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Citations sur le feu
Le feu me tient compagnie…
Voici 8 000 ans commençait pour nous l’aventure néolithique…
« Voici 8 000 ans commençait pour nous l’aventure néolithique. Je l’appelais révolution parce que j’y discernais l’apparition d’un état d’esprit nouveau. La volonté y tenait la première place et elle n’allait pas cesser de dominer notre monde, jusqu’à l’avènement des idées suicidaires aujourd’hui à la mode. Passer de la cueillette et de la chasse à l’agriculture et à l’élevage représente un bond en avant prodigieux. En un sens, dans cette plaine nordique si cruelle aux paysans aux prises avec un climat impitoyable, c’était un défi qui rejoignait la légende hellène de Prométhée dérobant le feu aux dieux. »
Jean Mabire
Thulé : le soleil retrouvé des Hyperboréens, éditions Robert Laffont, 1978, éditions Pardès, 2002
Peut-être faut-il le sang des martyrs…
Ce feu résume une vivante tradition. Non pas une image inconsistante…
« La Flamme.
Ce feu résume une vivante tradition. Non pas une image inconsistante, mais une réalité. Une réalité aussi tangible que la dureté de cette pierre ou ce souffle de vent. Le symbole du solstice est que la vie ne peut pas mourir. Nos ancêtres croyaient que le soleil n’abandonne pas les hommes et qu’il revient chaque année au rendez-vous du printemps.
Nous croyons avec eux, que la vie ne meurt pas et que par-delà la mort des individus, la vie collective continue.
Qu’importe ce que sera demain. C’est en nous dressant aujourd’hui, en affirmant que nous voulons rester ce que nous sommes, que demain pourra venir.
Nous portons en nous la flamme. La flamme pure de ce feu de foi. Non pas un feu de souvenir. Non pas un feu de piété filiale. Mais un feu de joie et de gravité qu’il convient d’allumer sur notre terre. Là nous voulons vivre et remplir notre devoir d’hommes sans renier aucune des particularités de notre sang, notre histoire, notre foi entremêlés dans nos souvenirs et dans nos veines…
Ce n’est pas la résurrection d’un rite aboli. C’est la continuation d’une grande tradition. D’une tradition qui plonge ses racines au plus profond des âges et ne veut pas disparaître. Une tradition dont chaque modification ne doit que renforcer le sens symbolique. Une tradition qui peu à peu revit. »
Jean Mabire
Les Solstices, Histoire et actualité, éditions Le Flambeau, 1991
L’étincelant Hector s’élance à l’intérieur…
« L’étincelant Hector s’élance à l’intérieur. Son visage est semblable à la rapide nuit. Il brille de l’éclat terrible de l’airain qui lui couvre le corps ; ses mains tiennent deux lances. Personne sauf un dieu, n’oserait l’affronter quand il franchit la porte. Un feu brûle en ses yeux. Se tournant vers la foule, il ordonne aux Troyens de passer la muraille. Ils écoutent sa voix : les uns, tout aussitôt, franchissent le rempart, tandis que d’autres vont se répandre à travers les portes bien construites. Vers leurs navires creux les Danaens s’enfuient, cependant que s’élève un tumulte sans fin. »
Homère
Iliade, Chant XII, Les Troyens franchissent le rempart, vers 800 – 725 avant notre ère
Sur le même autel, il y a bien des grains d’encens…
« Sur le même autel, il y a bien des grains d’encens ; tel grain est le premier qui tombe dans le feu ; tel autre n’y tombe qu’un peu plus tard. Ce n’est pas une différence. »
Marc Aurèle
Pensées pour moi-même, IV, 15, vers 170 – 180, trad. Mario Meunier, éditions Garnier-Flammarion, 1964
La vie ! La vie ! L’incroyable force de la vie…
« Il y a un feu. Roscanvel a cru voir un feu. Il écarquille les yeux, pleurant de joie et de misère, de souffrance, de froid et de sel… Il y a un feu ! Fragile ainsi qu’une chimère, il palpite, clignote faiblement, s’étiole dans un grain violent, semble se raviver pour s’éteindre encore. Il y a un feu et l’espérance grandit comme une flamme. La vie ! La vie ! L’incroyable force de la vie ! »
Pierre Schoendoerffer
L’aile du papillon, Éditions Grasset, 2003
Il faudrait ériger le conseil de Baden-Powell en principe…
« Il faudrait ériger le conseil de Baden-Powell en principe : ‘Lorsqu’on quitte un lieu de bivouac, prendre soin de laisser deux choses. Premièrement : rien. Deuxièmement : ses remerciements.’ L’essentiel ? Ne pas peser trop à la surface du globe. »
Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, éditions Gallimard, 2011
Le monde n’est pas plus désenchanté qu’il y a dix mille ans…
« Le monde n’est pas plus désenchanté qu’il y a dix mille ans. Un coucher de soleil en forêt, la contemplation de la lune dans une clairière enneigée, un grand feu, demeurent des expériences du sacré. C’est plutôt le regard de certains contemporains qui est épuisé, ce sont les instincts qui leur font défaut. »
Christopher Gérard
La source pérenne, Éditions L’Âge d’Homme, 2007
Toi seule es jeune, ô Cora ; toi seule es pure, ô Vierge…
« Toi seule es jeune, ô Cora ; toi seule es pure, ô Vierge ; toi seule es saine, ô Hygie ; toi seule es forte, ô Victoire. Les cités, tu les gardes, ô Promachos ; tu as ce qu’il faut de Mars, ô Aréa ; la paix est ton but, ô Pacifique. Législatrice, source des constitutions justes ; Démocratie, toi dont le dogme fondamental est que tout bien vient du peuple, et que, partout où il n’y a pas de peuple pour nourrir et inspirer le génie, il n’y a rien, apprends-nous à extraire le diamant des foules impures. Providence de Jupiter, ouvrière divine, mère de toute industrie, protectrice du travail, ô Ergané, toi qui fais la noblesse du travailleur civilisé et le mets si fort au-dessus du Scythe paresseux ; sagesse, toi que Zeus enfanta après s’être replié sur lui-même, après avoir respiré profondément ; toi qui habites dans ton père, entièrement unie à son essence ; toi qui es sa compagne et sa conscience ; énergie de Zeus, étincelle qui allumes et entretiens le feu chez les héros et les hommes de génie, fais de nous des spiritualistes accomplis. »
Ernest Renan
Prière sur l’Acropole, 1865, in Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883
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