« La radicalité […] implique de chercher toujours à comprendre plus loin, en remontant à la racine (radix) – à la chose même (zur Sache selbst, disait Heidegger en se référant à Husserl) – e à en tirer les conséquences. Être radical, ce n’est pas seulement refuser le compromis, c’est s’intéresser aux causes lointaines plus qu’aux effets immédiats, déduire d’une position quelconque les conclusions logiques qui en dérivent (si l’on soutient telle position, alors on ne peut pas soutenir telle autre, mais on doit en revanche admettre une troisième dans tel autre domaine), chercher à connaître la nature d’une thématique en établissant sa généalogie, c’est-à-dire en remontant à ses origines. Donner aux choses une dimension de profondeur qui est constitutive de la pensée. La recherche des principes premiers, la méditation sur les choses ultimes font partie de la radicalité. Ce qui exige d’être intellectuellement structuré. »
Alain de Benoist
Mémoire vive, entretiens avec François Bousquet, éditions de Fallois, 2012