Il fait crou­ler le der­nier ori­fice lais­sé au déses­poir, la connais­sance, il ins­ti­tue l’empire de l’insane, car il faut être dément pour faire du men­songe sa demeure. »

Arnold Geh­len
Morale et hyper­mo­rale, trad. Fran­çois Pon­cet, Paris, Kri­sis, 2023

Recevoir la vocation, ce n’est pas seulement recevoir un cadeau ou un ordre…

« Rece­voir la voca­tion, ce n’est pas seule­ment rece­voir un cadeau ou un ordre, c’est aus­si assu­mer une sorte de culpa­bi­li­té, de même qu’un sol­dat qu’on fait sor­tir du rang pour le nom­mer offi­cier est d’autant plus digne de cette pro­mo­tion qu’il la paye en se sen­tant en dette, en ayant même mau­vaise conscience vis-à-vis de ses camarades. »

Her­mann Hesse
Le Jeu des perles de verre (Das Glas­per­len­spiel), 1943, trad. Jacques Mar­tin, Cal­mann-Lévy édi­teur, 1955

L’insécurité et le caractère frelaté de la vie intellectuelle…

« L’insécurité et le carac­tère fre­la­té de la vie intel­lec­tuelle de cette époque qui, à bien des égards, fai­sait pour­tant montre ailleurs d’énergie et de gran­deur, s’expliquent aujourd’hui à nos yeux comme un symp­tôme de l’épouvante qui sai­sit l’esprit lorsque, au terme d’une ère de triomphe et de pros­pé­ri­té appa­rents, il se trou­va sou­dain en face du néant, d’une grande détresse maté­rielle, d’une période d’orages poli­tiques et de guerres, en proie du jour au len­de­main à la défiance de soi, dou­tant de sa force et de sa digni­té, voire de son existence. »

Her­mann Hesse
Le Jeu des perles de verre (Das Glas­per­len­spiel), 1943, trad. Jacques Mar­tin, Cal­mann-Lévy édi­teur, 1955

Nous voyons dans la musique classique l’essence et la somme de notre culture…

« Nous voyons dans la musique clas­sique l’essence et la somme de notre culture, car elle est son geste et sa mani­fes­ta­tion la plus évi­dente et la plus révé­la­trice. Nous pos­sé­dons en elle l’héritage de l’Antiquité et du chris­tia­nisme, un esprit de pié­té sereine et cou­ra­geuse, une morale d’un che­va­le­resque inéga­lable. Car c’est en fin de compte le sens d’une morale que revêt toute mani­fes­ta­tion clas­sique de culture, l’abrégé en un geste d’un idéal du com­por­te­ment humain. »

Her­mann Hesse
Le Jeu des perles de verre (Das Glas­per­len­spiel), 1943, trad. Jacques Mar­tin, Cal­mann-Lévy édi­teur, 1955

Les dieux païens eux-mêmes vivent encore aujourd’hui…

« Les dieux païens eux-mêmes, que nous ne trai­tons plus que de risibles images, vivent encore aujourd’hui ; ils n’ont peut-être pas toute leur puis­sance d’autrefois, mais ils en ont encore plus que les hommes, et je ne vou­drais jamais en mal parler. »

Achim von Arnim
Les Héri­tiers du Majo­rat, trad. Théo­phile Gau­tier fils, Contes bizarres, Lévy frères édi­teurs, 1856

Le plus insupportable dans une société de masse…

« Ce qui est le plus insup­por­table dans une socié­té de masse, ce n’est pas (ou du moins pas essen­tiel­le­ment) le nombre de gens qui la com­posent, mais le fait que l’espace entre eux a per­du sa capa­ci­té de les réunir, de les relier les uns aux autres et en même temps de les dis­tin­guer. »

Han­nah Arendt
Condi­tion de l’homme moderne (The Human Condi­tion), 1958, trad. Georges Fra­dier, édi­tions Cal­mann-Lévy, 2018

Sont purs tous les sentiments qui vous saisissent et vous élèvent…

« Sont purs tous les sen­ti­ments qui vous sai­sissent et vous élèvent ; impur, le sen­ti­ment qui ne s’empare que d’un seul aspect de votre être et, ain­si, vous déchire. Tout ce que vous pou­vez pen­ser eu égard à votre enfance est bien. Tout ce qui fait de vous plus que ce que vous avez été jusque-là dans vos meilleurs moments est juste. Toute élé­va­tion est bonne lorsqu’elle par­court tout votre sang, lorsqu’elle n’est point ivresse, lorsqu’elle n’est pas trouble mais joie de part en part transparente. »

Rai­ner Maria Rilke
Lettres à un jeune poète (Briefe an einen jun­gen Dich­ter), 1929, trad. Marc Buhot de Lau­nay, édi­tions Gal­li­mard, coll. Poé­sie, 1993

Vous rappelez vous à quel point cette vie a voulu sortir de l’enfance…

« Vous rap­pe­lez vous à quel point cette vie a vou­lu sor­tir de lenfance, aspi­rant aux « grandes choses » ? Je constate aujourd’hui que, à par­tir des grandes choses, elle conti­nue d’aspirer aux plus grandes. C’est pour­quoi elle ne ces­se­ra pas d’être dif­fi­cile, mais c’est aus­si pour­quoi elle ne ces­se­ra de croître. »

Rai­ner Maria Rilke
Lettres à un jeune poète (Briefe an einen jun­gen Dich­ter), 1929, trad. Marc Buhot de Lau­nay, édi­tions Gal­li­mard, coll. Poé­sie, 1993

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