« Toutefois le mal est fait. Le paysage est détruit. On habite désormais dans un site inharmonique. Cette cacophonie, si elle est insupportable aux âmes sensibles, installe dans les âmes insensibles le besoin d’aller plus outre dans ces fausses voies où elles espèrent trouver une sorte de contentement qu’elles avaient, qu’elles n’ont plus. C’est ainsi qu’après toute une contrée, tout un pays peut s’enlaidir, et de plus en plus car, à l’origine de cette laideur, il y a quelqu’un qui pense profit au lieu de penser architecture. Tout une population est mal à l’aise, sans savoir pourquoi. »
Jean Giono
La Chasse au bonheur, éditions Gallimard, 1988