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Citations sur le sacré

Une image s’impose…

« Une image s’im­pose que j’ai eue ailleurs l’oc­ca­sion d’é­vo­quer. N’est-il pas sur­pre­nant en effet, de pen­ser qu’aux temps féo­daux la Reine est cou­ron­née comme le Roi, géné­ra­le­ment à Reims, par­fois dans d’autres cathé­drales du domaine royal (à Sens pour Mar­gue­rite de Pro­vence), mais tou­jours par les mains de l’Archevêque de Reims ? Autre­ment dit, on attri­bue au cou­ron­ne­ment de la reine autant de valeur qu’à celui du Roi. »

Régine Per­noud
Pour en finir avec le Moyen Âge, édi­tions du Seuil, 1977

La mort demeure, quoi qu’il arrive, l’héroïne…

« La mort demeure, quoi qu’il arrive, l’hé­roïne de la tra­gé­die dont le mata­dor est le héros et à qui elle délègue un ambas­sa­deur extra­or­di­naire, cet ani­mal sacri­fié, cet ani­mal sacri­fié d’a­vance, char­gé de négo­cier leurs noces, noces les plus étranges et les plus obs­cures qui soient. »

Jean Coc­teau
La cor­ri­da du 1er mai, Édi­tions Gras­set, 1967

Le sacré : cet élan qui marquait la vie…

« Le sacré : cet élan qui — expri­mé dans l’art, mani­fes­té dans la reli­gion, ins­crit dans l’espace public d’un peuple — mar­quait la vie des anciens.
Le sacré : ce bat­te­ment qui, nous empor­tant au-delà, nous empêche de nous enfer­mer dans l’immédiateté de nos tra­vaux et de nos jouissances.
Le sacré : ce noyau de lumière qui, intan­gible et indé­ter­mi­nable, ne se laisse bor­ner à telle ou telle chose, à tel ou tel être. »

Javier Por­tel­la
Les esclaves heu­reux de la liber­té, édi­tions David Rein­harc, 2012

Je vouais mon cœur à la terre grave et souffrante…

« Et ouver­te­ment je vouais mon cœur à la terre grave et souf­frante, et sou­vent, dans la nuit sacrée, je lui pro­mis de l’aimer fidè­le­ment jusqu’à la mort, sans peur, avec son lourd far­deau de fata­li­té, et de ne mépri­ser aucune de ses énigmes. »

Frie­drich Hölderlin
La Mort d’Empédocle (Der Tod des Empe­dokles), inache­vé, 1798, trad. Eloi Recoing, édi­tions Actes Sud, coll. Babel, 2004

La vie éternelle, l’éternel retour de la vie…

« Ce n’est que par les mys­tères dio­ny­siens, par la psy­cho­lo­gie de l’état dio­ny­sien que s’exprime la réa­li­té fon­da­men­tale de l’instinct hel­lé­nique — sa volon­té de vie”. Qu’est-ce que l’Hel­lène se garan­tis­sait par ces mys­tères ? La vie éter­nelle, l’éternel retour de la vie ; l’avenir pro­mis et sanc­ti­fié dans le pas­sé ; l’affirmation triom­phante de la vie au-des­sus de la mort et du chan­ge­ment ; la vie véri­table comme pro­lon­ge­ment col­lec­tif par la pro­créa­tion, par les mys­tères de la sexua­li­té. C’est pour­quoi le sym­bole sexuel était pour les Grecs le sym­bole véné­rable par excel­lence, le véri­table sens pro­fond dans toute la pié­té antique. Toutes les par­ti­cu­la­ri­tés de l’acte de la géné­ra­tion, de la gros­sesse, de la nais­sance éveillent les sen­ti­ments les plus éle­vés et les plus solen­nels. Dans la science des mys­tères la dou­leur est sanc­ti­fiée : le tra­vail d’enfantement” ren­dant la dou­leur sacrée, — tout ce qui est deve­nir et crois­sance, tout ce qui garan­tit l’avenir néces­site la dou­leur… Pour qu’il y ait la joie éter­nelle de la créa­tion, pour que la volon­té de vie s’affirme éter­nel­le­ment par elle-même il faut aus­si qu’il y ait les dou­leurs de l’enfantement”… Le mot Dio­ny­sos signi­fie tout cela : je ne connais pas de sym­bo­lisme plus éle­vé que ce sym­bo­lisme grec, celui des fêtes dio­ny­siennes. Par lui le plus pro­fond ins­tinct de la vie, celui de la vie à venir, de la vie éter­nelle est tra­duit d’une façon reli­gieuse, — la voie même de la vie, la pro­créa­tion, comme la voie sacrée… »

Frie­drich Nietzsche
Cré­pus­cule des idoles ou Com­ment on phi­lo­sophe avec un mar­teau (Göt­zen-Däm­me­rung oder wie man mit dem Ham­mer phi­lo­so­phiert), 1888, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2005

Tout territoire occupé dans le but d’y habiter ou de l’utiliser…

« Tout ter­ri­toire occu­pé dans le but d’y habi­ter ou de l’utiliser comme espace vital” est préa­la­ble­ment trans­for­mé de chaos” en cos­mos” ; c’est-à-dire que, par l’effet du rituel, il lui est confé­ré une forme”, qui le fait ain­si deve­nir réel […] le réel par excel­lence est le sacré ; car seul le sacré est d’une manière abso­lue, agit effi­ca­ce­ment, crée, et fait durer les choses. »

Mir­cea Eliade
Le mythe de l’Éternel retour, édi­tions Gal­li­mard, 1969

Un haut lieu…

« Un haut lieu, dit-il, c’est un arpent de géo­gra­phie fécon­dé par les larmes de l’His­toire, un mor­ceau de ter­ri­toire sacra­li­sé par un geste, mau­dit par une tra­gé­die, un ter­rain qui, par-delà les siècles, conti­nue d’ir­ra­dier l’é­cho des souf­frances tues ou des gloires pas­sées. C’est un pay­sage béni par les larmes et le sang. Tu te tiens devant et, sou­dain, tu éprouves une pré­sence, un sur­gis­se­ment, la mani­fes­ta­tion d’un je-ne-sais-quoi. C’est l’é­cho de l’His­toire, le rayon­ne­ment fos­sile d’un évé­ne­ment qui sourd du sol, comme une onde. Ici, il y a eu une telle inten­si­té de tra­gé­die en un si court épi­sode de temps que la géo­gra­phie ne s’en est pas remise. Les arbres ont repous­sé, mais la Terre, elle, conti­nue de souf­frir. Quand elle boit trop de sang, elle devient un haut lieu. Alors, il faut la regar­der en silence car les fan­tômes la hantent. »

Syl­vain Tesson
Bere­zi­na, édi­tions Gué­rin, 2015, 978−2−35221−089−4, p. 115

À chaque fois que j’entre sous le vieux porche…

« À chaque fois que j’entre sous le vieux porche [d’une cathé­drale], mar­qué par les vicis­si­tudes de la pierre souf­frante, déca­pi­tée, je res­sens en moi char­nel­le­ment, qui vibre, toute une France des hautes nefs immé­mo­riales, une foule chan­tante, un grouille­ment d’âmes simples, un hymne à l’unité pro­fonde de la sym­pho­nie mil­lé­naire, l’accord par­fait du burin sur la pierre et du souffle de l’esprit. C’est une grande émo­tion que cette pré­sence de l’œuvre vive, une res­pi­ra­tion qui ne s’étaient pas. Des ombres qui se lèvent le long des colonnes. Des géants. Des gisants de géants. »

Phi­lippe de Villiers
Les cloches son­ne­ront-elles encore demain ?, Albin Michel, 2016

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