Thème
Citations sur la marche
Il est temps de nous remettre en marche…
« Il est temps de nous remettre en marche, à la recherche de la vivace racine qui existe en chacun de nous. »
Claudine Vincenot
Confidences des deux rivages, éditions Anne Carrière, 1999
Rien de bien ne se fait couché ou assis !
« Rien de bien ne se fait couché ou assis ! Seul, l’homme debout fait du bon travail, et c’est quand il marche qu’il pense droit ! Garde toi de ne rien faire le cul sur une chaise ou sur un lit, sinon de manger, dormir ou reposer ! Si tu veux comprendre, débattre sainement, imaginer, organiser ta pensée, concevoir et décider : Marche ! Marche, tu verras ! »
Henri Vincenot
Les étoiles de Compostelle, éditions Denoël, 1982
Chacun devient effroyablement responsable de ce qu’il lui arrive…
« À une journée de marche du premier hameau, une autre de la route, puis deux jours de jeep de la première ville et encore un jour de voiture du premier hôpital, on ne marche pas, on ne respire pas, on ne mange pas de la même façon. Chacun devient effroyablement responsable de ce qu’il lui arrive. Tout prend alors un sens plus terrifiant, un sens plus authentique. »
Erik L’Homme
Des pas dans la neige. Aventures au Pakistan, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Pôle fiction, 2010
Nous ne sommes pas de ceux qui ne pensent qu’au sein des livres…
« Nous ne sommes pas de ceux qui ne pensent qu’au sein des livres et dont l’idée attend pour naître les impulsions de l’imprimé ; notre habitude est de penser au grand air, marchant, sautant, montant, dansant, et de préférence sur les montagnes solitaires ou sur l’extrême bord de la mer, là où les chemins se font méditatifs eux-mêmes. »
Friedrich Nietzsche
Le Gai Savoir (Die fröhliche Wissenschaft, la gaya scienza), 1882, trad. Patrick Wotling, éditions Garnier-Flammarion, 2007
Comme le chien loup de Jack London, je ne peux résister…
« Comme le chien loup de Jack London, je ne peux résister longtemps à l’appel de la forêt. Le besoin que j’ai d’elle s’enracine dans ma part animale autant que dans ma spiritualité. L’une n’allant pas sans l’autre. Je ne me « promène » pas en forêt. Marchant par les taillis et les futaies, je vais à la rencontre de mes origines et de mon éternité. Bien que domestiqué par l’homme, la forêt conserve son mystère. Il suffit pour cela d’attendre la chute du jour et les angoisses du cycle nocturne, domaine d’Artémis, la toujours jeune, dont les cheveux d’or s’ornent du croissant de lune. »
Dominique Venner
Dictionnaire amoureux de la chasse, éditions Plon, coll. Dictionnaire amoureux, 2006
Il marchait au danger comme on gravit par jeu…
« Il marchait au danger comme on gravit par jeu les massifs pleins de crevasses ; il avait en haine les plaines. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre (Auf den Marmorklippen) 1939, trad. Henri Thomas, éditions Gallimard 1942, coll. L’Imaginaire, 2017
J’aime partir avec mes souvenirs sur les sentiers et les chemins…
« Quand le beau temps coïncide avec ma disponibilité, j’aime partir avec mes souvenirs sur les sentiers et les chemins forestiers ; j’observe, aussi, et j’écoute, les signaux que la nature communique au fil des saisons et des années. Mais c’est quand des amis se joignent à moi que je rêve et réfléchis le plus. Ces compagnons de route ne sont plus présents physiquement, leur corps est resté dans des endroits lointains : enseveli sur des montagnes, ou dans la steppe ; dans des cimetières de village avec une simple croix, ou de ville avec une dalle et des fleurs. Et c’est avec eux que je suis et que je converse, en me souvenant. Ceux qui ne croient pas, ou ceux qui croient, peuvent regarder ma façon d’agir avec une bienveillante indulgence. Peu m’importe : moi aussi j’ai des doutes mais il me plaît, certaines fois, de les ignorer. »
Mario Rigoni Stern
Sentiers sous la neige (Sentieri soto la neve), 1998, trad. Monique Baccelli, éditions La Fosse aux ours, 2000
L’aventure n’est morte que dans l’esprit de ceux…
« L’aventure n’est morte que dans l’esprit de ceux qui n’ont aventuré nulle part ni leur esprit ni leur corps. »
Sylvain Tesson
Carnets d’aventures, La Guilde européenne du raid, Presses de la Renaissance, 2007
L’alpinisme nous permet de fonder un homme complet…
« Je poursuis un autre chemin, en altitude, ma mystique s’émerveille des vrais chefs d’œuvre et s’étonne de pouvoir regarder, entendre, sentir la nature. Vous avez laissé votre intelligence, ce tyran stupide, tirer un épais rideau devant vos yeux, vous ne pouvez donc pas voir que vous êtes entourés de vraies merveilles. Vous avez laissé cette compagne importune dire quelques mots futiles au sujet des mystères du monde, vous croyez donc en être arrivés à dominer tout mystère, vous croyez les avoir résolus scientifiquement, selon des lois et vous êtes fiers, espèces de fous, de ne plus vous étonner de rien. Vous ne pressentez même pas que vous possédez les clefs qui vous permettront de déchiffrer ces millions de runes, les plus fines impressions, les milliers de sentiments différents de votre cœur. Si vous vous entraînez à retrouver sans cesse ce pouvoir d’émerveillement, à obéir en vous aux impressions les plus légères et les plus nuancées, à amplifier les sons, comme si vous aviez un microphone, et à vous élever de l’obscurité à la lumière, — alors vous parviendrez à l’âme des choses et vous pourrez écouter la parole de Dieu. Mais tous les concepts généraux, tout le pauvre vocabulaire avec lequel l’intelligence humaine bornée croit appréhender l’inépuisable univers, vous devez les fouler au pied avec mépris. Chaque vision, chaque vue différente de la montagne, chaque petite plante, chaque coup d’aile du choucas, chaque regard humain, le silence sacré de ce lever de soleil sur le col du Mönch, vous devez les ressentir comme quelque chose d’unique, comme quelque chose qui n’a jamais existé auparavant, comme un miracle inouï, et vous laisser imprégner de leurs particularités. Alors votre vie ne sera plus qu’une chaîne de révélations et vous vous serez métamorphosés en enfants naïfs, en dieux grecs.
De nouveau un autre monde, attendu avec curiosité. Nous n’avons pas la surprise de découvrir des horizons lointains ; nous sommes au contraire à l’entrée du petit jardin enchanté de Laurin. […]
Voilà ce que j’ai trouvé pour la première fois dans la montagne et ce que je cherche désormais en connaissance de cause : l’unité infinie et l’harmonie des forces et des éléments de la nature, tout comme l’harmonie des forces, des pulsions, des sentiments de mon moi profond et l’harmonie de ces deux ensembles l’un envers l’autre. Pendant que notre civilisation acculturée disperse et désunit tout, c’est en montagne, dans cette vaste nature qui aspire au divin, que chaque individualité peut se fondre dans le cosmos. Ce n’est pas une petite harmonie superficielle, à trois sous. Les pics les plus bizarres, les précipices les plus affreux, les hurlements de la tempête, les avalanches destructrices se mêlent en une parfaite unité avec le plus doux des rayons de soleil, le plus léger voile de brume, l’insecte minuscule, la fleur qui brille en silence sur le rocher. […]
L’alpinisme nous permet de fonder un homme complet, il nous sort de l’arbitraire barbare pour nous élever vers une harmonie sœur de l’harmonie grecque. Pendant près de deux millénaires, le corps a été officiellement méprisé et assujetti comme un principe mauvais, la pensée monacale avait dissocié le corps et l’esprit. Nous qui voulons être à la pointe de la modernité, nous sommes revenus bien en deçà, nous sommes joyeux d’appartenir à la terre. Nous pouvons de nouveau, comme les Grecs ingénus, nous réjouir ouvertement de la beauté physique et de l’action impétueuse. »
Eugen Guido Lammer
Jungborn (Fontaine de Jouvence), 1922, trad. Anne-Laure Blanc (non éditée), selon l’édition Rother Verlag de 1935
Auteurs
Auteurs récemment ajoutés