« […] nous portons dans nos cœurs une Ithaque intérieure que nous rêvons parfois de reconquérir, parfois regagner, souvent de préserver. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
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« […] nous portons dans nos cœurs une Ithaque intérieure que nous rêvons parfois de reconquérir, parfois regagner, souvent de préserver. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
« La célèbre annonce parue dans la presse britannique au début du 20ème siècle, par laquelle l’explorateur polaire Shackleton cherche à recruter son équipage : “Hommes requis pour voyage périlleux, bas salaire, froid intense, longs mois de ténèbres, dangers constants, retour incertain. Honneur et célébrité en cas de succès.”, je connais tant de jeunes (et de moins jeunes) qui y répondraient tout de suite, Oui ! Mais qui aujourd’hui passerait cette annonce ? »
Jean-François Deniau
Histoires de courage, éditions Plon, 2000
« La Patagonie, c’est ailleurs, c’est autre chose, c’est un coin d’âme caché, un coin de cœur inexprimé. Ce peut être un rêve, un regret, un pied de nez. Ce peut être un refuge secret, une seconde patrie pour les mauvais jours, un sourire, une insolence. Un jeu aussi. Un refus de conformité. Sous le sceptre brisé de Sa Majesté, il existe mille raisons de prêter hommage, et c’est ainsi qu’il y a plus de Patagons qu’on ne croit, et tant d’autres qui s’ignorent encore. »
Jean Raspail
Le Moniteur de Port-Tounens, Bulletin de Liaison des Amitiés Patagones (BLAP), 1995
« Même si cela peut paraître étrange, il était pour ces gens plus facile d’imaginer un monde peuplé d’esprits malins que de concevoir des astronautes posant le pied sur la Lune. Mais après tout, nos propres ancêtres, avant que nous donnions des leçons de rationalisme à l’humanité tout en remplissant nos stades de foules hystériques et en nourrissant nos herbivores de cadavres réduits en poudre, n’étaient-ils pas partis dans la poussière des routes orientales délivrer le tombeau d’un dieu mort et ressuscité ? »
Erik L’Homme
Des pas dans la neige. Aventures au Pakistan, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Pôle fiction, 2010
« Tu ne trouveras le répit que dans la marche forcée et la reconstruction d’un projet. Oui, pars pour que les choses adviennent et changent. Pars pour connaître le bonheur plein de se découvrir, chaque matin un être nouveau. Et pars dès l’aube quand le monde est encore pur. »
Claudine Vincenot
Confidences des deux rivages, éditions Anne Carrière, 1999
« À une journée de marche du premier hameau, une autre de la route, puis deux jours de jeep de la première ville et encore un jour de voiture du premier hôpital, on ne marche pas, on ne respire pas, on ne mange pas de la même façon. Chacun devient effroyablement responsable de ce qu’il lui arrive. Tout prend alors un sens plus terrifiant, un sens plus authentique. »
Erik L’Homme
Des pas dans la neige. Aventures au Pakistan, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Pôle fiction, 2010
« Il y a toujours eu des gens pour se tromper de combat ! Des Grecs tentés par l’alliance avec le Grand Roi ou tout simplement par son or. Des Romains considérant les Huns comme une possible alliance de revers contre les Germains. Des nobliaux d’Espagne jouant les Maures contre leurs plus proches voisins.
Cela c’est de la géopolitique de chef-lieu de canton.
Je préfère la sagesse d’Henri le Navigateur, fils et frère de roi, qui entreprit de « faire reculer les bornes du monde ». La première étape en fut la prise de Ceuta en 1416 sur la côte nord du Maroc. En affaiblissant les royaumes musulmans, le Portugal prenait le risque de renforcer son concurrent espagnol. À son frère le roi qui s’en inquiétait, Henri le Navigateur répondit : « Les infidèles vous veulent du mal par nature, et lui [le roi de Castille] par accident. » Remarquable prise de conscience européenne. »
Jean-Yves Le Gallou
Les grandes batailles des Européens, allocution au sixième colloque de l’Institut Iliade, Paris, Maison de la Chimie, 6 avril 2019
« En chemin, plus que la poésie et plus que la prière, la connaissance géographique est précieuse au voyageur pour combattre l’Ennui. Elle lui permet de poser sur toute chose un œil désireux d’en savoir plus que ce qu’il voit. Elle est une précieuse compagne pour l’errant. Comment se morfondre lorsqu’on a en permanence – où que l’on se trouve et quoi que l’on fasse – matière à lire ? »
Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde, éditions des Équateurs, 2005
« Vivre dans un certain siècle et s’apercevoir qu’on était mieux fait pour un autre, cela ne doit pas désespérer, car ce malheur n’est point sans quelque remède. Nous atteignons par magie l’époque où nous ne nous sommes pas trouvés matériellement ; nous la saisissons par son art. Être cultivé, cela ne signifie pas autre chose que d’avoir le choix entre tous les moments de l’humanité et d’aller, à notre gré, de l’un à l’autre, comme un archipel, un navire heureux se promène d’île en île. Toute haute vie a ses évasions sereines. »
Abel Bonnard
Ce monde et moi, éditions Dismas (posthume), 1992
« Sept cavaliers quittèrent la Ville au crépuscule, face au soleil couchant, par la porte de l’Ouest qui n’était plus gardée. Tête haute, sans se cacher, au contraire de tous ceux qui avaient abandonné la Ville, car ils ne fuyaient pas, ils ne trahissaient rien, espéraient moins encore et se gardaient d’imaginer. Ainsi étaient-ils armés, le cœur et l’âme désencombrés scintillant froidement comme du cristal, pour le voyage qui les attendait. »
Jean Raspail
Sept cavaliers quittèrent la Ville au crépuscule par la porte de l’Ouest qui n’était plus gardée, Robert Laffont, 1993
« Un des grands malheurs de la vie moderne, c’est le manque d’imprévu, l’absence d’aventures. »
Théophile Gautier
Voyage en Espagne, 1845, éditions Garnier-Flammarion, 1999
« L’aventure n’est morte que dans l’esprit de ceux qui n’ont aventuré nulle part ni leur esprit ni leur corps. »
Sylvain Tesson
Carnets d’aventures, La Guilde européenne du raid, Presses de la Renaissance, 2007