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Jean Raspail

Jean Raspail, né le 5 juillet 1925 à Chemillé-sur-Dême (Indre-et-Loire) et disparu à Paris le 13 juin 2020, est un écrivain et explorateur français. Pendant ses vingt premières années de carrière, il court le monde à la découverte de populations menacées par la confrontation avec la modernité, dont il rapporte nombre de récits remarqués. En 1970, l'Académie française lui remet le prix Jean-Walter pour l'ensemble de son œuvre. En 1973, il s'autorise à revenir au roman et écrit son œuvre phare, Le Camp des saints, dans lequel l'écrivain décrit la submersion de la France par l'échouage sur la Côte d'Azur d'une flotte de bateaux en ruine venue d'Inde, chargée de réfugiés. Après Le Camp des saints, Jean Raspail écrira un grand nombre de romans couronnés de succès, parmi lesquels Septentrion (1979), Sire (1991) et L'Anneau du pêcheur (1995).

Découvrez 59 citations de Jean Raspail

Aussi vais-je écouter Kandall…

« Aus­si vais-je écou­ter Kan­dall lorsque le soir il réunit les enfants dans son wagon et leur raconte des his­toires. Invente-t-il ? A‑t-il vécu tout cela ? Les peu­plades qu’il res­sus­cite pour les regar­der mou­rir ont-elles jamais exis­té ? Qu’im­porte. Les enfants l’é­coutent avec des yeux immenses car Kan­dall sait trans­for­mer la mort en un com­men­ce­ment et ses récits vont bien au-delà de la tris­tesse. J’i­ma­gine qu’il nous racon­te­ra un jour, peut-être demain, com­ment est mort le peuple du train qui vou­lait mou­rir seul…»

Jean Ras­pail
Sep­ten­trion, édi­tions Robert Laf­font, 1979, réed. 2007

Les signes s’accumulaient…

« Les signes s’ac­cu­mu­laient, sans que nous en per­ce­vions, tout au nord du pays, loin de la capi­tale et de ses clo­chers dorés, les exactes conséquences.
Nous com­pre­nions vague­ment com­ment, sans savoir réel­le­ment pour­quoi. Tout allait vite, avec des modi­fi­ca­tions tan­gibles dans notre vie de tous les jours, mais rien n’é­tait net. Tout chan­geait dans le flou, comme si une sorte de gui­mauve enva­his­sante, pois­seuse et tenace, trans­fu­sée dans les artères vivantes du pays, gelait le cœur et les âmes, et aus­si les rouages de l’E­tat, les acti­vi­tés de la nation, pétri­fiant jus­qu’au corps pro­fond de la popu­la­tion. Dans quel but ? »

Jean Ras­pail
Sep­ten­trion, édi­tions Robert Laf­font, 1979, réed. 2007

Voici une race d’hommes…

« Voi­ci une race d’hommes, très fran­çaise, devant laquelle s’ou­vrait un immense pays, des mil­liers et des mil­liers de lieues, de quoi occu­per plu­sieurs vies, et qui, en s’y enga­geant, comme si l’af­faire était dans le sac, por­taient leur regard inté­rieur aux bornes extrêmes de la Terre, en une sorte de trans­cen­dance. Le monde appar­te­nait à ces hommes-là. »

Jean Ras­pail
En canot sur les che­mins d’eau du roi. Une aven­ture en Amé­rique, édi­tions Albin Michel, 2005

Apprenez, mon jeune ami…

« Appre­nez, mon jeune ami, et rete­nez une fois pour toutes, qu’il n’existe pas de Cana­diens fran­çais. Il n’y a que des Cana­diens, point à la ligne, et c’est nous ! Les autres, ce sont les anglais, éta­blis par la force chez nous dans un pays qui fonc­tion­nait très bien sans eux depuis plus de cent cin­quante ans, un pays déjà explo­ré, car­to­gra­phié, recon­nu, admi­nis­tré, dans lequel ils n’ont eu que la peine de s’ins­tal­ler. Ça n’en fait pas pour autant des Canadiens… »

Jean Ras­pail
En canot sur les che­mins d’eau du roi. Une aven­ture en Amé­rique, édi­tions Albin Michel, 2005

Et cette guerre-là…

« Et cette guerre-là, je veux dire celle du roman, Sal­va­tor l’ai­mait-il ? Sans doute. C’é­tait une guerre pro­pice aux atti­tudes. Je l’a­vais enten­du décla­rer, plus tard, que l’at­ti­tude prime, qu’elle peut tenir lieu de convic­tion, et que c’est elle, le plus sou­vent, qui engage l’exis­tence… »

Jean Ras­pail
Les Yeux d’I­rène, édi­tions Albin Michel, 1984

À dire vrai, je ne sais pas très bien qui je prie et pourquoi…

« À dire vrai, je ne sais pas très bien qui je prie et pour­quoi. Je ne prie pas avec des mots. Je ne sais pas les prières que l’on récite habi­tuel­le­ment. Je les ai oubliées depuis long­temps et quand j’ai vou­lu les réap­prendre, je me suis aper­çu qu’elles me gênaient. Tan­dis que silen­cieu­se­ment, sans pro­non­cer la moindre parole, sim­ple­ment comme ça, en mar­chant dans la forêt, l’hi­ver, j’ai l’im­pres­sion d’être moi-même une prière où se mélangent des sen­ti­ments qui d’or­di­naire ne m’ef­fleurent pas et que je ne sau­rais même pas expri­mer. J’en suis le pre­mier sur­pris. Des choses qui en toute autre cir­cons­tance me sem­ble­raient bêtes et conve­nues, comme l’ap­par­te­nance à une famille, à une reli­gion, à un pays, à une race, le res­pect de la parole don­née, l’exal­ta­tion d’un enga­ge­ment, l’a­mour d’une mère pour son enfant, la pitié envers les morts, l’hon­neur de soi, la fidé­li­té à un maître… »

Jean Ras­pail
Sire, Édi­tions de Fal­lois, 1991

Et cette prière de Ségolène…

« Et cette prière de Ségo­lène : Ne rien dire ! Ne rien lais­ser sup­po­ser ! Qu’ils ne sachent jamais ! Qu’ils ne s’i­ma­ginent pas que nous sommes entrés dans leur ronde ! Qu’ils ne sautent pas à l’in­té­rieur de nos murailles en pous­sant d’in­dé­cents cris de triomphes ! Qu’ils nous épargnent leur soli­da­ri­té dégoû­tante ! Que ce que nous sommes en ce moment et ce que nous fai­sons n’embellisse pars leurs amours misérables…” »

Jean Ras­pail
Le Jeu du roi, édi­tions Robert Laf­font, 1976

Feignant d’avoir reniflé des loups…

« Fei­gnant d’a­voir reni­flé des loups, ou des rôdeurs, ou toute autre créa­ture mal­fai­sante, le comte Frantz expé­diait l’en­fant jus­qu’à la lisière de bou­leaux qui mar­quait le fond du parc et qui lui sem­blait le bout du monde. Vous plan­te­rez ce bâton, Tris­tan, disait-il, vous y pose­rez votre main droite, vous n’o­met­trez pas de fer­mer les yeux, puis vous réci­te­rez cette prière que je vous incite à ne jamais oublier : Kouj Karas­sa­kal albas­ti jouïou­na­chi kouj karas­sa­kal…, et ain­si vous nous sau­ve­rez. Le bâton-loup du petit homme nous a tou­jours pro­té­gé.” À l’en­fant qui reve­nait, trem­blant de peur, le visage blanc, mais ayant accom­pli sa mis­sion, il disait ensuite : Je suis fier de vous, Tris­tan, vous voi­là un vrai guet­teur de fron­tière, à présent.” »

Jean Ras­pail
Les royaumes de Borée, édi­tions Albin Michel, 2003

La frontière courait…

« La fron­tière cou­rait sur quelque quatre cent soixante-dix lieues face à l’est et au nord-est. Elle fran­chis­sait d’in­ter­mi­nables forêts, noir et argent durant le long hiver, des plaines spon­gieuses semées de lacs dont l’eau avait la cou­leur du plomb, des maré­cages qui dis­pa­rais­saient sous des océans de roseaux et des rivières rou­lant leurs flots boueux vers des des­ti­na­tions incer­taines. Elle esca­la­dait des col­lines au relief tour­men­té qu’un ciel bas fai­sait appa­raître comme autant de mon­tagnes infran­chis­sables dont les som­mets se confon­daient avec l’é­pais pla­fond des nuages. Face au nord, elle se per­dait dans l’in­fi­ni de la taï­ga au-delà de laquelle s’é­ten­dait une mer glauque héris­sée de rochers bat­tus par des vents furieux, mais nul voya­geur, nul marin, hor­mis le com­mo­dore Liech­ten­berg en 1631, ne s’é­tait avan­cé jus­qu’à ces rivages. »

Jean Ras­pail
Les royaumes de Borée, édi­tions Albin Michel, 2003

Nul ne peut plus mener sa vie autrement…

« […] cet âge (l’âge adulte) où l’on pèse cha­cun de ses actes, où l’on brime son cœur, où l’on tue son âme, où l’on se tra­hit à chaque ins­tant, car nul ne peut plus mener sa vie autre­ment, en ces temps qui sont les nôtres. »

Jean Ras­pail
Sire, Édi­tions de Fal­lois, 1991

À cette heure où les enfants sont couchés…

« À cette heure où les enfants sont cou­chés et cessent de veiller sur les adultes, dans un mil­lion deux cent mille de ces loge­ments – je le sais parce qu’on m’en fait le rap­port triom­phant chaque matin –, des gens se salissent l’âme devant leur poste de télé­vi­sion. Ils se souillent d’images qui les désho­norent et qui ont été com­man­dées, exé­cu­tées, inter­pré­tées, fil­mées, pro­gram­mées, annon­cées, dif­fu­sées par des misé­rables à mon ser­vice. Les mêmes images, au même ins­tant, col­lec­ti­ve­ment cap­tées par des mil­lions de regards. La mul­ti­tude. Ain­si la marque-t-on au fer, comme du bétail, mais d’un seul coup. »

Jean Ras­pail
Sire, Édi­tions de Fal­lois, 1991

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