« Il faut connaître les vérités de la nature ou il faut périr sous leurs coups. »
Charles Maurras
Mes idées politiques, 1937, Éditions L’Âge d’Homme, 2002
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« Il faut connaître les vérités de la nature ou il faut périr sous leurs coups. »
Charles Maurras
Mes idées politiques, 1937, Éditions L’Âge d’Homme, 2002
« Du point de vue amoureux Véronique appartenait, comme nous tous, à une génération sacrifiée. Elle avait certainement été capable d’amour ; elle aurait souhaité en être encore capable, je lui rends ce témoignage ; mais cela n’était plus possible. Phénomène rare, artificiel et tardif, l’amour ne peut s’épanouir que dans des conditions mentales spéciales, rarement réunies, en tous points opposées à la liberté de mœurs qui caractérise l’époque moderne. Véronique avait connu trop de discothèques et d’amants ; un tel mode de vie appauvrit l’être humain, lui infligeant des dommages parfois graves et toujours irréversibles. L’amour comme innocence et comme capacité d’illusion, comme aptitude à résumer l’ensemble de l’autre sexe à un seul être aimé, résiste rarement à une année de vagabondage sexuel, jamais à deux. En réalité, les expériences sexuelles successives accumulées au cours de l’adolescence minent et détruisent rapidement toute possibilité de projection d’ordre sentimental et romanesque ; progressivement, et en fait assez vite, on devient aussi capable d’amour qu’un vieux torchon. Et on mène ensuite, évidemment, une vie de torchon ; en vieillissant on devient moins séduisant, et de ce fait amer. On jalouse les jeunes, et de ce fait on les hait. Cette haine, condamnée à rester inavouable, s’envenime et devient de plus en plus ardente ; puis elle s’amortit. »
Michel Houellebecq
Extension du domaine de la lutte, Éditions Maurice Nadeau, 1994
« La primauté du soldat se retrouve partout chez les Aztèques comme à Sparte. Les marchands s’y enrichissent honteusement et en cachette. Leurs enfants ne peuvent se marier qu’entre eux : tandis que, dans le cortège du triomphe, le soldat marche à côté de l’Empereur, n’ayant que ses lauriers et sa charrue. »
Maurice Bardèche
Sparte et les Sudistes, éditions Les Sept Couleurs, 1969
« Les musées sont les cimetières du passé. Ils nous invitent à faire le deuil de notre histoire et nous recrachent ensuite sur les trottoirs crasseux de notre siècle. »
Erik L’Homme
Le regard des princes à minuit, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Scripto, 2014
« J’aime ce pays, et j’aime y vivre parce que j’y ai mes racines, ces profondes et délicates racines, qui attachent un homme à la terre où sont nés et morts ses aïeux, qui l’attachent à ce qu’on pense et à ce qu’on mange, aux usages comme aux nourritures, aux locutions locales, aux intonations des paysans, aux odeurs du sol, des villages et de l’air lui-même. »
Guy de Maupassant
Le Horla, 1886, éditions Albin Michel, coll. Le Livre de Poche, 1967
« Plus de blanc sur les cartes ! À part quelques touffes de roseaux instables aux sources du Nil, quelques marais fuégiens où les géographes n’ont pas encore pataugé, quelques nuages de poussière mal fixés dans les déserts d’Australie, tout le reste a été vu, revu, arpenté, mesuré, étiqueté, catalogué et classé. Le monde est connu.
Mal connu : la multiplicité et la rapidité de nos moyens d’information le déforment. Le cireur de bottes du coin parle de la Mongolie et de la Chine comme s’il été le père Huc en personne. Il les a vues à la télé. »
Jean Giono
Les Trois Arbres de Palzem, éditions Gallimard, 1984
« La civilisation de l’âtre, de la huche à pain, du vin de famille et du sillon court, suintait de partout. Des jardins potagers de trente mètres carrés étaient soignés comme des tapisseries au point de croix ; on y avait fait alterner des raies de glaïeuls et des rangs de fèves. Les arbres, et surtout ceux qui ne rapportent rien que de l’ombre, comme le platane, avaient la beauté franche des êtres qui sont aimés. On les sentait avoir leur place – et pas la dernière – dans l’affection d’une humanité habile à jouir. Et non par principe : par expérience. »
Jean Giono
Les Trois Arbres de Palzem, éditions Gallimard, 1984
« Cette intelligence de la médiocrité marquera dans le temps notre époque moderne. On la voit s’exprimer hautement et largement dans l’architecture, abondamment dans la littérature, complètement dans la politique. Seul un romantisme désuet, et dangereux, peut encore croire à l’intelligence de la bravoure, de la générosité, de la grandeur d’âme et de l’amour. Ce sont des moyens parfaits “de ne pas parvenir”. À les exercer on y perd, non seulement la paix, ce qui est justice somme toute, mais l’estime d’autrui. »
Jean Giono
Les terrasses de l’île d’Elbe, 1976, éditions Gallimard, coll. L’Imaginaire, 2017
« Les communistes avaient ceci de commun avec les capitalistes que pour eux, il n’était de tragédie que matérielle, au sens le plus trivial du terme : les conditions de vie, l’appartement, le métier, le salaire. »
Patrice Jean
L’homme surnuméraire, Éditions du Rocher, 2019
« Le Graal est un aimant qui agit à l’horizon, qui donne du relief aux rencontres et qui oblige à regarder au-dedans de soi. Le Graal miroite au bout de toutes les quêtes, pour nous renvoyer finalement à nous-même. »
Erik L’Homme
Le regard des princes à minuit, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Scripto, 2014
« L’architecte a introduit dans le circuit des entrepreneurs qui introduisent des fournisseurs, des sociétés anonymes ne tardent pas à apparaître, et voilà constituée une de ces “Grandes Compagnies”, une de ces invasions de barbares venus de l’intérieur, sous les pas desquelles l’herbe ne pousse plus. Tout est détruit, rasé, raclé ; quelqu’un s’insurge, défend un bel hôtel, un assemblage de pierres admirable, une porte monumentale, on l’abat sous les sarcasmes avec l’arme totale, l’imparable, celle à laquelle le primaire ne résiste pas : la nécessité de marcher avec son temps, et, s’il insiste, avec le mot “progrès” qui est la bombe atomique des raisonnements imbéciles. »
Jean Giono
Les terrasses de l’île d’Elbe, 1976, éditions Gallimard, coll. L’Imaginaire, 2017
« Toutefois le mal est fait. Le paysage est détruit. On habite désormais dans un site inharmonique. Cette cacophonie, si elle est insupportable aux âmes sensibles, installe dans les âmes insensibles le besoin d’aller plus outre dans ces fausses voies où elles espèrent trouver une sorte de contentement qu’elles avaient, qu’elles n’ont plus. C’est ainsi qu’après toute une contrée, tout un pays peut s’enlaidir, et de plus en plus car, à l’origine de cette laideur, il y a quelqu’un qui pense profit au lieu de penser architecture. Tout une population est mal à l’aise, sans savoir pourquoi. »
Jean Giono
La Chasse au bonheur, éditions Gallimard, 1988