« Ce n’est jamais en tant que sujets individuels qu’est reconnue aux hommes la qualité de sujets d’action, autrement dit la faculté de faire l’histoire. »
Régis Debray
Critique de la raison politique, éditions Gallimard, 1981
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« Ce n’est jamais en tant que sujets individuels qu’est reconnue aux hommes la qualité de sujets d’action, autrement dit la faculté de faire l’histoire. »
Régis Debray
Critique de la raison politique, éditions Gallimard, 1981
« Un homme de l’ancien temps et un insurgé. »
Marcel Schneider à propos de Paul Morand
Mille roses trémières. L’amitié de Paul Morand, 2004
« Il s’est légué lui-même, et un homme, un homme vivant et éternel, vaut toutes les théories et les philosophies. »
Miguel de Unamuno
Le sentiment tragique de la vie (El sentimiento tragico de la vida), 1912, trad. Marcel Faure-Beaulieu, éditions NRF/Gallimard, coll. Folio essais, 1997
« Je ne serai pas quelqu’un ; je serai, simplement. Un homme, l’Homme qui est au milieu du monde – sans qu’il y ait de dieux pour le regarder. Car je ne suis pas une pensée, un rêve, une luciole fugitive. Je suis en chair et en os. D’abord en chair et en os. Ce qui est bien, c’est que je suis nu, c’est-à-dire sans argent, avec une chemise de rechange, un homme qui a restitué en lui le rudiment de toute réalité, qui travaille avec ses mains et ses pieds, qui mange, qui boit, qui dort.
[…] Qu’est-ce que je fais là ? Je suis un homme. J’ai été promis à un monde d’hommes et d’animaux. Mes ancêtres n’ont pas travaillé à une civilisation pour que soudain nous n’y puissions plus rien et que le mouvement se perde machinal, aveugle, absurde ? Une machine, un canon qui tire sans arrêt, tout seul. Qu’est-ce que cela ? Ce n’est ni un homme, ni un animal, ni un dieu. C’est un calcul oublié qui poursuit seul sa trajectoire à travers le monde, c’est un résidu incroyable. Quelle est cette reprise étrange de la matière sur la vie ? Quel est ce déroulement mécanique de la matière ? Des mots absurdes deviennent vrais : mécanisme, matérialisme. »
Pierre Drieu la Rochelle
La Comédie de Charleroi, 1934, éditions Gallimard, coll. L’Imaginaire, 1996
« L’homme supérieur, l’homme d’élite, est caractérisé par l’intime nécessité d’en appeler de lui-même à une règle qui lui est extérieure, qui lui est supérieure, et au service de laquelle il s’enrôle librement. On se souviendra que, au début de cet essai, nous distinguions l’homme d’élite de l’homme médiocre en affirmant que le premier exige beaucoup plus de lui-même, tandis que le second, au contraire, toujours satisfait de lui, se contente d’être ce qu’il est. La noblesse se définit par l’exigence, par les obligations, et non par les droits. Noblesse oblige. « Vivre à son gré est plébéien ; le noble aspire à l’ordre et à la loi » (Goethe). Les privilèges de la noblesse ne sont pas, à l’origine tout au moins, des concessions ou des faveurs, mais des conquêtes. Et, en principe, leur maintien suppose que le privilégié devait être capable de les reconquérir à tout instant, si cela était nécessaire, ou si quelqu’un les lui disputait. Les droits privés, ou privilèges, ne sont donc pas une possession passive ou une simple jouissance, mais au contraire ils représentent les limites où se haussent les efforts des individus. En revanche, les droits communs comme ceux de « l’homme et du citoyen » sont une propriété passive, pur usufruit et bénéfice, don généreux du destin, auquel tout homme peut participer et qui ne correspond à aucun effort, à moins que ce ne soit l’effort de respirer et de demeurer sain d’esprit. Les droits impersonnels, on les a, mais les droits personnels, il faut les soutenir. »
José Ortega y Gasset
La révolte des masses (La rebelión de las masas, 1929), trad. Louis Parrot, éditions Stock, 1937
« La jeunesse est faite pour l’héroïsme. C’est vrai, il faut de l’héroïsme à un jeune homme pour résister aux tentations qui l’entourent, pour croire tout seul à une doctrine méprisée, pour oser faire face sans reculer, pour résister à sa famille et à ses amis, pour être fidèle contre tous. Ne croyez pas que vous serez diminué, vous serez au contraire merveilleusement augmenté. C’est par la vertu que l’on est un homme. La vie vous paraîtra alors pleine de saveur. »
Paul Claudel
Lettre à Jacques Rivière, in Correspondance de Jacques Rivière et Paul Claudel (1907 – 1914), éditions Plon, 1926
« L’homme est une corde tendue entre l’animal et le Surhomme, une corde au-dessus d’un abîme. »
Friedrich Nietzsche
Ainsi parlait Zarathoustra – Un livre pour tous et pour personne (Also sprach Zarathustra – Ein Buch für Alle und Keinen), 1883 – 1885, trad. Geneviève Bianquis, éditions Garnier-Flammarion, 2006
« Certes, je suis seul et je m’avance inconnu parmi eux. Mais celui qui est un homme ne peut-il pas plus que cent qui sont seulement des tronçons d’hommes ? »
Friedrich Hölderlin
Hypérion ou l’Ermite de Grèce (Hyperion oder Der Eremit in Griechenland), 1797, trad. Jean-Pierre Lefebvre, éditions Garnier-Flammarion, 2005
« Au-dessus de la guerre du Péloponnèse se lève ce type parfait et plein, l’hoplite, l’homme pesamment armé qui ramasse solidement sur lui toute la substance de la cité, qui transporte là où il se bat un fragment authentique de sa muraille, ou qui même, et plus purement, est, comme le citoyen de Sparte, la seule muraille qu’elle juge digne de la défendre. »
Albert Thibaudet
La campagne avec Thucydide, 1922