« Une épitaphe gravée, Ky me l’a montrée ; elle lui a plu, c’est pourquoi il avait installé son P.C à cet endroit.
What I gave I have
What I spent I had
What I kept I lost »
Pierre Schoendoerffer
Là-haut, Éditions Grasset, 1981
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« Une épitaphe gravée, Ky me l’a montrée ; elle lui a plu, c’est pourquoi il avait installé son P.C à cet endroit.
What I gave I have
What I spent I had
What I kept I lost »
Pierre Schoendoerffer
Là-haut, Éditions Grasset, 1981
« La célèbre annonce parue dans la presse britannique au début du 20ème siècle, par laquelle l’explorateur polaire Shackleton cherche à recruter son équipage : “Hommes requis pour voyage périlleux, bas salaire, froid intense, longs mois de ténèbres, dangers constants, retour incertain. Honneur et célébrité en cas de succès.”, je connais tant de jeunes (et de moins jeunes) qui y répondraient tout de suite, Oui ! Mais qui aujourd’hui passerait cette annonce ? »
Jean-François Deniau
Histoires de courage, éditions Plon, 2000
« Ce long compagnonnage avec le courage m’a été utile en prison et lorsque je suis tombé malade, à la fin des années soixante-dix. Les heures tombaient une à une dans le silence. Je m’avançais sur les rebords du vertige, lorsque la tentation de céder était trop forte. Je pensais alors à la nuit du tunnel et à mes frères de malheur, aux heures d’attente dans les carlingues avant de sauter, et à ma mère devant son ouvrage, avec son aiguille, point par point, dans la lumière pâle de l’hiver. Alors je marchais intérieurement, une respiration après l’autre, pour atteindre la terre ferme, ou l’angoisse lâchait prise.
Ce courage-là me sera sans doute nécessaire en approchant de la mort. J’ai suffisamment vécu pour savoir que mes victoires passées ne me garantissent pas contre l’affolement final. Chacun rejoue sa vie jusqu’à la dernière seconde. C’est sans doute à ce moment-là qu’il me faudra retrouver, une dernière fois, le courage de ma mère, son sourire et son regard vert. »
Hélie Denoix de Saint Marc
Les sentinelles du soir, éditions les arènes, 1999
« On quitte le port, la côte, le bruit, la chaleur, les autres, la vie ! On entre dans l’inconnu et le froid. Le courage a toujours été d’abord d’affronter le mystère. Si la nuit vient, c’est une seconde nuit à traverser. Et si on est seul, la solitude est une troisième nuit. Salut aux vainqueurs de la triple nuit. »
Jean-François Deniau
Histoires de courage, éditions Plon, 2000
« Bourgogne n’était pas en reste dans l’affection au chef, mais autour d’une page, il livrait une autre clé : “Si nous étions malheureux, mourant de faim et de froid, il nous restait encore quelque chose qui nous soutenait : l’honneur et le courage.” L’honneur et le courage ! Comme ils résonnaient étrangement, ces mots, deux cents années plus tard. Étaient-ils encore en vie, ces mots, dans ce monde que nous traversions pleins phares ? Nous fîmes une courte halte sur le bas-côté, il neigeait, la nuit semblait en larmes dans le faisceau des phares. Dieux, me disais-je, en pissant dans le noir, nous autres, pauvres garçons du XXIème siècle, ne sommes-nous pas des nains ? Alanguis dans la mangrove du confort, pouvions-nous comprendre ces spectres de 1812 ? »
Sylvain Tesson
Berezina, éditions Guérin, 2015
« Les concessions sont les marches vers l’échafaud. »
Nicolás Gómez Dávila
Les Horreurs de la démocratie (tiré de Escolios a un texto implícito), 1977, trad. Michel Bibard, Éditions du Rocher/Anatolia, 2003
« De nos jours, nous voyons souvent mentionner le courage ou l’audace avec lesquels certain rebelle s’en prendra à une tyrannie séculaire ou une superstition désuète. Ce n’est pas faire preuve de courage que de s’en prendre à des choses séculaires ou désuètes, pas plus que de provoquer sa grand-mère. L’homme réellement courageux est celui qui brave des tyrannies jeunes comme le matin ou des superstitions fraîches comme les premières fleurs. »
Gilbert Keith Chesterton
Le monde comme il ne va pas, 1910, trad. Marie-Odile Fortier-Masek, Éditions L’Âge d’Homme, 1994
« Le courage est presque une contradiction dans les termes. C’est un puissant désir de vivre qui prend la forme d’un empressement à mourir. “Celui qui perdra sa vie la sauvera” n’est pas une sentence mystique à l’usage des saints et des héros. C’est le conseil quotidien aux marins et aux montagnards. On pourrait l’imprimer dans un guide des Alpes ou dans un manuel de manœuvres maritimes. Ce paradoxe est tout le principe du courage, même du courage tout à fait terrestre ou tout à fait brutal. »
Gilbert Keith Chesterton
Orthodoxie, 1908, trad. Lucien d’Azay, éditions Flammarion, coll. « Climats », 2010
« Le déclin du courage est peut-être ce qui frappe le plus un regard étranger dans l’Occident d’aujourd’hui. Le courage civique a déserté non seulement le monde occidental dans son ensemble, mais même chacun des pays qui le composent, chacun de ses gouvernements, chacun de ses partis, ainsi que, bien entendu, l’Organisation des Nations Unies. Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société tout entière. »
Alexandre Soljenitsyne
Le déclin du courage, discours à l’université de Harvard du 8 juin 1978, trad. Geneviève et José Johannet, éditions Les Belles Lettres, 2014
« Les pères de famille, ces grands aventuriers du monde moderne. »
Charles Péguy
Victor-Marie, comte Hugo, Cahiers de la Quinzaine, XII‑1, 1910, in Œuvres en prose complètes, Tome III, éditions Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1992
« L’Allemagne brûlait sourdement dans quelques cerveaux hardis. […] L’Allemagne était là où on luttait pour elle ; elle se montrait là où des ennemis en armes voulaient s’emparer de ses biens, elle brillait d’un éclat radieux là où ceux qui étaient pénétrés de son esprit risquaient pour elle le dernier enjeu. »
Ernst von Salomon
Les Réprouvés (Die Geächteten), 1930, trad. Andhrée Vaillant et Jean Kuckenberg, éditions Plon, coll. Feux croisés, 1931