« Dans les Andes, on ne compte pas quatre éléments, mais cinq : l’air diaphane, l’eau insondable des lacs, le feu des volcans, la terre qui tremble, et le silence. Un silence de sépulcre, d’ordre divin, que seule trouble la voix des esprits en soulevant des trombes de poussière qui emportent l’âme des humains : le vent. L’homme écoute le vent, dans les Andes, comme la voix de son créateur. Confondu dans sa petitesse, relégué à l’état d’épisode, conscient de son impuissance, il s’est cherché des alliés dans l’au-delà. Soleil, lune, lacs, montagnes, cascades, rivières, rocs et vents, glaciers, et toutes les forces de la nature, tout est déifié. »
Jean Raspail
Pêcheur de lunes. Qui se souvient des hommes…, éditions Robert Laffont, 1990