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Citations sur la transmission

Ce feu résume une vivante tradition. Non pas une image inconsistante…

« La Flamme.
Ce feu résume une vivante tra­di­tion. Non pas une image incon­sis­tante, mais une réa­li­té. Une réa­li­té aus­si tan­gible que la dure­té de cette pierre ou ce souffle de vent. Le sym­bole du sol­stice est que la vie ne peut pas mou­rir. Nos ancêtres croyaient que le soleil n’abandonne pas les hommes et qu’il revient chaque année au ren­dez-vous du prin­temps.
Nous croyons avec eux, que la vie ne meurt pas et que par-delà la mort des indi­vi­dus, la vie col­lec­tive continue.
Qu’importe ce que sera demain. C’est en nous dres­sant aujourd’­hui, en affir­mant que nous vou­lons res­ter ce que nous sommes, que demain pour­ra venir.
Nous por­tons en nous la flamme. La flamme pure de ce feu de foi. Non pas un feu de sou­ve­nir. Non pas un feu de pié­té filiale. Mais un feu de joie et de gra­vi­té qu’il convient d’allumer sur notre terre. Là nous vou­lons vivre et rem­plir notre devoir d’hommes sans renier aucune des par­ti­cu­la­ri­tés de notre sang, notre his­toire, notre foi entre­mê­lés dans nos sou­ve­nirs et dans nos veines…
Ce n’est pas la résur­rec­tion d’un rite abo­li. C’est la conti­nua­tion d’une grande tra­di­tion. D’une tra­di­tion qui plonge ses racines au plus pro­fond des âges et ne veut pas dis­pa­raître. Une tra­di­tion dont chaque modi­fi­ca­tion ne doit que ren­for­cer le sens sym­bo­lique. Une tra­di­tion qui peu à peu revit. »

Jean Mabire
Les Sol­stices, His­toire et actua­li­té, édi­tions Le Flam­beau, 1991

Nous sommes le produit d’une collectivité…

« Que serait donc un homme à ses propres yeux, s’il ne repré­sen­tait que soi-même ? Quand cha­cun de nous tourne la tête sur son épaule, il voit une suite indé­fi­nie de mys­tères, dont les âges les plus récents s’appellent la France. Nous sommes le pro­duit d’une col­lec­ti­vi­té qui parle en nous. Que l’influence des ancêtres soit per­ma­nente, et les fils seront éner­giques et droits, la nation une. »

Mau­rice Bar­rès, confé­rence inau­gu­rale de la Ligue de la patrie fran­çaise, 31 décembre 1898, cité par Éric Branca
3 000 ans d’idées poli­tiques, Chro­nique édi­tions, 2014

Nous devons compenser la condition d’une nature mortelle…

« Nous devons com­pen­ser la condi­tion d’une nature mor­telle par la suc­ces­sion inin­ter­rom­pue des géné­ra­tions, comme ces flam­beaux qu’on se passe de main en main, afin que le seul avan­tage par où notre sort est infé­rieur aux dieux, l’immortalité, nous l’assurions en nous rem­pla­çant les uns après les autres. »

L’empereur Auguste
Cité par Domi­nique Ven­ner, Le Choc de l’histoire, édi­tions Via Roma­na, 2011

Un héroïsme sans drapeaux ni tambours…

« Un héroïsme sans dra­peaux ni tam­bours. Sem­blable à l’enfantement, il se mani­feste dans le silence du quo­ti­dien et des tâches sacrées par les­quelles, chaque jour, les femmes font renaître la vie au sein d’un foyer. Oui, il y a une sacra­li­té des gestes quo­ti­diens des femmes, parce que ces gestes renou­vellent la vie par les tra­vaux de la mai­son, le soir aux enfants, la pré­pa­ra­tion des repas, l’attention à la toi­lette, toutes choses par les­quelles un foyer existe ou non, et par les­quelles la trans­mis­sion de la tra­di­tion s’effectue par exem­pla­ri­té. »

Domi­nique Venner
Le Choc de l’histoire, Via Roma­na, 2011

Bien sûr, certains facteurs contribuent au malaise…

« Bien sûr, cer­tains fac­teurs contri­buent au malaise gran­dis­sant qui tra­verse notre socié­té ; mais ni les ten­sions éco­no­miques, ni le dis­cré­dit poli­tique, ni les dif­fi­cul­tés d’intégration n’expliquent à eux seuls cet « ensau­va­ge­ment » lar­ge­ment consta­té et décrit. Nous ne voyons pas qu’il pro­vient essen­tiel­le­ment d’une rup­ture de la trans­mis­sion, d’un aban­don de notre propre civi­li­sa­tion — dont tous les symp­tômes de la crise ne sont que des consé­quences, proches ou loin­taines. Nous ne vou­lons pas voir que l’enjeu est d’abord cultu­rel. Comme si une géné­ra­tion qui s’est inter­dit de trans­mettre ne par­ve­nait pas à com­prendre que, en refu­sant de faire des héri­tiers, en pri­vant ses enfants de la culture qu’elle avait reçue, elle pre­nait le risque de les déshé­ri­ter d’eux-mêmes — de les déshé­ri­ter de leur propre huma­ni­té. Nous nous sommes pas­sion­nés pour le doute car­té­sien et l’universelle cor­ro­sion de l’esprit cri­tique, deve­nus des fins en eux-mêmes ; nous avons pré­fé­ré, avec Rous­seau, renon­cer à notre posi­tion d’adultes pour ne pas entra­ver la liber­té des enfants ; nous avons repro­ché à la culture d’être dis­cri­mi­na­toire, comme Bour­dieu, et nous avons contes­té la dis­ci­pline qu’elle repré­sen­tait. Et nous avons fait naître, comme il aurait fal­lu le pré­voir, « des sau­vages faits pour habi­ter dans les villes ». »

Fran­çois-Xavier Bellamy
Les Déshé­ri­tés ou l’urgence de trans­mettre, édi­tions Plon, 2014

Cette crise de la culture n’est pas le résultat…

« Cette crise de la culture n’est pas le résul­tat d’un pro­blème de moyens, de finan­ce­ment ou de ges­tion ; c’est un bou­le­ver­se­ment inté­rieur. Il s’est pro­duit, dans nos socié­tés occi­den­tales, un phé­no­mène unique, une rup­ture inédite : une géné­ra­tion s’est refu­sée à trans­mettre à la sui­vante ce qu’elle avait à lui don­ner, l’ensemble du savoir, des repères, de l’expérience humaine immé­mo­riale qui consti­tuait son héri­tage. Il y a là une ligne de conduite déli­bé­rée, jusqu’à l’explicite : j’étais loin d’imaginer, en com­men­çant à ensei­gner, l’impératif essen­tiel qui allait struc­tu­rer ma for­ma­tion de jeune pro­fes­seur. « Vous n’avez rien à trans­mettre » : ces mots, pro­non­cés à plu­sieurs reprises par un ins­pec­teur géné­ral qui nous accueillait dans le métier le jour de notre pre­mière ren­trée, avaient quelque chose de si éton­nant qu’ils ont pro­fon­dé­ment mar­qué ma mémoire. « Vous n’avez rien à trans­mettre. » La culture est pro­pre­ment ce qui se trans­met. Ne plus faire subir à nos suc­ces­seurs ce far­deau péri­mé que le pas­sé jet­te­rait sur leur liber­té nou­velle, voi­là le pro­jet qui nous est proposé.
Désor­mais, il faut faire en sorte que chaque enfant puisse, pour créer un che­min per­son­nel, pro­duire son propre savoir. Écar­tés, le « cours magis­tral » et le « par cœur » ; refu­sée, l’idée qu’une concep­tion du monde pour­rait être trans­mise aux enfants par leurs parents. Nous avons per­du le sens de la culture. Elle est pour nous, au mieux, un luxe inutile ; au pire, un bagage encom­brant. Bien sûr, nous conti­nuons de visi­ter les musées, d’aller au ciné­ma, d’écouter de la musique ; et en ce sens, nous n’avons pas consciem­ment reje­té loin de nous la culture. Mais elle ne nous inté­resse plus que sous la forme d’une dis­trac­tion super­fi­cielle, d’un plai­sir intel­li­gent ou d’un agré­ment décoratif. »

Fran­çois-Xavier Bellamy
Les Déshé­ri­tés ou l’urgence de trans­mettre, édi­tions Plon, 2014

L’Europe est le nom de notre tradition, un murmure…

« L’Europe est le nom de notre tra­di­tion, un mur­mure des temps anciens et du futur. Notre tra­di­tion est une façon de se conduire et de conduire notre vie qui n’appartient qu’à nous. Elle nous est révé­lée par les poèmes d’Homère et par nos grandes légendes, celles de la Table Ronde ou des Nibe­lun­gen. Elle nous est révé­lée aus­si par le tré­sor des contes. Sous des appa­rences dif­fé­rentes, nos contes tissent la trame d’un même héri­tage de part et d’autre du Rhin, des Alpes et des Pyré­nées. Retrou­vés en Alle­magne par les frères Grimm et en France par Charles Per­rault, sans avoir l’air de rien, ils sont l’un de nos biens les plus pré­cieux. Ils ne se voilent d’obscurité que si l’on ne fait pas l’effort de les décou­vrir. Jadis, leur trans­mis­sion se fai­sait à la veillée, par le récit des Anciens. Se jouant du temps qui passe, ils conti­nuent de dire le retrait sal­va­teur dans la forêt, les forces de la nature, la soli­tude et la com­mu­nau­té, les rites de pas­sage de l’enfance à l’âge adulte, la ren­contre de la jeune fille et du che­va­lier, l’ordre du monde. Les contes sont le grand livre de notre tra­di­tion. Leur fonc­tion est de léguer la sagesse ances­trale de la com­mu­nau­té. Même quand on y ren­contre des elfes ou des fées auprès des sources et au coin des bois, ils sont le contraire des « contes de fées ». Sous l’apparence du diver­tis­se­ment, ils enseignent des leçons de vie. Ils disent les secrets qui feront que les demoi­selles devien­dront femmes et les gar­çons des hommes. Les contes disent les menaces à sur­mon­ter (le Chat bot­té), les limites à ne pas fran­chir (Barbe bleue), la ruse ter­ras­sant la force bru­tale (le Petit Pou­cet), la ran­çon de l’étourderie (le Petit Cha­pe­ron Rouge), le prix du ser­ment (Gri­sé­li­dis), l’effort sou­te­nu triom­phant d’une nature ingrate (Riquet à la houppe), les périls cou­rus par la jeune fille et la viri­li­té dévoyée (Peau d’âne). Les contes disent encore le cou­rage, l’espoir et la constance des jeunes filles triom­phant des épreuves (Cen­drillon). Ils disent aus­si la vigueur, l’audace, la vaillance et les rup­tures par quoi les gar­çons sont ce qu’ils sont (Per­ce­val). Les contes montrent qu’en s’appuyant sur les forces de la nature, la femme main­tient ou res­taure l’ordre du monde et de la com­mu­nau­té (Blanche Neige). Ces secrets sont nôtres, on pour­rait par­fois les croire per­dus alors qu’ils ne sont qu’assoupis. Comme dans le conte de la Belle au bois dor­mant, ils se réveille­ront. Ils se réveille­ront sous l’ardeur de l’amour que nous leur porterons. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, 2002

L’erreur la plus fatale pour un peuple est d’abandonner…

« L’erreur la plus fatale pour un peuple est d’abandonner ses carac­tères biologiques. »

Frie­drich Hegel
Leçons sur la phi­lo­so­phie de l’histoire (Vor­le­sun­gen über die Phi­lo­so­phie der Welt­ges­chichte), 1822 – 1830, trad. Jean Gibe­lin, édi­tions Vrin, 1979

On est en train avec le mariage pour tous de tuer la filiation…

« Je me désole de l’idée qu’on est en train de fabri­quer – et je pèse mes mots – un petit Fran­çais qui sera demain une sorte de consom­ma­teur à l’américaine, éle­vé dans l’hédonisme, le consu­mé­risme, une sorte de petit consom­ma­teur asexué et apa­tride. On est en train avec le mariage pour tous de tuer la filia­tion, bio­lo­gique, à terme, c’est ça qu’on veut d’ailleurs. Des gens comme Atta­li le disent très bien, très fort. Et puis apa­tride parce qu’à par­tir du moment où il n’y a plus le prin­cipe de sou­ve­rai­ne­té et qu’il n’y a plus la trans­mis­sion… »

Phi­lippe de Villiers
Inter­view à BFMTV, 12 novembre 2014

L’Europe, pour nous, c’est la terre de nos pères…

« L’Europe, pour nous, c’est la terre de nos pères : une terre à pro­té­ger et à recons­truire, afin qu’elle soit, un jour, la terre de nos enfants et de nos petits-enfants, qui la défen­dront à leur tour pour que la longue mémoire des Euro­péens se per­pé­tue auprès de nos des­cen­dants dans les siècles à venir. »

Pie­tro Ciapponi
Les défis de l’Europe. Les racines d’une civi­li­sa­tion et les limites d’une bureau­cra­tie, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Iliade, 2023

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