« Le tourment des précautions l’emporte sur les dangers à éviter ; il vaut mieux s’abandonner à la destinée. »
Napoléon Bonaparte
Virilités, maximes et pensées compilées par Jules Bertaut, éditions Sansot et Cie, 1912
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« Le tourment des précautions l’emporte sur les dangers à éviter ; il vaut mieux s’abandonner à la destinée. »
Napoléon Bonaparte
Virilités, maximes et pensées compilées par Jules Bertaut, éditions Sansot et Cie, 1912
« Le passé agit en nous à notre insu. Sous les apparences mouvantes, vivent les permanences. L’axe stable au centre de la roue tournoyante du changement. Ce qui était ne sera jamais plus, certes. Les formes anciennes ne reviendront pas, mais ce qui est de toujours resurgira. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
« Le dépassement de notre système du monde est nécessaire et urgent. Ce dépassement appelle certainement celui de l’économie. Il appelle moins le retour du politique […] qu’il n’appelle le retour de sociétés humaines constituées, conscientes d’elles-mêmes, en charge de leur histoire et en quête de leur destin – des sociétés autonomes. Que les peuples retrouvent les moyens de faire leur histoire et de faire l’histoire, dans l’échange, dans la curiosité, dans la diversité qui est l’expression de la condition politique, et la mondialisation et l’économie redeviendront ce qu’elles ont été, de beaux outils à construire les châteaux de sable que la marée de l’histoire emporte comme elle veut et quand elle veut. »
Hervé Juvin
Le renversement du monde. Politique de la crise, éditions Gallimard, 2010
« Mais en vérité, ils avaient été des hommes qui connaissaient la peine, les privations, la violence, la débauche — mais ne connaissaient point la peur et n’éprouvaient aucun élan de méchanceté en leur cœur. Des hommes difficiles à diriger, mais faciles à inspirer, des hommes sans voix — mais suffisamment virils pour mépriser dans leur cœur les voix sentimentales qui se lamentaient sur la dureté de leur destin. C’était un destin et c’était le leur ; cette capacité de le supporter leur semblait le privilège des élus ! Leur génération vivait muette et indispensable, sans connaître les douceurs de l’affection ou le refuge du foyer — et mourait libre de la sombre menace d’une tombe froide. Ils étaient les éternels enfants de la mer mystérieuse. Leurs successeurs sont les fils adultes d’une terre insatisfaite. Ils sont moins dépravés mais moins innocents ; moins irrévérencieux mais peut-être aussi moins croyants ; et s’ils ont appris à parler, ils ont aussi appris à gémir. »
Joseph Conrad
Le nègre du Narcisse, 1913, trad. Robert d’Humières, éditions Gallimard, coll. L’imaginaire, 2007
« L’Allemagne brûlait sourdement dans quelques cerveaux hardis. […] L’Allemagne était là où on luttait pour elle ; elle se montrait là où des ennemis en armes voulaient s’emparer de ses biens, elle brillait d’un éclat radieux là où ceux qui étaient pénétrés de son esprit risquaient pour elle le dernier enjeu. »
Ernst von Salomon
Les Réprouvés (Die Geächteten), 1930, trad. Andhrée Vaillant et Jean Kuckenberg, éditions Plon, coll. Feux croisés, 1931
« Le premier fait auquel confronté l’homme, comme à un destin inéluctable, et ce que nulle pensée ne peut comprendre, ni nul ne peut vouloir modifier, c’est le temps et le lieu de sa naissance : chacun est, lorsqu’il vient au monde, inséré dans un peuple, une religion, un état, un temps, une culture. Mais ce fait implique déjà la presque totalité des décisions. »
Oswald Spengler
Écrits historiques et philosophiques. Pensées, éditions Copernic, 1980
« Exister, c’est se vouer et se dévouer. Mais mourir, c’est parfois une autre façon d’exister. […] La mort n’est pas seulement le drame que l’on dit, sinon pour ceux qui pleurent sincèrement le disparu. Elle met fin aux maladies cruelles et interrompt le délabrement de la vieillesse, donnant leur place aux nouvelles générations. La mort peut se révéler aussi une libération à l’égard d’un sort devenu insupportable ou déshonorant. Sous sa forme illustrée par les Samouraï et les “vieux Romains”, elle peut constituer la plus forte des protestations contre une indignité autant qu’une provocation à l’espérance. »
Dominique Venner
Éditorial de La Nouvelle Revue d’Histoire (NRH), N°64, La fin des Habsbourg, janvier-février 2013
« Pourquoi si mous, si fléchissants, si mollissants ? Pourquoi y a‑t‑il tant de reniement, tant d’abnégation dans votre cœur ? Si peu de destinée dans votre regard ? […] Ô mes frères, je place au-dessus de vous cette table nouvelle : Devenez durs ! »
Friedrich Nietzsche
Le marteau parle in Ainsi parlait Zarathoustra – Un livre pour tous et pour personne (Also sprach Zarathustra – Ein Buch für Alle und Keinen), 1883 – 1885, trad. Geneviève Blanquis, éditions Garnier-Flammarion, 2006
« Les dieux – entendez les passions qui nous donneront la force non raisonnée de vivre – ne viendront que si nous les méritons. Dans l’état sinistre où nous sommes, je ne peux que me demander – et ne vous demander, à vous, petit nombre – qu’une disposition à les accueillir. Ne pas succomber, ne pas rompre. Ne pas plier les genoux. Ne pas accepter la défaite qui en nous s’installe. Récuser la laideur qui nous lèche, en vue de jouissances immondes, de sa langue tiède. Dire non pour sauver l’éclat de notre oui. Notre courage, pour l’heure, est seul en cette forêt. Que faire ? Défricher. Tracer un sentier et, là-bas, au loin, qui vers nous s’avancera ? Je ne le sais pas. Personne en tout cas si nous ne nous efforçons pas d’ouvrir la voie. Quelqu’un peut-être, si nous avons battu le sentier et si nous sommes quelques-uns à toujours le garder ouvert, afin que les jungles toujours recommencées ne l’engloutissent. Et si nous sommes toujours obligés de tailler et d’élaguer, qu’importe ! »
Jean Cau
La grande prostituée, éditions de La Table Ronde, 1974
« Il n’est pas élégant d’abuser de la malchance : certains individus, comme certains peuples, s’y complaisent tant qu’ils déshonorent la tragédie. »
Emil Cioran
Syllogismes de l’amertume, 1952, éditions Gallimard, coll. Folio, 1987
« Parfois certains de mes vieux amis me reprochent de trop évoquer le passé. Si je parle du passé, ce n’est pas par nostalgie ou passéisme mais par respect pour le présent et l’avenir. Car le passé éclaire le présent qui tient en lui-même l’essentiel de l’avenir. Dans la suite des temps et la succession des hommes, il n’y a pas d’acte isolé, de destin isolé. Tout se tient. Il faut croire à la force du passé, au poids des morts, au sang et à la mémoire des hommes ; que serait un homme sans mémoire, il marcherait dans la nuit ; que serait un peuple sans mémoire, il n’aurait pas d’avenir, et les hommes de l’avenir, ceux qui forgeront l’avenir seront ceux qui auront la plus vaste mémoire. »
Hélie Denoix de Saint Marc
Allocution lors de la remise de ses insignes de Grand Officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur, Fort de Nogent, 29 mars 2003