« Mourir en combattant, c’est la mort détruisant la mort. Mourir en tremblant, c’est payer servilement à la mort le tribut de sa vie. »
William Shakespeare
Richard II, 1595
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« Mourir en combattant, c’est la mort détruisant la mort. Mourir en tremblant, c’est payer servilement à la mort le tribut de sa vie. »
William Shakespeare
Richard II, 1595
« Quand des hommes combattent sur un plan supérieur, spirituel, ils intègrent la mort dans leur stratégie. Ils acquièrent quelque chose d’invulnérable ; la pensée que l’adversaire veut leur destruction physique n’est, par conséquent, plus effrayante pour eux. […] Il y a des moments dans l’histoire où des hommes saisissent la mort comme un bâton de commandement. Dans le procès des Templiers, par exemple, où le Grand Maître de l’Ordre montre soudainement le vrai rapport entre lui et les juges — ainsi un navire laisse tomber son camouflage et s’offre, avec ses pavillons et ses canons, au regard stupéfait. Le soir même, il fut brûlé vif, mais on posta des gardes, dès cette nuit, à l’endroit du bûcher pour empêcher le peuple d’y venir chercher des reliques. La poussière elle-même fait peur aux tyrans ; elle aussi doit disparaître. »
Ernst Jünger
Premier journal parisien (in Strahlungen), 1949, éditions Le Livre de poche, 1998
« Ne le dites à personne, aux sages seulement,
Puisque la foule raille aussitôt !
La vie qui cherche la mort dans les flammes,
Est celle seule que j’entends célébrer.
Dans la fraîcheur des nuits d’amour
Où tu reçus la vie, où tu donnas la vie,
Un sentiment étrange t’envahit
Tandis que luit dans le silence une chandelle.
Alors l’obscurité ne te tient plus
Prisonnier de ton ombre,
Et une ardeur te porte
À désirer la création suprême.
Nulle distance n’entrave ton élan,
Des ailes te portent, un charme t’est jeté,
Et enfin, assoiffé de lumière,
Tu péris, paillon, dans les flammes !
Et tant que tu n’auras pas cela,
Ce : meurs et deviens !
Tu ne seras qu’un triste voyageur
Sur cette terre obscure. »
Johann Wolfgang von Goethe
Nostalgie bienheureuse (Selige Sehnsucht), in West-östlicher Divan, 1819
« Parfois certains de mes vieux amis me reprochent de trop évoquer le passé. Si je parle du passé, ce n’est pas par nostalgie ou passéisme mais par respect pour le présent et l’avenir. Car le passé éclaire le présent qui tient en lui-même l’essentiel de l’avenir. Dans la suite des temps et la succession des hommes, il n’y a pas d’acte isolé, de destin isolé. Tout se tient. Il faut croire à la force du passé, au poids des morts, au sang et à la mémoire des hommes ; que serait un homme sans mémoire, il marcherait dans la nuit ; que serait un peuple sans mémoire, il n’aurait pas d’avenir, et les hommes de l’avenir, ceux qui forgeront l’avenir seront ceux qui auront la plus vaste mémoire. »
Hélie Denoix de Saint Marc
Allocution lors de la remise de ses insignes de Grand Officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur, Fort de Nogent, 29 mars 2003
« Qu’est-ce que l’avenir, qu’est-ce que le passé, qu’est-ce que nous ? Quel fluide magique nous environne et nous cache les choses qu’il nous importe le plus de connaître ? Nous naissons, nous vivons, nous mourons au milieu du merveilleux. »
Napoléon Bonaparte
Virilités, maximes et pensées compilées par Jules Bertaut, éditions Sansot et Cie, 1912
Albert Spaggiari
Sur son lit de mort, cité par Laurent Maréchaux in Hors-la-loi, éditions Arthaud, 2009
« Si l’Irlande spirituelle disparaît, alors l’Irlande réelle mourra aussi. »
Patrick Pearse cité par Jean Mabire
Patrick Pearse, une vie pour l’Irlande, éditions Terre et Peuple, 1998
« Il est nécessaire de se préparer à la mort matin et soir et jour après jour. Car la peur de la mort rend lâche et dispose à l’esclavage. » Citation tirée du Hagakure, traité des Samouraïs.
Dominique Venner
Le Choc de l’histoire, éditions Via Romana, 2011
« C’était l’hiver. Il y était allé en voiture. Qui ne connaît pas la campagne l’hiver ne connaît pas la campagne, et ne connaît pas la vie. Traversant les vastes étendues dépouillées, les villages tapis, l’homme des villes est brusquement mis en face de l’austère réalité contre laquelle les villes sont construites et fermées. Le dur revers des saisons lui est révélé, le moment sombre et pénible des métamorphoses, la condition funèbre des renaissances. Alors, il voit que la vie se nourrit de la mort, que la jeunesse sort de la méditation la plus froide et la plus désespérée et que la beauté est le produit de la claustration et de la patience. »
Pierre Drieu la Rochelle
Gilles, éditions Gallimard, 1939
« L’héroïsme : cette sauvage création de soi par soi et de l’homme par l’homme. Et les femmes exclues de cette terrible fête, soudain stériles lorsque les hommes n’ont plus besoin d’un ventre femelle pour enfanter des dieux. L’héroïsme : ce chant égoïste qui éclate. Me voici ! Unique ! Écartez-vous ! Je n’ai plus de mère ou d’amante ; je n’ai plus de passé ; je vais me mettre au monde. « Tu vas mourir ! » Oui, mais je serais né et j’aurais connu l’enivrement fou lorsque, dans mon corps et dans mon âme, j’ai éprouvé la naissance véhémente d’un dieu. « Il ne se connaît plus ! » C’est vrai puisqu’il s’invente. »
Jean Cau
Le Chevalier, la mort et le diable, éditions de La Table ronde, 1977