« La civilisation de l’âtre, de la huche à pain, du vin de famille et du sillon court, suintait de partout. Des jardins potagers de trente mètres carrés étaient soignés comme des tapisseries au point de croix ; on y avait fait alterner des raies de glaïeuls et des rangs de fèves. Les arbres, et surtout ceux qui ne rapportent rien que de l’ombre, comme le platane, avaient la beauté franche des êtres qui sont aimés. On les sentait avoir leur place – et pas la dernière – dans l’affection d’une humanité habile à jouir. Et non par principe : par expérience. »
Jean Giono
Les Trois Arbres de Palzem, éditions Gallimard, 1984