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Citations d’un auteur français

Du point de vue amoureux Véronique appartenait…

« Du point de vue amou­reux Véro­nique appar­te­nait, comme nous tous, à une géné­ra­tion sacri­fiée. Elle avait cer­tai­ne­ment été capable d’amour ; elle aurait sou­hai­té en être encore capable, je lui rends ce témoi­gnage ; mais cela n’é­tait plus pos­sible. Phé­no­mène rare, arti­fi­ciel et tar­dif, l’a­mour ne peut s’é­pa­nouir que dans des condi­tions men­tales spé­ciales, rare­ment réunies, en tous points oppo­sées à la liber­té de mœurs qui carac­té­rise l’é­poque moderne. Véro­nique avait connu trop de dis­co­thèques et d’a­mants ; un tel mode de vie appau­vrit l’être humain, lui infli­geant des dom­mages par­fois graves et tou­jours irré­ver­sibles. L’a­mour comme inno­cence et comme capa­ci­té d’illu­sion, comme apti­tude à résu­mer l’en­semble de l’autre sexe à un seul être aimé, résiste rare­ment à une année de vaga­bon­dage sexuel, jamais à deux. En réa­li­té, les expé­riences sexuelles suc­ces­sives accu­mu­lées au cours de l’a­do­les­cence minent et détruisent rapi­de­ment toute pos­si­bi­li­té de pro­jec­tion d’ordre sen­ti­men­tal et roma­nesque ; pro­gres­si­ve­ment, et en fait assez vite, on devient aus­si capable d’a­mour qu’un vieux tor­chon. Et on mène ensuite, évi­dem­ment, une vie de tor­chon ; en vieillis­sant on devient moins sédui­sant, et de ce fait amer. On jalouse les jeunes, et de ce fait on les hait. Cette haine, condam­née à res­ter inavouable, s’en­ve­nime et devient de plus en plus ardente ; puis elle s’amortit. »

Michel Houel­le­becq
Exten­sion du domaine de la lutte, Édi­tions Mau­rice Nadeau, 1994

La primauté du soldat se retrouve partout…

« La pri­mau­té du sol­dat se retrouve par­tout chez les Aztèques comme à Sparte. Les mar­chands s’y enri­chissent hon­teu­se­ment et en cachette. Leurs enfants ne peuvent se marier qu’entre eux : tan­dis que, dans le cor­tège du triomphe, le sol­dat marche à côté de l’Em­pe­reur, n’ayant que ses lau­riers et sa charrue. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, édi­tions Les Sept Cou­leurs, 1969

J’aime ce pays, et j’aime y vivre parce que j’y ai mes racines…

« J’aime ce pays, et j’aime y vivre parce que j’y ai mes racines, ces pro­fondes et déli­cates racines, qui attachent un homme à la terre où sont nés et morts ses aïeux, qui l’attachent à ce qu’on pense et à ce qu’on mange, aux usages comme aux nour­ri­tures, aux locu­tions locales, aux into­na­tions des pay­sans, aux odeurs du sol, des vil­lages et de l’air lui-même. »

Guy de Maupassant
Le Hor­la, 1886, édi­tions Albin Michel, coll. Le Livre de Poche, 1967

Plus de blanc sur les cartes…

« Plus de blanc sur les cartes ! À part quelques touffes de roseaux instables aux sources du Nil, quelques marais fué­giens où les géo­graphes n’ont pas encore patau­gé, quelques nuages de pous­sière mal fixés dans les déserts d’Aus­tra­lie, tout le reste a été vu, revu, arpen­té, mesu­ré, éti­que­té, cata­lo­gué et clas­sé. Le monde est connu.
Mal connu : la mul­ti­pli­ci­té et la rapi­di­té de nos moyens d’in­for­ma­tion le déforment. Le cireur de bottes du coin parle de la Mon­go­lie et de la Chine comme s’il été le père Huc en per­sonne. Il les a vues à la télé. »

Jean Gio­no
Les Trois Arbres de Pal­zem, édi­tions Gal­li­mard, 1984

La civilisation de l’âtre…

« La civi­li­sa­tion de l’âtre, de la huche à pain, du vin de famille et du sillon court, suin­tait de par­tout. Des jar­dins pota­gers de trente mètres car­rés étaient soi­gnés comme des tapis­se­ries au point de croix ; on y avait fait alter­ner des raies de glaïeuls et des rangs de fèves. Les arbres, et sur­tout ceux qui ne rap­portent rien que de l’ombre, comme le pla­tane, avaient la beau­té franche des êtres qui sont aimés. On les sen­tait avoir leur place – et pas la der­nière – dans l’af­fec­tion d’une huma­ni­té habile à jouir. Et non par prin­cipe : par expérience. »

Jean Gio­no
Les Trois Arbres de Pal­zem, édi­tions Gal­li­mard, 1984

Cette intelligence de la médiocrité…

« Cette intel­li­gence de la médio­cri­té mar­que­ra dans le temps notre époque moderne. On la voit s’ex­pri­mer hau­te­ment et lar­ge­ment dans l’ar­chi­tec­ture, abon­dam­ment dans la lit­té­ra­ture, com­plè­te­ment dans la poli­tique. Seul un roman­tisme désuet, et dan­ge­reux, peut encore croire à l’in­tel­li­gence de la bra­voure, de la géné­ro­si­té, de la gran­deur d’âme et de l’a­mour. Ce sont des moyens par­faits de ne pas par­ve­nir”. À les exer­cer on y perd, non seule­ment la paix, ce qui est jus­tice somme toute, mais l’es­time d’autrui. »

Jean Gio­no
Les ter­rasses de l’île d’Elbe, 1976, édi­tions Gal­li­mard, coll. L’I­ma­gi­naire, 2017

L’architecte a introduit…

« L’ar­chi­tecte a intro­duit dans le cir­cuit des entre­pre­neurs qui intro­duisent des four­nis­seurs, des socié­tés ano­nymes ne tardent pas à appa­raître, et voi­là consti­tuée une de ces Grandes Com­pa­gnies”, une de ces inva­sions de bar­bares venus de l’in­té­rieur, sous les pas des­quelles l’herbe ne pousse plus. Tout est détruit, rasé, raclé ; quel­qu’un s’in­surge, défend un bel hôtel, un assem­blage de pierres admi­rable, une porte monu­men­tale, on l’a­bat sous les sar­casmes avec l’arme totale, l’im­pa­rable, celle à laquelle le pri­maire ne résiste pas : la néces­si­té de mar­cher avec son temps, et, s’il insiste, avec le mot pro­grès” qui est la bombe ato­mique des rai­son­ne­ments imbé­ciles. »

Jean Gio­no
Les ter­rasses de l’île d’Elbe, 1976, édi­tions Gal­li­mard, coll. L’I­ma­gi­naire, 2017

Toutefois le mal est fait…

« Tou­te­fois le mal est fait. Le pay­sage est détruit. On habite désor­mais dans un site inhar­mo­nique. Cette caco­pho­nie, si elle est insup­por­table aux âmes sen­sibles, ins­talle dans les âmes insen­sibles le besoin d’al­ler plus outre dans ces fausses voies où elles espèrent trou­ver une sorte de conten­te­ment qu’elles avaient, qu’elles n’ont plus. C’est ain­si qu’a­près toute une contrée, tout un pays peut s’en­lai­dir, et de plus en plus car, à l’o­ri­gine de cette lai­deur, il y a quel­qu’un qui pense pro­fit au lieu de pen­ser archi­tec­ture. Tout une popu­la­tion est mal à l’aise, sans savoir pourquoi. »

Jean Gio­no
La Chasse au bon­heur, édi­tions Gal­li­mard, 1988

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