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Thème

Citations sur la nature

La civilisation de l’âtre…

« La civi­li­sa­tion de l’âtre, de la huche à pain, du vin de famille et du sillon court, suin­tait de par­tout. Des jar­dins pota­gers de trente mètres car­rés étaient soi­gnés comme des tapis­se­ries au point de croix ; on y avait fait alter­ner des raies de glaïeuls et des rangs de fèves. Les arbres, et sur­tout ceux qui ne rap­portent rien que de l’ombre, comme le pla­tane, avaient la beau­té franche des êtres qui sont aimés. On les sen­tait avoir leur place – et pas la der­nière – dans l’af­fec­tion d’une huma­ni­té habile à jouir. Et non par prin­cipe : par expérience. »

Jean Gio­no
Les Trois Arbres de Pal­zem, édi­tions Gal­li­mard, 1984

Qu’est-ce qu’une montagne ?

Qu’est-ce qu’une mon­tagne, par exemple ? Celle-là, le Mont Blanc, la deuxième la plus haute du continent.
Une mon­tagne, nous dit la réponse bien connue, est une élé­va­tion natu­relle du ter­rain qui, engen­drée depuis les plis­se­ments her­cy­nien ou alpin… Suivent plein d’autres détails.
Une fois le détail conclu, sau­rons-nous ce qu’est une mon­tagne ? Sau­rons-nous ce qu’elle est, non pas com­ment elle s’est for­mée lors d’un choc tel­lu­rique d’il y a des mil­lions d’années ; non pas com­ment se déploie la sinueuse oro­gra­phie de ce Mont Blanc dont la masse de gra­nit appa­raît sou­dain, enve­lop­pée par le cou­chant aux doigts de rose, comme dirait l’autre, tan­dis que tu es en train de t’approcher, et sou­dain, après un tour­nant, la mon­tagne se plante devant toi, et sa masse te frappe, intime et loin­taine, nim­bée de lumière, de cette lumière d’or que tu es presque sur le point de goû­ter et de savourer.
Les sciences qui étu­dient la mon­tagne, par­vien­dront-elles jamais à rendre rai­son du mys­tère qui ful­gure à tra­vers la flèche de ses som­mets, au milieu de la majes­té de son ciel, de l’abîme de ses ravins, de la clar­té de ses sources ? Quelle science pour­ra nous expli­quer le mys­tère qui nous serre le cœur quand nous nous enfon­çons dans ses bos­quets et ses épaisseurs ? »

Javier Por­tel­la
Les esclaves heu­reux de la liber­té, édi­tions David Rein­harc, 2012

La corrida déstabilise l’Européen moderne…

« La cor­ri­da désta­bi­lise l’Européen moderne pour deux rai­sons : d’abord, elle nous confronte à la nature sau­vage ; ensuite, elle nous confronte à la mort. La pre­mière mise à mort à laquelle j’ai assis­té fut un choc ter­rible : j’étais triste pour le tau­reau et aus­si enthou­sias­mé par le spec­tacle. »

Gabriel Robin
« Les Tra­di­tions vivantes », inter­ven­tion à la 7ème jour­née de réin­for­ma­tion de Polé­mia, Paris, 18 octobre 2014

C’était une nuit extraordinaire…

« C’é­tait une nuit extraordinaire.
Il y avait eu du vent, il avait ces­sé, et les étoiles avaient écla­té comme de l’herbe. Elles étaient en touffes avec des racines d’or, épa­nouies, enfon­cées dans les ténèbres et qui sou­le­vaient des mottes lui­santes de nuit.
Jour­dan ne pou­vait pas dor­mir. Il se tour­nait, il se retournait.
– Il a fait un clair de toute beau­té, se disait-il.
Il n’a­vait jamais vu ça.
Le ciel trem­blait comme un ciel de métal. On ne savait pas de quoi puisque tout était immo­bile, même le plus petit pom­pon d’o­sier. Ça n’é­tait pas le vent. C’é­tait tout sim­ple­ment le ciel qui des­cen­dait jus­qu’à tou­cher la terre, racler les plaines, frap­per les mon­tagnes et faire son­ner les cor­ri­dors des forêts. Après, il remon­tait au fond des hauteurs. »

Jean Gio­no
Que ma joie demeure, 1935, Édi­tions Gras­set, coll. Les cahiers rouges, 2011

Le premier échelon d’entraide c’est la famille…

« Le pre­mier éche­lon d’entraide, de soli­da­ri­té et d’assistance, aux dires mêmes de l’État, c’est la famille et la filia­tion fon­dée sur le prin­cipe que les aînés aident à sau­ver les enfants. Et que les plus jeunes déploient auprès des anciens leur sol­li­ci­tude pro­tec­trice. C’est l’idée de la géné­ra­tion et du Temps long qui triomphe. Tout à coup, on découvre que la pre­mière sécu­ri­té sociale dans cette socié­té qui a fabri­qué une espèce hybride de soli­daires-soli­taires et fait naître des fils d’éprouvette, c’est la famille au sens de l’ordre natu­rel. Comme pour la fron­tière, comme pour la sou­ve­rai­ne­té, comme pour le local, on a éva­cué le réel par la porte, il revient par la fenêtre du confinement. »

Phi­lippe de Villiers
Le nou­veau monde est en train de mou­rir du coro­na­vi­rus, entre­tien avec Bas­tien Lejeune, Valeurs Actuelles, 18/03/2020

Nous nous sauverons physiquement, en accordant de nouveau à la nature…

« Nous nous sau­ve­rons phy­si­que­ment, en accor­dant de nou­veau à la nature le res­pect que l’on doit à ce dont on est indis­so­cia­ble­ment lié. Nous nous sau­ve­rons spi­ri­tuel­le­ment, en retrou­vant notre capa­ci­té d’émerveillement, voie royale à la per­cep­tion d’un monde plu­riel et enchan­té où reten­ti­ra de nou­veau le rire des faunes. »

Éric Gro­lier
Ce que nous sommes. Aux sources de l’identité euro­péenne, Phi­lippe Conrad dir., édi­tion Ins­ti­tut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

Les montagnes, les belles montagnes qui lui avaient tant plu…

« Les mon­tagnes, les belles mon­tagnes qui lui avaient tant plu alors qu’il s’en appro­chait, s’obscurcissaient à pré­sent tou­jours davan­tage, et fai­saient tom­ber de sombres taches mena­çantes sur la sur­face de lac que paille­tait encore l’or pâle du cou­chant, par­mi les noirs reflets des monts ; tout pre­nait autour de lui, en s’enveloppant dans les ombres de la nuit, des formes de plus en plus étranges. Le noir et l’or du lac se tou­chaient et se confon­daient comme s’il y pas­sait un léger cou­rant d’air. Le regard de Vic­tor, seule­ment habi­tué aux belles et heu­reuses impres­sions du jour, ne pou­vait pas se détour­ner de ce spec­tacle, où les choses imper­cep­ti­ble­ment chan­geaient de cou­leur en se lais­sant enve­lop­per par la tran­quilli­té de la nuit. »

Adal­bert Stifter
L’Homme sans pos­té­ri­té, 1844, cité par Éric Gro­lier dans Ce que nous sommes. Aux sources de l’i­den­ti­té euro­péenne, Phi­lippe Conrad dir., édi­tion Ins­ti­tut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

Les Grecs étaient poètes, philosophes, tragédiens et savants…

« À l’époque d’Alcée, quand leur terre était encore riche d’arbres, de rivières et d’oiseaux, les Grecs étaient poètes, phi­lo­sophes, tra­gé­diens et savants. Ils avaient déjà tour­né toute leur atten­tion vers l’homme, parce que la nature était encore vivante et habitée.
Quand s’émeut-on du sort d’une chose ? Quand celle-ci est mena­cée ou déjà morte. L’absence de sen­ti­ment par­ti­cu­lier – déta­ché – de la nature ne signi­fiait nul­le­ment leur indif­fé­rence mais au contraire une empa­thie, une connais­sance et sur­tout une connexion que nous avons peine aujourd’hui à imaginer. »

Éric Gro­lier
Ce que nous sommes. Aux sources de l’i­den­ti­té euro­péenne, Phi­lippe Conrad dir., édi­tion Ins­ti­tut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

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