« On n’ouvre pas la porte sur l’infini à des gens qui ne sont plus capables de le rêver. »
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007
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« On n’ouvre pas la porte sur l’infini à des gens qui ne sont plus capables de le rêver. »
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007
« Ce monde-ci, le même pour tous les êtres, aucun des dieux ni des hommes ne l’a créé ; mais il a toujours été et il est, et il sera un feu toujours vivant, s’allumant avec mesure et s’éteignant avec mesure. »
Héraclite
Fragments, 30, 576 – 480 av. notre ère, trad. Jean-François Pradeau, éditions Garnier-Flammarion, 2018
« Tout éternellement croît, tendu vers son déclin. »
Héraclite
Fragments, 126, 576 – 480 av. notre ère, trad. Jean-François Pradeau, éditions Garnier-Flammarion, 2018
« La conscience humaine ne vise à rien de moins que l’éternité. Et c’est précisément ce que professe la philosophie naissante face à la sophistique : quand l’intelligence n’a d’autre but que de changer aussi vite que les ombres qui passent, elle devient inconsistante comme elles et tout aussi inféconde. De la même manière, quand le progressisme moderne s’enorgueillit d’être l’art d’épouser au mieux le mouvement, quand il considère par principe qu’il faut changer, bouger, évoluer, alors il détruit la possibilité de tout progrès authentique. »
François-Xavier Bellamy
Demeure. Pour échapper à l’ère du mouvement perpétuel, Éditions Grasset, 2018
« Tout ce qui n’est pas de l’éternité retrouvée est du temps perdu. »
Gustave Thibon, cité par Raphaël Debailiac
Gustave Thibon, la leçon du silence, éditions Desclée De Brouwer, 2014
« Toute société commence par être une société des amis du défunt, parce que toute société a besoin de croire à une transcendance qui la clôture et qui la fonde. »
Régis Debray
Critique de la raison politique, éditions Gallimard, 1981
« Ce n’est que par les mystères dionysiens, par la psychologie de l’état dionysien que s’exprime la réalité fondamentale de l’instinct hellénique — sa “volonté de vie”. Qu’est-ce que l’Hellène se garantissait par ces mystères ? La vie éternelle, l’éternel retour de la vie ; l’avenir promis et sanctifié dans le passé ; l’affirmation triomphante de la vie au-dessus de la mort et du changement ; la vie véritable comme prolongement collectif par la procréation, par les mystères de la sexualité. C’est pourquoi le symbole sexuel était pour les Grecs le symbole vénérable par excellence, le véritable sens profond dans toute la piété antique. Toutes les particularités de l’acte de la génération, de la grossesse, de la naissance éveillent les sentiments les plus élevés et les plus solennels. Dans la science des mystères la douleur est sanctifiée : le “travail d’enfantement” rendant la douleur sacrée, — tout ce qui est devenir et croissance, tout ce qui garantit l’avenir nécessite la douleur… Pour qu’il y ait la joie éternelle de la création, pour que la volonté de vie s’affirme éternellement par elle-même il faut aussi qu’il y ait les “douleurs de l’enfantement”… Le mot Dionysos signifie tout cela : je ne connais pas de symbolisme plus élevé que ce symbolisme grec, celui des fêtes dionysiennes. Par lui le plus profond instinct de la vie, celui de la vie à venir, de la vie éternelle est traduit d’une façon religieuse, — la voie même de la vie, la procréation, comme la voie sacrée… »
Friedrich Nietzsche
Crépuscule des idoles ou Comment on philosophe avec un marteau (Götzen-Dämmerung oder wie man mit dem Hammer philosophiert), 1888, trad. Patrick Wotling, éditions Garnier-Flammarion, 2005
« Tout territoire occupé dans le but d’y habiter ou de l’utiliser comme “espace vital” est préalablement transformé de “chaos” en “cosmos” ; c’est-à-dire que, par l’effet du rituel, il lui est conféré une “forme”, qui le fait ainsi devenir réel […] le réel par excellence est le sacré ; car seul le sacré est d’une manière absolue, agit efficacement, crée, et fait durer les choses. »
Mircea Eliade
Le mythe de l’Éternel retour, éditions Gallimard, 1969
« Les cultures modernes sont des dévoreuses d’espace, les cultures traditionnelles furent des dévoreuses de temps. Les premières ont une fièvre vertigineuse de mouvement et de conquêtes territoriales, qui génère un arsenal infini de moyens mécaniques capable de réduire les plus grandes distances, d’abréger chaque intervalle, de contenir dans une sensation d’ubiquité tout ce qui se déploie dans la multitude des lieux […] Au contraire, les cultures traditionnelles furent vertigineuses par leur stabilité, leur identité et leur capacité à résister, inébranlablement, au cours du temps et de l’histoire : elles ont été capables d’exprimer jusque dans des formes sensibles et tangibles un symbole d’éternité. »
Julius Evola
L’Arc et la Massue (L’arco e la clava), 1968
« […] La collectivité a ses racines dans le passé. Elle constitue l’unique organe de conservation pour les trésors spirituels amassés par les morts, l’unique organe de transmission par l’intermédiaire duquel les morts puissent parler aux vivants. Et l’unique chose terrestre qui ait un lien direct avec la destinée éternelle de l’homme, c’est le rayonnement de ceux qui ont su prendre une conscience complète de cette destinée, transmis de génération en génération. »
Simone Weil
L’enracinement, 1943, éditions Gallimard, 1949
« Sans doute, sans doute. Mais aussi tout revient, tout renaît, tout revit. Les enfants sont enfantés et succèdent aux pères. Et quand bien même des générations seraient oublieuses et infidèles, sans qu’elles le sachent, par elles la vie se transmet et avec elle une part de l’héritage que retrouveront plus tard d’autres générations avides de revenir aux sources du royaume, au-delà du temps. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002