« Le libéralisme a donné une extension planétaire au principe du pillage, du rapt et du vol : son génie est de le faire au nom du droit, du développement et du contrat. »
Hervé Juvin
La grande séparation, éditions Gallimard, 2013
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
« Le libéralisme a donné une extension planétaire au principe du pillage, du rapt et du vol : son génie est de le faire au nom du droit, du développement et du contrat. »
Hervé Juvin
La grande séparation, éditions Gallimard, 2013
« Afin de zombifier les Européens, jadis si rebelles, on a découvert les avantages de l’immigration. Les résultats sont excellents. L’immigration massive a permis de déstructurer les économies nationales. L’installation à demeure de communautés immigrées accélère la prolétarisation des immigrés eux-mêmes, mais aussi des travailleurs de souche, les « petits blancs ». Privés de la protection d’une nation cohérente, traités en suspects par la puissance publique, dénoncés par les autorités morales, les indigènes perdent leurs dernières immunités communautaires. Ils deviennent des « prolétaires nus », des zombies en puissance. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
« Une véritable historiographie de droite devrait embrasser les mêmes horizons que l’historiographie marxiste, avec la volonté de saisir l’essentiel du processus historique des derniers siècles, pris en dehors des mythes, des superstitions ou de la simple chronique des faits. Tout en inversant, naturellement, les signes et les perspectives, et en voyant dans les processus convergents de l’histoire récente non pas les phases d’un progrès politique et social, mais celles d’une subversion générale. Selon toute logique, le présupposé économico-matérialiste serait éliminé, une fois démasquée la fiction de l’homo oeconomicus et le déterminisme prétendument fatal des systèmes de production. Des forces beaucoup plus vastes, profondes et complexes que celles que connaît le misérable matérialisme historique marxiste, sont en action dans l’histoire. »
Julius Evola
Il Conciliatore, novembre 1959
« Pour la puissance mondiale, tout aussi intégriste que l’orthodoxie religieuse, toutes les formes différentes et singulières sont des hérésies. À ce titre, elles sont vouées soit à rentrer de gré ou de force dans l’ordre mondial, soit à disparaître. […] L’objectif est de réduire toute zone réfractaire, de coloniser et de domestiquer tous les espaces sauvages, que ce soit dans l’espace géographique ou dans l’univers mental. »
Jean Baudrillard
Power Inferno, éditions Galilée, 2002
« Avec la globalisation, la Terre ne s’unifie pas n’importe comment. Elle s’unifie tendanciellement sous la forme d’un marché, c’est-à-dire sous l’unique horizon de la logique de la marchandise et la recherche d’une hausse permanente des profits. Cet avènement d’un marché mondial s’accompagne d’une transformation des mentalités. L’intériorisation du modèle du marché consacre, dans les esprits comme dans les comportements, le primat des valeurs marchandes. La plupart des domaines qui, auparavant, échappaient encore dans une certaine mesure à la logique du capital (culture, sport, éducation, etc.), y sont aujourd’hui pleinement intégrés.
[…] Quels sont les effets de la globalisation ?
Le plus évident tient dans l’extension et la concrétisation de ce que j’appellerai l’idéologie du Même : homogénéisation planétaire, uniformisation des comportements, disparition des modes de vie différenciés, généralisation d’un modèle de « développement », etc. »
Alain de Benoist
Conférence prononcée à Anvers le 11 novembre 2003, cité par Éric Branca in 3 000 ans d’idées politiques, Chronique éditions, 2014
« Si la construction de l’Europe a un sens, c’est principalement à condition que l’Europe sache inventer une solution originale au malaise de la société de consommation, en s’inspirant de son expérience et de ses traditions. […] La mission de l’Europe est de construire les digues qui canaliseront la société de consommation. Nous avons besoin d’établir quelque pouvoir, à défaut de quelque dieu, au-dessus des ingénieurs du monde moderne, au-dessus de l’empire des stocks et des bilans. »
Maurice Bardèche
Sparte et les Sudistes, éditions Les Sept Couleurs, 1969
« Désormais, il n’y a plus dans la communauté que des automates manœuvrés d’en haut, des résidus infiniment petits de l’homme, des âmes mutilées, passives et pour ainsi, mortes. Institué pour préserver les personnes, l’État les a toutes anéanties. Institué pour préserver les propriétés, l’État les confisque toutes. »
Hippolyte Taine
Les origines de la France contemporaine, III – Le régime moderne, 1890
« S’il y a jamais eu une civilisation d’esclaves dans les grandes largeurs, c’est bien la civilisation moderne. Aucune culture traditionnelle n’a vu d’aussi grandes masses condamnées à un travail aveugle, automatique et sans âme : esclavage qui n’a même pas pour contrepartie la haute stature et la réalité tangible de figures de seigneurs et de dominateurs, mais est imposé de façon anodine à travers la tyrannie du facteur économique et des structures d’une société plus ou moins collectivisée. »
Julius Evola
Révolte contre le monde moderne (Rivolta contro il mondo moderno), 1934
« La retraite est révolte. Gagner sa cabane, c’est disparaître des écrans de contrôle. L’ermite s’efface. Il n’envoie plus de traces numériques, plus de signaux téléphoniques, plus d’impulsions bancaires. Il se défait de toute identité. Il pratique un hacking à l’envers, sort du grand jeu. Nul besoin d’ailleurs de gagner la forêt. L’ascétisme révolutionnaire se pratique en milieu urbain. La société de consommation offre le choix de s’y conformer. Il suffit d’un peu de discipline. Dans l’abondance, libre aux uns de vivre en poussah mais libre aux autres de jouer les moines et de vivre amaigris dans le murmure des livres. Ceux-ci recourent alors aux forêts intérieures sans quitter leur appartement. »
Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, éditions Gallimard, 2011
« Quelle malédiction a frappé l’Occident pour qu’au terme de son essor il ne produise que ces hommes d’affaires, ces épiciers, ces combinards aux regards nuls et aux sourires atrophiés, que l’on rencontre partout, en Italie comme en France, en Angleterre de même qu’en Allemagne ? Est-ce à ces dégénérés que devait aboutir une civilisation aussi délicate, aussi complexe ? Peut-être fallait-il en passer par là, par l’abjection, pour pouvoir imaginer un autre genre d’hommes. »
Emil Cioran
Histoire et utopie, éditions Gallimard, 1960
« Bien sûr, certains facteurs contribuent au malaise grandissant qui traverse notre société ; mais ni les tensions économiques, ni le discrédit politique, ni les difficultés d’intégration n’expliquent à eux seuls cet « ensauvagement » largement constaté et décrit. Nous ne voyons pas qu’il provient essentiellement d’une rupture de la transmission, d’un abandon de notre propre civilisation — dont tous les symptômes de la crise ne sont que des conséquences, proches ou lointaines. Nous ne voulons pas voir que l’enjeu est d’abord culturel. Comme si une génération qui s’est interdit de transmettre ne parvenait pas à comprendre que, en refusant de faire des héritiers, en privant ses enfants de la culture qu’elle avait reçue, elle prenait le risque de les déshériter d’eux-mêmes — de les déshériter de leur propre humanité. Nous nous sommes passionnés pour le doute cartésien et l’universelle corrosion de l’esprit critique, devenus des fins en eux-mêmes ; nous avons préféré, avec Rousseau, renoncer à notre position d’adultes pour ne pas entraver la liberté des enfants ; nous avons reproché à la culture d’être discriminatoire, comme Bourdieu, et nous avons contesté la discipline qu’elle représentait. Et nous avons fait naître, comme il aurait fallu le prévoir, « des sauvages faits pour habiter dans les villes ». »
François-Xavier Bellamy
Les Déshérités ou l’urgence de transmettre, éditions Plon, 2014
« Le temps est venu d’oublier le compromis néo-libéral qui a permis à l’économie de saturer l’horizon du possible, à la représentation économique de faire alliance avec l’État pour substituer au débat politique l’arbitrage des intérêts individuels, pour saper les identités et les préférences nationales au bénéfice de la régulation par le marché mondialisé. »
Hervé Juvin
Le renversement du monde. Politique de la crise, éditions Gallimard, 2010