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Auteur

Alain de Benoist

Né en 1943, écrivain français, journaliste, essayiste, conférencier, philosophe, Alain de Benoist a publié plus de 100 livres et plus de 2000 articles, aujourd'hui traduits dans une quinzaine de langues. Ses domaines de prédilection sont la philosophie politique et l'histoire des idées, mais il est aussi l'auteur de nombreux travaux portant notamment sur l'archéologie, les traditions populaires, l'histoire des religions ou les sciences de la vie. Il est considéré comme l’inspirateur du mouvement intellectuel dit de la « Nouvelle droite », même s’il récuse ce terme parce qu’il le trouve trop équivoque. 

Découvrez 71 citations d’Alain de Benoist

La radicalité implique de chercher toujours à comprendre plus loin…

« La radi­ca­li­té […] implique de cher­cher tou­jours à com­prendre plus loin, en remon­tant à la racine (radix) – à la chose même (zur Sache selbst, disait Hei­deg­ger en se réfé­rant à Hus­serl) – e à en tirer les consé­quences. Être radi­cal, ce n’est pas seule­ment refu­ser le com­pro­mis, c’est s’intéresser aux causes loin­taines plus qu’aux effets immé­diats, déduire d’une posi­tion quel­conque les conclu­sions logiques qui en dérivent (si l’on sou­tient telle posi­tion, alors on ne peut pas sou­te­nir telle autre, mais on doit en revanche admettre une troi­sième dans tel autre domaine), cher­cher à connaître la nature d’une thé­ma­tique en éta­blis­sant sa généa­lo­gie, c’est-à-dire en remon­tant à ses ori­gines. Don­ner aux choses une dimen­sion de pro­fon­deur qui est consti­tu­tive de la pen­sée. La recherche des prin­cipes pre­miers, la médi­ta­tion sur les choses ultimes font par­tie de la radi­ca­li­té. Ce qui exige d’être intel­lec­tuel­le­ment struc­tu­ré. »

Alain de Benoist
Mémoire vive, entre­tiens avec Fran­çois Bous­quet, édi­tions de Fal­lois, 2012

La pensée se forme et s’informe à partir de rencontres, de lectures…

« Elle [la pen­sée] se forme et s’informe à par­tir de ren­contres, de lec­tures, de maîtres accep­tés et dépas­sés, de thé­ma­tiques explo­rées et reje­tées, comme de la dis­pu­ta­tio que ces diverses expé­riences engendrent. Dans la pai­deia clas­sique, tout théo­ri­cien” est lui-même d’abord un héri­tier, étape indis­pen­sable à son éman­ci­pa­tion future. »

Alain de Benoist
Mémoire vive, entre­tiens avec Fran­çois Bous­quet, édi­tions de Fal­lois, 2012

Le conservatisme reçoit dès lors une définition substantielle…

« L’usage de ce concept va de pair avec une annexion de l’idée de révo­lu­tion : révo­lu­tion natio­nale”, révo­lu­tion conser­va­trice”, révo­lu­tion alle­mande”. Le conser­va­tisme reçoit dès lors une défi­ni­tion sub­stan­tielle : il se rap­porte à un conte­nu pré­cis, et non plus à une atti­tude géné­rale, la ques­tion des moyens deve­nant de ce fait secon­daire. La conclu­sion des néo­con­ser­va­teurs est que seule une révo­lu­tion peut res­ti­tuer ce qui mérite d’être conser­vé. Conser­va­tisme” ne signi­fie plus défense de l’ordre en place, mais défense de ce qui a de la valeur, fût-ce au prix d’un bou­le­ver­se­ment total de la socié­té. »

Alain de Benoist
Quatre figures de la Révo­lu­tion Conser­va­trice alle­mande, Les Amis d’Alain de Benoist, 2014

Il semble qu’un style de vie fondée sur l’idée de risque…

« Il semble qu’un style de vie fon­dée sur l’idée de risque (l’« aven­ture ») ou la notion de ser­vice est aujourd’hui sans écho […] La vraie rai­son de la dis­pa­ri­tion de la peine capi­tale est la géné­ra­li­sa­tion de l’idée selon laquelle l’homme n’est pas res­pon­sable de lui-même, jointe à l’idée que la jus­tice ins­ti­tuée n’a rien à voir avec la sym­bo­lique de la ven­geance. […] En l’état actuel des choses, une majo­ri­té de Fran­çais refu­se­rait de se battre pour défendre sa liber­té. Nous sommes, en d’autres termes, dans une socié­té qui pense que rien n’est pire que la mort, et notam­ment pas l’esclavage. L’inconvénient est que ce type de socié­té finit tou­jours par mou­rir. Après avoir été esclave. »

Alain de Benoist
Orien­ta­tions pour des années déci­sives, édi­tions Le Laby­rinthe, 1982

Appartenir à l’aristocratie, cela ne consiste pas à bénéficier…

« Appar­te­nir à l’aristocratie, cela ne consiste pas à béné­fi­cier de plus de pri­vi­lèges ou de droits sup­plé­men­taires, mais à s’imposer plus de charges, à se faire une idée plus haute de ses devoirs, à se sen­tir plus res­pon­sable que les autres. Se com­por­ter de manière noble, de quelque milieu social que l’on pro­vienne, c’est n’être jamais satis­fait de soi, ne jamais rai­son­ner en termes d’utilité. Beau­té de la gra­tui­té, beau­té de la dépense inutile”, beau­té du geste. »

Alain de Benoist
Mémoire vive, entre­tiens avec Fran­çois Bous­quet, édi­tions de Fal­lois, 2012

Nous sommes entrés dans un monde où tout ce qui…

« Nous sommes entrés dans un monde où tout ce qui était solide et durable est deve­nu tran­si­toire et insi­gni­fiant. Un monde de flux et de reflux, rele­vant d’une sorte de logique mari­time” et liquide. Les types humains qui pré­do­minent sont ceux du nar­cis­sique imma­ture, de l’arriviste for­ce­né, de l’imposteur satis­fait. Mélange d’intolérance sec­taire et d’hédo­nisme de bas niveau sur fond d’idées fausses et d’hygiénisme puri­tain. La constante pro­gres­sion de l’inculture me désole éga­le­ment. L’inculture n’est certes pas nou­velle. Sans doute était-elle-même plus répan­due dans le pas­sé qu’elle ne l’est aujourd’hui, mais au moins ce n’étaient pas les incultes qui don­naient le ton. »

Alain de Benoist
Mémoire vive, entre­tiens avec Fran­çois Bous­quet, édi­tions de Fal­lois, 2012

Le militantisme est une école…

« Le mili­tan­tisme est une école, et l’une des meilleures qui puissent être. C’est une école de dis­ci­pline et de tenue, d’exaltation et d’enthousiasme, une école de don de soi. C’est aus­si un creu­set d’ami­tié comme il y en a peu : avoir mili­té ensemble crée des liens qui per­durent dans le temps et, par­fois, triomphent de tout. […] Cela dit, c’est aus­si une école dont il faut savoir sor­tir […]. Le mili­tan­tisme a aus­si ses limites. Il a ses aspects néga­tifs. Le mili­tant n’est pas seule­ment quelqu’un qui se donne à fond, ce qui est une bonne chose. C’est aus­si un par­ti­san dans le mau­vais sens du terme. Il répète un caté­chisme, il se réfère à un nous” col­lec­tif qui le dis­pense de toute pen­sée per­son­nelle. Le bon mili­tant” est un true beli­vier, qui pré­fère les réponses aux ques­tions parce qu’il a besoin de certitudes. »

Alain de Benoist
Mémoire vive, entre­tiens avec Fran­çois Bous­quet, édi­tions de Fal­lois, 2012

Le libéralisme, étant le régime qui, à la fois, sécrète…

« Le libé­ra­lisme, étant le régime qui, à la fois, sécrète l’inégalité et fait de sa détes­ta­tion même le fon­de­ment théo­rique de sa légi­ti­mi­té, pré­sente un carac­tère « schi­zo­phré­nique » et une impuis­sance consti­tu­tive. C’est la rai­son pour laquelle les poli­ti­ciens libé­raux n’ont jamais rien à oppo­ser à leurs cri­tiques socia­listes, sinon une plus grande effi­cience, c’est-à-dire, en clair, l’assurance de mieux réus­sir qu’eux dans la réa­li­sa­tion des mêmes buts. »

Alain de Benoist
Orien­ta­tions pour des années déci­sives, édi­tions Le Laby­rinthe, 1982

Le libéralisme s’organise autour de la notion d’individu…

« Le libé­ra­lisme s’organise autour de la notion d’indi­vi­du et autour de la notion d’humanité, en éli­mi­nant toutes les struc­tures inter­mé­diaires, tan­dis que la démo­cra­tie illi­bé­rale, qui n’est jamais que la démo­cra­tie tout court, s’organise fon­da­men­ta­le­ment autour de la notion de citoyen. »

Alain de Benoist
Pour une Europe illi­bé­rale, allo­cu­tion au sixième col­loque de l’Institut Iliade, Paris, Mai­son de la Chi­mie, 6 avril 2019

Avec la globalisation, la Terre ne s’unifie pas n’importe comment…

« Avec la glo­ba­li­sa­tion, la Terre ne s’unifie pas n’importe com­ment. Elle s’unifie ten­dan­ciel­le­ment sous la forme d’un mar­ché, c’est-à-dire sous l’unique hori­zon de la logique de la mar­chan­dise et la recherche d’une hausse per­ma­nente des pro­fits. Cet avè­ne­ment d’un mar­ché mon­dial s’accompagne d’une trans­for­ma­tion des men­ta­li­tés. L’intériorisation du modèle du mar­ché consacre, dans les esprits comme dans les com­por­te­ments, le pri­mat des valeurs mar­chandes. La plu­part des domaines qui, aupa­ra­vant, échap­paient encore dans une cer­taine mesure à la logique du capi­tal (culture, sport, édu­ca­tion, etc.), y sont aujourd’­hui plei­ne­ment intégrés.
[…] Quels sont les effets de la globalisation ?
Le plus évident tient dans l’extension et la concré­ti­sa­tion de ce que j’appellerai l’idéologie du Même : homo­gé­néi­sa­tion pla­né­taire, uni­for­mi­sa­tion des com­por­te­ments, dis­pa­ri­tion des modes de vie dif­fé­ren­ciés, géné­ra­li­sa­tion d’un modèle de « déve­lop­pe­ment », etc. »

Alain de Benoist
Confé­rence pro­non­cée à Anvers le 11 novembre 2003, cité par Éric Bran­ca in 3 000 ans d’idées poli­tiques, Chro­nique édi­tions, 2014

La fête [est] comme le jeu du mythe…

« La fête [est] comme le jeu du mythe. « Sacra­li­sa­tion des pre­miers temps » (Caillois), elle est à ce titre res­ti­tu­tion de « la situa­tion limite où l’ordre est né du désordre, où le chaos et le cos­mos se trouvent encore conti­gus » (Gus­dorf). Elle auto­rise par là, l’espace d’un moment, toutes les formes de trans­gres­sion, quand le corps exprime l’esprit, quand l’excès même res­ti­tue la norme, quand le déchaî­ne­ment ritua­li­sé des forces élé­men­taires per­met de mieux assu­rer encore l’équilibre bien­fai­sant de la mise en ordre ini­tiale. Tout échange est alors pos­sible, sous le masque, parce que la fête est l’un des lieux du don. « D’un point de vue dyna­mique, observe Georges Gus­dorf, le sché­ma de la fête cor­res­pond à une cir­cu­la­tion indé­fi­ni­ment accrue, cir­cu­la­tion de biens maté­riels, mais aus­si de sen­ti­ments, cir­cu­la­tion ani­mée par une grâce d’ouverture de cha­cun à cha­cun, de géné­ro­si­té et d’échange ». »

Alain de Benoist
L’empire inté­rieur, édi­tions Fata Mor­ga­na, 1995

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