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Citations sur l'ordre

C’est le matin que les professeurs et les policiers réclament…

« C’est le matin que les pro­fes­seurs et les poli­ciers réclament, que les phi­lo­sophes ont exal­té depuis deux siècles, le matin de l’uniformité, du réflexe condi­tion­né, du meilleur des mondes, de l’ordre abso­lu, de la réa­li­té éga­li­taire, de la gri­saille, de la réac­tion uni­forme à un sti­mu­lus uni­forme, le matin où une cloche qui tin­te­ra fera prendre aux mou­tons le che­min du pâtu­rage. C’est aus­si le matin pour la venue duquel nous prions dans nos orga­ni­sa­tions indus­trielles, dans nos fermes col­lec­tives, dans nos conciles ecclé­sias­tiques, dans nos sys­tèmes de gou­ver­ne­ment, dans nos rap­ports entre États, dans nos nobles demandes d’un gou­ver­ne­ment mon­dial. C’est le matin auquel nous aspi­rons lorsque nous for­mu­lons la prière d’être un jour tous les mêmes. C’est le matin contre la venue duquel, qu’ils le sachent ou non, les jeunes élèvent leur pro­tes­ta­tion. Et c’est un matin, il faut l’espérer, qui ne vien­dra jamais. »

Robert Ardrey
La loi natu­relle, édi­tions Stock, 1971

Tout territoire occupé dans le but d’y habiter ou de l’utiliser…

« Tout ter­ri­toire occu­pé dans le but d’y habi­ter ou de l’utiliser comme espace vital” est préa­la­ble­ment trans­for­mé de chaos” en cos­mos” ; c’est-à-dire que, par l’effet du rituel, il lui est confé­ré une forme”, qui le fait ain­si deve­nir réel […] le réel par excel­lence est le sacré ; car seul le sacré est d’une manière abso­lue, agit effi­ca­ce­ment, crée, et fait durer les choses. »

Mir­cea Eliade
Le mythe de l’Éternel retour, édi­tions Gal­li­mard, 1969

Tout cela avait perdu sa valeur, tout cela appartenait au temps des victoires…

« Tout cela avait per­du sa valeur, tout cela appar­te­nait au temps des vic­toires, lorsque les dra­peaux pen­daient à toutes les fenêtres. Main­te­nant il n’y avait plus de vic­toires, main­te­nant les dra­peaux avaient per­du leur radieuse signi­fi­ca­tion, main­te­nant, à cette heure trouble où tout s’écroulait, la voie à laquelle j’avais été des­ti­né était deve­nue impra­ti­cable, main­te­nant je me trou­vais, sans pou­voir m’en sai­sir, en face de choses nou­velles, en face de choses qui accou­raient de toutes parts, de choses sans forme, où ne vibrait aucun appel clair, aucune cer­ti­tude qui péné­trait irré­sis­ti­ble­ment le cer­veau, sauf une pour­tant, celle que ce monde où j’étais enra­ci­né, que je n’avais eu ni à accep­ter ni à adop­ter, et dont j’étais une par­celle, allait s’effondrer défi­ni­ti­ve­ment, irré­vo­ca­ble­ment, et qu’il ne res­sus­ci­te­rait pas, qu’il ne renaî­trait jamais. […]
La désa­gré­ga­tion de l’ancien ordre jointe au déchaî­ne­ment des convoi­tises et des dési­rs les plus pro­fonds, les plus secrets, et au relâ­che­ment de tous les liens, fai­sait que tous s’éloignaient les uns des autres et il ne sem­blait plus néces­saire à per­sonne de dis­si­mu­ler le véri­table fond de son être. […] Et tous avaient rai­son, cette dam­née rai­son était de leur côté, et ils usaient de rai­son­ne­ments sages et mesu­rés pour étran­gler toute pro­tes­ta­tion, tout brû­lant enthou­siasme. […]
Plus de choses s’étaient anéan­ties pour nous que les seules valeurs que nous avions tenues dans la main. Pour nous s’était aus­si bri­sée la gangue qui nous rete­nait pri­son­niers. La chaîne s’était rom­pue, nous étions libres. Notre sang, sou­dain en effer­ves­cence, nous jetait dans l’ivresse et l’aventure, nous jetait à tra­vers l’espace et le péril, mais il pous­sait aus­si l’un vers l’autre ceux qui s’étaient recon­nus parents jusqu’au plus pro­fond de leurs fibres. Nous étions une ligue de guer­riers, impré­gnés de toute la pas­sion du monde, farouches dans le désir, joyeux dans nos haines comme dans nos amours. […] Si jamais du nou­veau vient au monde, c’est bien du chaos qu’il sur­git, à ces moments où la misère rend la vie plus pro­fonde, où, dans une atmo­sphère sur­chauf­fée, se consume ce qui ne peut pas sub­sis­ter et se puri­fie ce qui doit vaincre. Dans cette masse en ébul­li­tion, en fer­men­ta­tion, nous pou­vions jeter nos dési­rs et nous pou­vions voir s’élever la vapeur de nos espoirs. »

Ernst von Salomon
Les Réprou­vés (Die Geäch­te­ten), 1930, trad. Andh­rée Vaillant et Jean Kucken­berg, édi­tions Plon, coll. Feux croi­sés, 1931

Ils reviendront…

« Ils revien­dront, ces dieux que tu pleures toujours
Le temps va rame­ner l’ordre des anciens jours
La terre a tres­sailli d’un souffle prophétique »

Gérard de Nerval
Les Chi­mères, 1854, édi­tions Mille et une nuits, coll. La Petite Col­lec­tion, 1999

Les Dieux et les hommes sont liés entre eux par une communauté…

« Le ciel et la terre, les Dieux et les hommes sont liés entre eux par une com­mu­nau­té, faite d’ami­tié et de bon arran­ge­ment, de sagesse et d’esprit de jus­tice, et c’est la rai­son pour laquelle à cet uni­vers est don­né le nom de cos­mos, d’arrangement, et non celui de déran­ge­ment non plus que de dérèglement. »

Pla­ton
Gor­gias, 507d-508a, IVe siècle av. notre ère. Cité par Éric Gro­lier dans Ce que nous sommes. Aux sources de l’i­den­ti­té euro­péenne, Phi­lippe Conrad dir., édi­tion Ins­ti­tut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

Mais que faire, si les faibles méconnaissent la loi…

« Mais que faire, si les faibles mécon­naissent la loi, et dans leur aveu­gle­ment tirent les ver­rous qui n’étaient pous­sés que pour les pro­té­ger ? […] L’ordre humain res­semble au Cos­mos en ceci, que de temps en temps, pour renaître à neuf, il lui faut plon­ger dans la flamme. »

Ernst Jün­ger
Sur les falaises de marbre (Auf den Mar­mork­lip­pen) 1939, trad. Hen­ri Tho­mas, édi­tions Gal­li­mard 1942, coll. L’I­ma­gi­naire, 2017

Aussi loin que l’on regarde dans l’histoire des cités…

« Aus­si loin que l’on regarde dans l’histoire des cités, des royaumes et des nations d’Europe, l’esprit mili­taire, dans sa struc­ture mas­cu­line, en a été le cœur vivant étroi­te­ment asso­cié à la sou­ve­rai­ne­té. La plu­part de ceux qui se sont révol­tés, toutes caté­go­ries sociales confon­dues, hommes et femmes, oui, femmes aus­si, avaient en com­mun, sou­vent par tra­di­tion fami­liale, un atta­che­ment qua­si litur­gique au conte­nu de l’ordre mili­taire. Non pour l’armée de leur temps qui, à bien des égards, était peu défen­dable, mais pour ce que l’esprit et la for­ma­tion authen­ti­que­ment mili­taire apportent d’unique et d’irremplaçable au sein de la socié­té civile : aus­té­ri­té, abné­ga­tion, maî­trise des sen­ti­ments, sou­mis­sion au devoir. Dis­po­si­tions viriles, fon­ciè­re­ment anti-uti­li­taires et anti­bour­geoises, même quand elles sont hono­rées, ce qui est fré­quent, par des familles appar­te­nant socia­le­ment à la bour­geoi­sie. Elles étaient tout ce qui sub­sis­tait de l’ancienne arma­ture humaine qui, depuis plus de trois mille ans, avait fait de l’Europe ce qu’elle avait été. »

Domi­nique Venner
Le Cœur rebelle, Les Belles Lettres, 1994, réédi­tion Pierre-Guillaume de Roux, 2014

On sait que la volonté d’ordre et de forme constitue la base

« On sait que la volon­té d’ordre et de forme” consti­tue la base de toute civi­li­sa­tion tra­di­tion­nelle ; que la loi tra­di­tion­nelle ne pousse pas vers l’inqualifié, l’égal, l’indéfini, vers ce qui ren­drait les dif­fé­rentes par­ties du tout sem­blables, sous l’effet de l’homogénéisation ou de l’atomisation, mais veut que ces par­ties soient elles-mêmes, expriment de plus en plus par­fai­te­ment leur nature propre. »

Julius Evo­la
Révolte contre le monde moderne (Rivol­ta contro il mon­do moder­no), 1934

Lassés de peupler des villes surpeuplées dont la gouvernance…

« Las­sés de peu­pler des villes sur­peu­plées dont la gou­ver­nance implique la pro­mul­ga­tion tou­jours plus abon­dante de règle­ments, haïs­sant l’hydre admi­nis­tra­tive, excé­dés par l’impatronisation des nou­velles tech­no­lo­gies dans tous les champs de la vie quo­ti­dienne, pres­sen­tant les chaos sociaux et eth­niques à venir, ils déci­de­raient de quit­ter les zones urbaines pour rega­gner les bois. Ils recrée­raient des vil­lages dans des clai­rières, ouvertes au milieu des nefs. Ils s’inventeraient une nou­velle vie. Ce mou­ve­ment s’apparenterait aux expé­riences hip­pies mais se nour­ri­rait de motifs dif­fé­rents. Les hip­pies fuyaient un ordre qui les oppres­sait. Les néo-fores­tiers fui­ront un désordre qui les démo­ra­lise. Les bois, eux, sont prêts à accueillir les hommes ; ils ont l’habitude des éter­nels retours. »

Syl­vain Tesson
Dans les forêts de Sibé­rie, édi­tions Gal­li­mard, 2011

La verticalité est intrinsèque à la masculinité…

« La ver­ti­ca­li­té est intrin­sèque à la mas­cu­li­ni­té et à l’ancien ordre euro­péen. Elle se mani­feste par une ten­sion natu­relle vers le risque, la dif­fé­rence, l’altitude en tout. Elle méprise la sécu­ri­té, la tran­quilli­té, l’indolence, l’hédonisme, qui sont pen­chants hori­zon­taux. Elle dis­tingue, élève, attri­bue un rang. Elle hié­rar­chise les idées et les per­sonnes. L’ordre d’Homère est ver­ti­cal comme l’est aus­si le lan­gage, l’élégance, la gram­maire, les don­jons, ou la forme que l’on donne aux authen­tiques créations. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

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