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À dire vrai, je ne sais pas très bien qui je prie et pourquoi…

« À dire vrai, je ne sais pas très bien qui je prie et pour­quoi. Je ne prie pas avec des mots. Je ne sais pas les prières que l’on récite habi­tuel­le­ment. Je les ai oubliées depuis long­temps et quand j’ai vou­lu les réap­prendre, je me suis aper­çu qu’elles me gênaient. Tan­dis que silen­cieu­se­ment, sans pro­non­cer la moindre parole, sim­ple­ment comme ça, en mar­chant dans la forêt, l’hi­ver, j’ai l’im­pres­sion d’être moi-même une prière où se mélangent des sen­ti­ments qui d’or­di­naire ne m’ef­fleurent pas et que je ne sau­rais même pas expri­mer. J’en suis le pre­mier sur­pris. Des choses qui en toute autre cir­cons­tance me sem­ble­raient bêtes et conve­nues, comme l’ap­par­te­nance à une famille, à une reli­gion, à un pays, à une race, le res­pect de la parole don­née, l’exal­ta­tion d’un enga­ge­ment, l’a­mour d’une mère pour son enfant, la pitié envers les morts, l’hon­neur de soi, la fidé­li­té à un maître… »

Jean Ras­pail
Sire, Édi­tions de Fal­lois, 1991

C’est aux âmes les plus spirituelles…

« C’est aux âmes les plus spi­ri­tuelles, en admet­tant qu’elles soient les plus cou­ra­geuses, qu’il est don­né de vivre les tra­gé­dies les plus dou­lou­reuses : mais c’est bien pour cela qu’elles tiennent la vie en hon­neur, parce qu’elle leur oppose son plus grand antagonisme. »

Frie­drich Nietzsche
Cré­pus­cule des idoles ou Com­ment on phi­lo­sophe avec un mar­teau (Göt­zen-Däm­me­rung oder wie man mit dem Ham­mer phi­lo­so­phiert), 1888, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2005

Nous voulons qu’on nous donne des raisons de vivre !

« Nous vou­lons qu’on nous donne des rai­sons de vivre ! Pour­tant je vous corne qu’il n’y en a pas et que tout l’égarement du trou­peau est là, dans cet appel creux que le déma­gogue et le phi­lo­sophe incitent à pous­ser. Il y a des pas­sions de vivre. Il y a des pous­sées énormes et des volon­tés de vivre. Il y a un hon­neur à vivre. Il n’y a pas de rai­son. »

Jean Cau
La grande pros­ti­tuée, édi­tions de La Table Ronde, 1974

Avant 1945, dans toutes les nations européennes, on honorait encore les symboles militaires…

« Avant 1945, dans toutes les nations euro­péennes, on hono­rait encore les sym­boles mili­taires et l’héroïsme du com­bat­tant. Même en France, mal­gré les consé­quences mul­tiples de la Révo­lu­tion, l’offi­cier de réserve béné­fi­ciait d’un sta­tut moral pri­vi­lé­gié, au même titre que le pro­prié­taire ter­rien, alors que cette grâce était refu­sée aux pro­fes­sions du com­merce et de la finance. Faute de recul et de vision his­to­rique, on ne mesure pas encore l’ampleur de ce qui a été détruit. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Quiconque occupe un poste a pour devoir d’y demeurer ferme…

« C’est que le vrai prin­cipe, Athé­niens, le voi­ci. Qui­conque occupe un poste, — qu’il l’ait choi­si lui-même comme le plus hono­rable, ou qu’il y ait été pla­cé par un chef, — a pour devoir d’y demeu­rer ferme, quel qu’en soit le risque, sans tenir compte ni de la mort pos­sible, ni d’aucun dan­ger, plu­tôt que de sacri­fier l’honneur. »

Pla­ton
Apo­lo­gie de Socrate, 28d, IVe siècle av. notre ère

Ces ouvriers ne servaient pas…

« Ces ouvriers ne ser­vaient pas. Ils tra­vaillaient. Ils avaient un hon­neur, abso­lu, comme c’est le propre d’un hon­neur. Il fal­lait qu’un bâton de chaise fût bien fait. C’é­tait enten­du. C’é­tait un pri­mat. Il ne fal­lait pas qu’il fût bien fait pour le salaire ou moyen­nant le salaire. Il ne fal­lait pas qu’il fût bien fait pour le patron ni pour les connais­seurs ni pour les clients du patron. Il fal­lait qu’il fût bien fait lui-même, en lui-même, pour lui-même, dans son être même. Une tra­di­tion, venue, mon­tée du plus pro­fond de la race, une his­toire, un abso­lu, un hon­neur vou­lait que ce bâton de chaise fût bien fait. Toute par­tie, dans la chaise, qui ne se voyait pas, était exac­te­ment aus­si par­fai­te­ment faite que ce qu’on voyait. C’est le prin­cipe même des cathédrales. »

Charles Péguy
L’Argent, Les Cahiers de la Quin­zaine, 1913, Édi­tions des Équa­teurs, coll. Paral­lèles, 2008

Que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ?…

« Que reste-t-il aujourd’­hui de tout cela ? Com­ment a‑t-on fait, du peuple le plus labo­rieux de la terre, et peut-être du seul peuple labo­rieux de la terre, du seul peuple peut-être qui aimait le tra­vail pour le tra­vail, et pour l’hon­neur, et pour tra­vailler, ce peuple de sabo­teurs, com­ment a‑t-on pu en faire ce peuple qui sur un chan­tier met toute son étude à ne pas en fiche un coup. Ce sera dans l’his­toire une des plus grandes vic­toires, et sans doute la seule, de la déma­go­gie bour­geoise intel­lec­tuelle. Mais il faut avouer qu’elle compte. Cette vic­toire. »

Charles Péguy
L’Argent, Les Cahiers de la Quin­zaine, 1913, Édi­tions des Équa­teurs, coll. Paral­lèles, 2008

Le culte du passé, c’est le mémorial de la famille…

« Le culte du pas­sé, c’est le mémo­rial de la famille, le bla­son de la chau­mière, la gloire du foyer. C’est la source vivi­fiante où le sen­ti­ment de l’honneur se raf­fer­mit, où le cœur se retrempe. C’est, aux jours de repos, la légende qui édi­fie, le conte qui recrée, la chan­son qui fait rire. C’est, aux jours d’anxiété, la poé­sie d’Ossian qui entend la parole des siens dans le souffle des vents et voit appa­raître leur blanche figure dans les lueurs du cré­pus­cule, dans les contours des nuages. »

Xavier Mar­mier
Prose et Vers, 1890, édi­tions Hachette Livre, 2018

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