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Quand des hommes combattent sur un plan supérieur…

« Quand des hommes com­battent sur un plan supé­rieur, spi­ri­tuel, ils intègrent la mort dans leur stra­té­gie. Ils acquièrent quelque chose d’invulnérable ; la pen­sée que l’adversaire veut leur des­truc­tion phy­sique n’est, par consé­quent, plus effrayante pour eux. […] Il y a des moments dans l’histoire où des hommes sai­sissent la mort comme un bâton de com­man­de­ment. Dans le pro­cès des Tem­pliers, par exemple, où le Grand Maître de l’Ordre montre sou­dai­ne­ment le vrai rap­port entre lui et les juges — ain­si un navire laisse tom­ber son camou­flage et s’offre, avec ses pavillons et ses canons, au regard stu­pé­fait. Le soir même, il fut brû­lé vif, mais on pos­ta des gardes, dès cette nuit, à l’endroit du bûcher pour empê­cher le peuple d’y venir cher­cher des reliques. La pous­sière elle-même fait peur aux tyrans ; elle aus­si doit disparaître. »

Ernst Jün­ger
Pre­mier jour­nal pari­sien (in Strah­lun­gen), 1949, édi­tions Le Livre de poche, 1998

Ne le dites à personne, aux sages seulement…

« Ne le dites à per­sonne, aux sages seulement,
Puisque la foule raille aussitôt !
La vie qui cherche la mort dans les flammes,
Est celle seule que j’entends célébrer.
Dans la fraî­cheur des nuits d’amour
Où tu reçus la vie, où tu don­nas la vie,
Un sen­ti­ment étrange t’envahit
Tan­dis que luit dans le silence une chandelle.
Alors l’obscurité ne te tient plus
Pri­son­nier de ton ombre,
Et une ardeur te porte
À dési­rer la créa­tion suprême.
Nulle dis­tance n’entrave ton élan,
Des ailes te portent, un charme t’est jeté,
Et enfin, assoif­fé de lumière,
Tu péris, paillon, dans les flammes !
Et tant que tu n’auras pas cela,
Ce : meurs et deviens !
Tu ne seras qu’un triste voyageur
Sur cette terre obscure. »

Johann Wolf­gang von Goethe
Nos­tal­gie bien­heu­reuse (Selige Sehn­sucht), in West-öst­li­cher Divan, 1819

Parfois certains de mes vieux amis me reprochent…

« Par­fois cer­tains de mes vieux amis me reprochent de trop évo­quer le pas­sé. Si je parle du pas­sé, ce n’est pas par nos­tal­gie ou pas­séisme mais par res­pect pour le pré­sent et l’avenir. Car le pas­sé éclaire le pré­sent qui tient en lui-même l’essentiel de l’avenir. Dans la suite des temps et la suc­ces­sion des hommes, il n’y a pas d’acte iso­lé, de des­tin iso­lé. Tout se tient. Il faut croire à la force du pas­sé, au poids des morts, au sang et à la mémoire des hommes ; que serait un homme sans mémoire, il mar­che­rait dans la nuit ; que serait un peuple sans mémoire, il n’aurait pas d’avenir, et les hommes de l’avenir, ceux qui for­ge­ront l’avenir seront ceux qui auront la plus vaste mémoire. »

Hélie Denoix de Saint Marc
Allo­cu­tion lors de la remise de ses insignes de Grand Offi­cier dans l’ordre de la Légion d’Honneur, Fort de Nogent, 29 mars 2003

Qu’est-ce que l’avenir, qu’est-ce que le passé…

« Qu’est-ce que l’avenir, qu’est-ce que le pas­sé, qu’est-ce que nous ? Quel fluide magique nous envi­ronne et nous cache les choses qu’il nous importe le plus de connaître ? Nous nais­sons, nous vivons, nous mou­rons au milieu du merveilleux. »

Napo­léon Bonaparte
Viri­li­tés, maximes et pen­sées com­pi­lées par Jules Ber­taut, édi­tions San­sot et Cie, 1912

C’était l’hiver. Il y était allé en voiture…

« C’était l’hiver. Il y était allé en voi­ture. Qui ne connaît pas la cam­pagne l’hiver ne connaît pas la cam­pagne, et ne connaît pas la vie. Tra­ver­sant les vastes éten­dues dépouillées, les vil­lages tapis, l’homme des villes est brus­que­ment mis en face de l’austère réa­li­té contre laquelle les villes sont construites et fer­mées. Le dur revers des sai­sons lui est révé­lé, le moment sombre et pénible des méta­mor­phoses, la condi­tion funèbre des renais­sances. Alors, il voit que la vie se nour­rit de la mort, que la jeu­nesse sort de la médi­ta­tion la plus froide et la plus déses­pé­rée et que la beau­té est le pro­duit de la claus­tra­tion et de la patience. »

Pierre Drieu la Rochelle
Gilles, édi­tions Gal­li­mard, 1939

L’héroïsme : cette sauvage création de soi par soi…

« L’héroïsme : cette sau­vage créa­tion de soi par soi et de l’homme par l’homme. Et les femmes exclues de cette ter­rible fête, sou­dain sté­riles lorsque les hommes n’ont plus besoin d’un ventre femelle pour enfan­ter des dieux. L’héroïsme : ce chant égoïste qui éclate. Me voi­ci ! Unique ! Écar­tez-vous ! Je n’ai plus de mère ou d’amante ; je n’ai plus de pas­sé ; je vais me mettre au monde. « Tu vas mou­rir ! » Oui, mais je serais né et j’aurais connu l’enivrement fou lorsque, dans mon corps et dans mon âme, j’ai éprou­vé la nais­sance véhé­mente d’un dieu. « Il ne se connaît plus ! » C’est vrai puis­qu’il s’invente. »

Jean Cau
Le Che­va­lier, la mort et le diable, édi­tions de La Table ronde, 1977

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